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hier il y avait,
la nausée.
l'odeur de l'essence, les feux à entrailles maladives pleurant sur tous les coins de rues. le souffle râclé sous les semelles à coup de foules de fer dévastant les refuges les yeux crevés. le cœur pendu. et ça court vers la fin du monde comme après le premier déluge.
ce soir c'est,
l'ode à l'errance et l'hérésie du sauvage. mort douce danse avec le diable, pater incandescent de la folie à deux. néon brime sous les cils noyés aux larmes artificielles. fumée de clopes et fumée de scène. toxique toxique s'élève sous la voute de rouille d'une cathédrale de ferraille désacralisée. s'arrête face aux ardeurs de la tôle d'un hangars de squatteur de spleen dégagés pour l'occasion d'une nuit d'ivresse et de blasphèmes. l'endroit reste une usine à braises, un cimetière de bateaux sans carcasses qui pourrissent sous l'effet de l'éther dégagé par les fantômes qui la hante. les vrais, pas ceux de la soirée revêtus de draps d'albâtre parfumés au sulfure qui arpentent les yeux vides le royaume de la bédave embourgeoisée. elle represse un rire sous couvert de soupire éteint et lève son verre asséché à l'audace de la bourgeoise embédavée qu'elle est ce soir.
des relents de gaz et de poudre à rêves,
de poppers, de cris et de deep house.
dégoutée du genre paraphe parce que saoulée à la lie de la king kong theory qui vend la femme comme une manic pixy en manque de grammes, pète un câble sur l’amour syncope vendu à la chaîne. consomme consomme et avale surtout. elle fait plus sens parce que crevée. le froid l'attrape vénal, peau brûle intolérable entre ses doigts, remonte sur ses mains et jusque dans ses yeux. elle reste sobre, bien seule à l'être. martyrisée par l'hubris parental. elle criserait cette pauvre femme de la voir carmine,
sang vicié dégouline sur sa blouse blanche déchirée,
c'est un carnage.
docteur du bad du noir et du gore.
des aiguilles vides dépassent de ses poches, c'est pas un stéthoscope autour du coup mais une corde de pendue condamnée à disparaître. le corbeau sur le lampadaire attend sagement sa pitance de charognard et dans toute sa détresse, elle le plaint un peu d'être aussi médiocre. ils sont bien tous vivants à l'intérieur, un peu fêlés et complètement bourrés mais les morts ne s'échappent pas et la chair n'est pas pourrie. l'âme reste à peser mais la balance n'est pas honnête, encore moins un soir de fête. peut être. derrière elle, les silhouettes de son groupe dansent encore frénétiques sur les bacchanales des enfers. prise de hauts l'coeur comme dans un bad trip à l'acide qui s'éternise sur les lunes de jupiter, elle a la tête qui tourne à cause de la fournaise du hangar mêlée au froid du désert béton lune éparse devant elle qui inonde son visage ensanglanté. elle a des envie d'alcool cheap et de nicotine.
le parking est presque vide à l'exception d'une ombre vague sous les lumières à demi défoncées. elle discerne à peine, ignore contre sa nuque le frisson glacial de l'émanent des ordalies. « vous n'auriez pas une cigarette à dépanner ? »
(Invité)