MARILYN JULIANA ROCKEFELLER ►ALEXIS REN

Ma vie a toujours été parfaite. Non; je n'ai pas été adoptée, non je n'ai pas un parent décédé; non, je ne me sentais pas seule. Rien, absolument rien n'avait pu entraver à mon enfance plus qu'heureuse. Je suis née dans la famille Rockefeller. Bien sûr, je devais tenir compte de mon nom là où j'allais, mais je n'ai jamais créé de grands scandales. Enfin, sauf peut-être cet été de mes 16 ans où j'ai un peu trop abusé sur l'alcool, mais mis à part ça. On ne me retrouvais dans les magasines peoples que parce que j'avais un style qui faisait rêver, ou le parfait petit ami, ou encore parce que j'avait participé à tel et tel gala de charité, ou tel et tel défilé. Bref, je n'enviais personne, tout le monde m'enviait moi. J'ai toujours eu ce que je voulais. À 4 ans, j'ai demandé un cheval à mon père et le lendemain, il gambadait déjà dans notre immense jardin. À 11 ans, j'ai demandé à participer à miss NY junior et j'ai remporté le prix. À 15 ans, j'ai voulu devenir la reine de mon lycée, et j'ai réussi à détrôner celle qui l'était à l'époque alors que je n'étais qu'une simple freshman. Et enfin, à 17 ans, j'ai voulu un duplex à Cambridge (et étudier à Harvard), mon père me l'a offert. Oui, je suis une pourrie gâtée jusqu'à la moelle, mais j'en avais que faire. Tout m'était dû de toute façon. J'avais vraiment tout pour moi. La beauté, la classe, l'argent, la popularité. Vraiment tout. J'étais reine partout où je mettais les pieds, et ça n'allait pas changer maintenant. Je ferais en sorte que rien ne change. Parce que je n'aimais pas trop le changement. Et puis, je suis tellement parfaite. J'arrive toujours à mes fins, personne ne résiste à cette magnifique bouille. Je sais que je risque de me frotter à plus fort que moi, parce que je me doute bien que je ne serais pas la seule à avoir un compte en banque plus que chargé à Harvard (suffi de voir les Eliots) mais je leur ferais comprendre qui je suis. J'ai été reine de mon lycée avec toute ma petite troupe de minions. Maintenant, à l'université, ce n'était plus pareille, il fallait que je me fasse connaître par mes propres moyens. Alors Harvard, tiens-toi prêt... Parce qu'une autre princesse débarque.