sur notre 31 (marcus)

Des centaines de fois je m'étais demandé pourquoi je faisais ça. Sugar baby? c'est donc ça que j'étais devenue? Certainement, mais j'arrivais à ne plus du tout y penser la journée. J'arrivais à mieux le vivre, sachant que plusieurs de mes "collègues" se donnaient complètement à ces hommes. J'avais eu pour habitude de stopper les limites dès le départ, de la compagnie, caresses sur la main, mais rien de plus. De beaux sourires et j'offrais de bonnes soirées à ces vieux riches. Très riches. Et j'avais besoin d'argent, besoin de vivre toujours mieux. De connaître ce que je n'avais pas connu dans mon passé.

Abstraction de ma vraie vie, la vraie Joana, l'étudiante. J'étais accompagnée d'un homme qu'une quarantaine d'années, avocat réputé sois disant. Il m'avait offert une robe somptueuse, couleur or. Ma chevelure brune coiffée, cheveux attachés et tirés en arrière, les ongles parfaits, teint, démarche et blablabla. Bref, la parfaite compagnie dans cette parfaite soirée. C'était une soirée organisée par une vieille bourgeoise, enfin le genre d'évènements pour des affaires. Le truc qui était devenu nouveau pour moi depuis plusieurs mois maintenant. Sourire fin, je regardais l'homme à mes côtés me parlant des gens présents ici. Mon cerveau lui, voulait fuir, me barrer d'ici, mais j'voulais quand même profiter du buffet. Je cherchais du regard où se trouvait la bouffe et, j'tombais sur toi. Non, je devais halluciner. Pourquoi un mec d'Harvard était ici? Putain, on se connaissait pas vraiment mais j'avais pas envie que t'ai cette image là de moi. Je faisais rien de mal, si?
Je prenais congé de Andrew -l'avocat- pour venir attraper une petite verrine, au foie gras certainement. c'est pas le genre d'endroits où on se croise normalement.. m'adressant à toi, je faisais allusion au fois où on s'était "vus". En soirée, bar, dans le campus..

Un brouhaha de fond, des conversations pire qu'ininteressantes et moi qui me demande à quel moment j'ai commencé à accepter de faire cela. Ça avait pas mal d'avantages tout d'même, notamment le goût de ce foie gras d'exception. Goût amer à tes mots. Mais sur mon visage, je ne laisserai rien paraître. "les goûts et les couleurs ça ne se discute pas.. t'es accompagné toi d'ailleurs?" changement rapide de conversations, tandis ce que mon regard suivait le tien, vers mon binôme de soirée. C'était un homme charmant, qui avait certainement eu des centaines d'aventures et qui n'avait jamais eu besoin de galérer dans sa vie. Vie parfaite. À mes yeux en tout cas, tout ça me faisait rêver depuis plusieurs mois. M'échappant soudainement de mes pensées, un regard presque déçu sur toi, mais sourire taquin. "je suis vexée de ne pas t'avoir marqué.." la vérité c'est que j'avais un doute de si tu t'appelais Marius ou Marcus. Ta tenue t'allait à merveille, t'étais presque intimidant ce soir. Harnet arrivait derrière moi, posant une de ses grandes mains sur ma hanche, ce qui me crispait légèrement, un sourire en guise de bonne figure. Chuchotant une phrase à hauteur de ma nuque, il disparaissait aussitôt. "mon cavalier m'abandonne j'crois.." il me demandait de le rejoindre dans une petite heure, après qu'il ai fait ce qui avait à faire avec je n'sais qui, ailleurs.