Hard revelation from the past w/Tullio (TW: mention de suicide, alcool)

Le choc a été grand… Mais toute mon énergie s'était déjà envolée hier soir, lorsque Tullio m'a avoué son drame. Bon peut-être que les quelques verres but n’ont pas aider… Mais en réalité, j’ai cru lui avoir répandu et en réalité, je me suis endormi. Quel con je suis des fois. Aujourd’hui ça été, une journée, compliquée et je n’ai même pas eu la chance de lire mes messages… À commencer par me réveiller vers midi, le café que je me suis préparé s'est renversé sur moi… Ensuite et bien, les courses à faire et j’ai dû passer à mon bureau pour prendre les copies que je dois corriger. Bref, j’ai été occupé, et ça été un peu la merde quoi.
J’ai donc préparé le souper comme je lui ai proposé. J’ai sorti les mouchoirs, le tee-shirt de rechange et l’alcool. Ça, ce n’est pas quelque chose qui manque chez moi. J’ai aussi envoyé un message à Ravi pour lui dire que je serai occupé ce soir, mais que je suis quand même là s’il a besoin de moi. Lorsque je l'entends enfin arriver, je suis occupé à remplir les assiettes.
"Je suis dans la cuisine."

La vérité fait mal. Trop souvent, elle transperce comme une flèche en plein coeur et il ne s'agit pas de la flèche de cupidon ! Tullio est blessé par son passé, plus que de raison à cause de la malédiction qui le relie à sa mémoire et il serre son haut dans ses doigts alors qu'il est devant la porte de son frère. Déjà, son coeur se serre et lui fait du mal... Il n'a même pas commencé à parler.
Il tombe.
Métaphoriquement.
Il chute.
Encore plus fort.
C'est la famille, derrière cette porte. Il ne lui a jamais avoué la vérité sur Vito et sa mort. Il avait laissé croire à Vincent qu'il avait raison sur le fait qu'il avait simplement disparu, sans expliquer davantage l'histoire parce que Tullio ne se sentait tout simplement pas prêt !
L'oxygène manque, mais il inspire.
Encore plus fort. Ça lui fait mal... Mais l'italien tourne la poignée enfin afin de pénétrer chez le frère aîné. La voix qui se porte rapidement pour lui indiquer où il est et il se déchausse, rabat sa veste sur le crochet d'entrée afin de marcher jusqu'au géant qu'il est, même s'ils n'ont qu'un maximum de cinq centimètres les différenciant. « Salut fréro » qu'il dit d'une voix un peu coupée, parce que l'émotion se déclenche trop vite dans son coeur meurtrit. Il lui doit des explications... Mais tout ne se passera pas aisément. Facilement.
Oh non...
Car Vincent n'aura jamais vu le mal réel de Tullio.
Le véritable visage du cadet va enfin se révéler, ce soir.  
«Sers-moi un verre, s'il te plaît » qu'il commandite, sans exiger.

Déjà, le verre réclamé, à peine est-il arrivé. Mais je ne peux pas le blâmer. Les histoires du passé, du moins, le sien, reste une douleur présente… Connaissant sa mémoire, je ne peux qu’imaginer les images permanentes, imprimées à jamais dans sa mémoire.
Ce qui prouve la malédiction que peut apporter sa mémoire. Je sors donc un alcool italien, tout droit déporté de notre terre mère… Du Grappa. Le verre rempli à moitié, je lui donne et m’en serre un mois aussi.
“J’espère que tu vas aimer.”
Que je dis. Je n’ai pas voulu ignorer l’émotion que j’ai cru déceler dans sa voix, mais les larmes vont assez couler tantôt, sans que je n’ai pas besoin d’attaquer directement sur le sujet maintenant.
Après lui avoir donné le verre, je le prends quand même dans mes bras pour le serrer contre moi avant de le laisser. Je prends les assiettes, ensuite la bouteille d’alcool pour et dépose le tout sur la table. Le plat que j’ai préparé est le préféré de Tullio, du moins, celui dont je me souviens que notre mère nous préparait assez souvent.
“Je sais que c’est sûrement pointless de te demander comment tu vas… Mais…”
Je le regarde, l’observe.
“Comment tu vas ?”

Le verre arrive devant ses yeux et Tullio tend la main pour refermer ses phalanges jusqu'à le porter à ses lèvres. Peu enclin à vraiment apprécier la subtilité du goût sur le coup, mais il se contente de hocher la tête à sa question silencieuse comme quoi ce n'est pas mauvais. Il remarque, le cadet, que son frère s'approche, les secondes qui défilent vite juste à temps pour qu'il ferme les paupières pour se laisser serrer, la peine qui enserre son coeur et menace d'exploser et il recule lorsque l'aîné le libère pour se tourner vers la table. Les odeurs lui rappelant forcément sa mère. Son plat préféré et les yeux pâles de l'étudiant cèdent dans leur tourment. Il baisse quelques secondes les yeux avant d'avancer un peu vers la table.
Comment il va ...?
Pourquoi demander quand la réponse, il sait?

Tullio finit par hausser ses épaules. Le verre qu'il reporte à ses lèvres afin de boire. Il soupire avant de venir se glisser sur la chaise. < Mal > qu'il répondit alors que ses yeux se soulèvent vers son frère. < Merci pour le repas... > il soulève la fourchette pour en prendre une bouchée, mais il ne peut pas continuer. Il dépose l'instrument sur la table avant de croiser ses bras contre le bois de la table. < Poses-les tes questions... S'il te plaît. >

Même avec un QI aussi poussé que le mien, j’arrive parfois à me montrer con. Je sais qu’il ne va pas bien… Je sais. Et pourtant, je lui ai quand même demandé. Comme de raison, il me répond qu’il va mal. Je soupire, avant de prendre une bouchée moi aussi. Mais lui, ne continue pas. Je lève les yeux vers mon frère lorsqu’il me demande de poser mes questions.
“Je n’ai pas vraiment de question, Lio.”
Que je commence, avant de prendre une gorgée de mon verre. C’est vrai, je n’ai pas vraiment de question. Je suis sous le choc que ça lui soit arrivé et qu’il a gardé ça secret tout ce temps.
“Je suis seulement… Un peu sous le choc, tu sais.”
Tellement que je ne sais pas quoi lui dire pour essayer d’alléger sa souffrance. Maintenant, je comprends un peu mieux ses conneries et je ne le jugerais pas pour ça, même si j’aimerais qu’il puisse avoir une meilleure façon d’oublier.
“Est-ce que tu sais pourquoi ? Il avait tellement l’air heureux avec toi…”

« Pourquoi est-ce que tu m'en pose, dans ce cas ? » Si Vincent n'avait aucune question, pourquoi l'avait-il posé ? Pour essayer de remplir le silence qu'il imposait ? C'est son invitation, pas la sienne. Tullio a suivi, pour son grand frère... Mais cela s'arrête là. Le verre, il l'attrape pour en boire trop rapidement le contenu et il le remet, vide, sur le comptoir.  « Un autre, s'il te plaît » Quand ils savent tous les deux que l'issue de cette soirée risquait de finir avec un Tullio en larmes ou complètement ivre. Peut-être les deux... Mais il a d'autres plans en tête s'il est capable de s'y tenir. Il aimerait voir quelqu'un, ce soir. Qui sait ?  

« J'imagine. Tu ne t'attendais pas à ce que je te dise qu'il est mort au lieu qu'il m'a simplement abandonné quelque part dans ce monde. » Ce monde de merde, qu'il avait failli prononcé avant de serrer la mâchoire pour que ses azurs s'abaissent sur le parquet. Humf. Il inspire, parce qu'il sent que cette soirée lui sera une enième difficulté à surmonter. Son frère qu'il adore, mais cela n'est jamais dur de révéler ce genre de vérité.
« Non » avait-il lancé à sa question d'un froideur digne du plus sinitre cimetière. Tullio détourne encore le regard avant de marcher un peu sur sa droite afin de s'éloigner de la présence de son frère. Il glisse les mains dans les poches de son pantalon.
« Vito avait bien l'air heureux, c'est vrai... D'où mon choc encore plus violent lorsqu'il s'est enlevé la vie. Je n'ai absolument rien vu venir et je n'ai eu aucune lettre. Aucune explication. Absolument rien ! » Les derniers mots sont exprimés avec violence, parce qu'il est si aisé pour lui de sortir de ses gongs quand ses émotions jouent aux montagnes russes et Tullio porte la main à sa poitrine, serrant son haut alors que ses yeux expriment sa plus profonde tristesse.
« Même un "je t'aime, mais je ne peux plus le supporter" m'aurait suffit comme expliation... » Mais rien. Absolument rien.
Le néant. Le vide complet.
Et il s'en retrouve toujours bien perdu aujourd'hui.
Seul. Blessé.      

C'est vrai… Pourquoi je lui en pose dans ce cas ? Je suis impuissant face à Tullio qui vide le verre. La douleur est grande. Je le sais, je le vois. Un autre, que le plus jeune demande, sans pouvoir refuser, je lui en verse un. “Vas-y doucement, Tullio… S'il te plaît” que je demande alors qu'on sait tous les deux que je serais le premier à le faire moi aussi dans sa situation. Même que je suis moi-même un peu fort sur la bouteille depuis que notre mère nous a oubliés.
Mais rien n'est pourtant plus pire que de devoir enterrer sa moitié… Son amour. Ce que Tullio a dû faire. Je me pince les lèvres à sa froideur, essayant de rester patient avec mon petit frère. J'ai la simple impression de le faire souffrir au lieu de l'aider… À parler de Vito. J'suis con. Je me lève de table pour me rapprocher de lui. “Je suis vraiment désolée que tu aies dû passer par là. Que tu as vécu ça baby brother. Vraiment.” Je pose mes mains sur ses épaules en voyant ses yeux… Et l'attire contre moi. “Il veille sur toi aujourd’hui, de là-haut… Il vit à travers toi aussi.”
Je m'en veux de ne pas pouvoir mieux le rassurer. Peut-être que mon jumeau aurait été mieux ? Après, comment peut-on rassurer dans un tel moment ? “Je sais que ce n'est pas facile… Mais au moins, tu avances…” Je suis loin d'imaginer à quel point. Je ne sais pas que mon p'tit frère a une mémoire photographique. Qu'il se souvienne de tout. Qu'il revoit facilement la scène.