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(HOT) ETHLYN ► Apologies don't fix broken hearts.

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Evy & Ethan

Je commençais à prendre mes marques petit à petit auprès de Prelsey, à dire que ce n’était pas focément réciproque, depuis quelques jours je n’avais plus eu de ses nouvelles, ses vêtements avaient disparu de ses placards, sa chambre était vide. Aucune lettre d’adieu, rien, j’étais de nouveau seul dans mon appartement. Je ne lui en voudrais jamais de ne pas avoir pu supporter la pression ou bien le fait d’avoir eu envie de retourner en Europe, mais un petit mot m’aurait probablement beaucoup rassuré. On était à peine mercredi, j’avais fini plus tôt que prévu, j’étais rentré immédiatement à la maison, je n’avais plus aucune raison de flâner dans les rues de Cambridge, j’avais perdu ma joie de vivre, vraiment. Presley avait disparu, Evelyn était au bout du monde. Je n’étais pas du genre à aller dissiper ma déception, ma tristesse dans un bar en compagnie de bimbos. J’allais me contenter de me noyer dans la nostalgie de nos vieux souvenirs, seul. J’entrais dans l’immeuble, grimpais rapidement les quelques marches qui me séparer de mon chez moi. Enfin à l’intérieur, une larme sortit sans prévenir, chutant jusqu’à la comissure des mes lèvres. J’étais atrocement triste, j’avais camouflé tout ça mais là, ça s’échapper. Je retirais ma veste, la jetais sur le plan de travail de la cuisine avant d’allumer mon ordinateur. Le temps qu’il se mette à jour, j’avais ouvert le frigidaire pour m’emparer d’une bière, la première de cette soirée s’annonçant plus que longue. Décapsulant ma bouteille, j’ouvrais de vieux dossiers photos de Presley & moi même. Son sourire à toute épreuve aller me manquer tout comme ses railleries. J’avalais rapidement ma première bière, ce n’était pas assez fort, je me dirigeais alors vers ma cachette secrète, celle à laquelle je n’avais pas touché depuis une éternité. Les joints. J’attrapais le pétard et le glisser entre mes lèvres avant de l’allumer. J’allais probablement halluciné mais c’était le but, basculer dans une réalité beaucoup plus acceptable que l’actuelle. Je savais pertinemment que j’allais somnoler dans quelques temps, alors j’attrapais mon ordinateur portable, direction la chambre. Je continuais de tirer sur le joint tout en gardant un sourire niais en regardant les clichés de ma meilleure amie. Mes paupières s’alourdissaient, je riais tout seul, j’étais bien, j’éprouvais une quiétude immense. Mes sensations étaient décuplées, j’allumais la stéréo puis me relevais péniblement avant d'entamer une danse tout seul autour de mon lit. La liste de lecture avait dû arriver à sa fin, j’avais plongé sur le matelas puis je m’étais recroquevillé à ma place avant d’écraser le tarpé au fond d’un verre sur mon chevet. Un de mes bras glissa sous un oreiller, je me sentais partir ailleurs, je n’allais pas m’imposer à cette sérénité. Je fermais mes yeux délicatement, me laissant emporter par les effets de ce mélange addictif que je venais de consommer.

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Aucune nuit ne m’a jamais paru aussi longue. Il y a quelques heures encore, j’étais à Paris, défilant pour le concours des Cabots en maillot de bain blanc, marchant gracieusement du haut de mes talons afin d’épater le jury. Je me souviens du sourire qui ornait mes lèvres alors qu’insouciante je rejoignais les coulisses. Ça avait commencé par un appel en absence et finalement, les choses s’étaient enchaînées plutôt rapidement. Totalement désemparée lorsque le numéro de ma mère s’était affichée bien des heures après que je n’ai essayé de la rappeler, j’avais été surprise de la voix fluette qui m’avait répondu. J’avais immédiatement reconnu Eliah, et alors les questions s’étaient bousculées dans mon esprit. Pourquoi Eliah m’appelait du numéro de ma mère. Elle m’avait demandé si j’étais entourée avant de me dire de rentrer le plus vite possible. Ma mère avait fait une crise cardiaque et je n’avais sur le moment pas voulut y croire, pourtant, il était évident que cela ne pouvait pas être une plaisanterie et de si mauvais goût soit elle j’aurais pourtant préféré. J’avais déserté l’immense salle de réception dans laquelle les Cabots étaient regroupés pour rejoindre l’aéroport. Demandant au passage à l’une des jeunes femmes de ramener mes vêtements en Amérique lors de leur retour j’avais pris le premier taxi et le chemin m’avait paru particulièrement long jusqu’à l’aéroport où l’attente pour embarquer dans le premier avion était insoutenable. J’avais essayé de joindre Eliah, en vain. Morte d’inquiétude je m’étais laissé entraîner par une hôtesse jusque dans l’avion. La grande blonde vêtue de bleue m’avait questionné sur mon état. Mon visage était pâle semblait il et je n’avais pas l’air en forme. Qui l’aurait été sachant sa mère à l’hôpital, entre la vie et la mort ? Heureusement, j’avais la certitude que ma fille était en sécurité avec sa marraine, et c’était au moins rassurant. Je m’en voulais d’avoir pris la décision de partir à Paris. Quelle inconsciente avais je fais de vouloir uniquement penser à moi ?

Lorsque l’avion atterri à Cambridge, je suis pire encore qu’une pile électrique. Je n’ai pas fermé l’œil du chemin, ressassant en boucle toutes les mauvaises décisions que j’avais prises, à la chaîne. Partir pour Paris, laisser Molly à ma mère déjà fatiguée, et pire encore, m’être amusée durant ce voyage. Je me rue vers la sortie, bousculant au passage les autres voyageurs. Il fait nuit noire lorsque je me rends à l’extérieur de l’immense bâtiment. Je monte dans le premier taxi que je croise, lui indiquant de se rendre à l’hôpital. Il hoche la tête, et je fixe le paysage qui défile. Perdue dans des pensées sombres, je ne parviens pas à me remettre de cette terrible nouvelle, et des larmes ruissellent sur mon visage. Je ne les retiens pas, à quoi bon ? La voiture tourne dans un virage et à mon goût le chauffeur ne va pas assez vite, c’est pourquoi sans même réfléchir, je hurle. « Vous pouvez pas rouler plus vite bon sang ! » Je ne me rends même pas compte du regard intrigué du chauffeur dans le rétroviseur. Obnubilée par l’idée de perdre ma mère, je glisse sur la banquette pour m’extraire du véhicule à peine se rapproche-t-il de l’immense hôpital. Je lui lance un billet de cent dollars, ne prenant pas la peine de récupérer la monnaie et alors j’entame une course folle du haut de mes quinze centimètres de tallons. Je me rends jusqu’à l’accueil principal de l’hôpital et sans même prendre la peine de saluer la femme assise devant l’ordinateur, je la questionne. « Je suis la fille de Madame Campbell ! Je veux la voir. » Les grands yeux bleus de la standardiste se pose sur moi, comme si j’étais une folle. « L’heure des visites est terminée depuis longtemps Mademoiselle. » Se permet-elle de me répondre poliment. « Ma mère a fait une crise cardiaque, j’ai pris un taxi puis un avion et de nouveau un taxi. Je n’ai pas dormi depuis je ne sais combien d’heures, alors laissez-moi voir ma mère ! » Je sens une présence dans mon dos, et je me retourne pour faire face à un médecin en blouse blanche qui fait un signe de la tête à la jeune femme avant de me prendre par les épaules et de m’entraîner avec lui jusque dans l’ascenseur qui mène aux étages supérieurs. « L’état de votre mère est stable pour le moment, elle est endormie. Nous faisons notre maximum pour que tout se passe bien, je vais vous laisser la voir, mais vous ne pourrez pas rester longtemps, d’accord ? » J’hoche la tête, tant que je peux tenir sa main, je suis prête à tout. Il semble l’avoir compris puisqu’il m’emmène jusque dans une petite chambre où son corps inerte repose. Je m’approche d’elle, et m’empare immédiatement de ses doigts fins. Ils s’entrelacent au mien et j’embrasse son front. « Je suis là maman. » Son visage est pâle, et je sens la douleur se propager dans mon corps. Jamais je n’aurai imaginé revivre ce genre de chose. Le décès de mon père a laissé des séquelles importantes en moi et c’est la raison pour laquelle, cette image me glace le sang. Mes jambes menacent de céder et le médecin m’observe depuis l’encadrement de la porte. « Il serait préférable que vous rentriez chez vous dormir un petit peu Mademoiselle, pour revenir en forme demain, elle aura besoin de vous à son réveil. » C’est inexplicable, mais je n’ai qu’une envie, fuir cet endroit, fuir la réalité, ne pas continuer à la regarder endormie dans ce lit étroit. J’ai toujours eut une sainte horreur des hôpitaux et pour le coup, c’est bien plus intense à cet instant. Sans un mot, j’obéis au médecin qui me raccompagne silencieux jusqu’en bas. Il attend que j’entre dans un taxi avant de disparaître à son tour. Le chauffeur me pose une question, que je ne comprends pas dans un premier temps. Je le regarde dubitative et il réitère sa question. Quoi de plus normal, il veut simplement savoir où je vais. Aucune idée, je n’en sais rien. J’ai envie de serrer Molly dans mes bras, mais elle ressentira à coup sûr la douleur qui en ce moment même broie mes entrailles. Finalement, j’indique à l’homme aux cheveux grisonnant l’adresse d’Ethan.

Je ne sais pas combien de temps dure le trajet, j’ai comme perdu la notion du temps, mais je me faufile dans son immeuble et je me dirige jusqu’à sa porte. Je frappe un coup contre la cloison qui me sépare de son cocon et aucune réponse ne parvient jusqu’à moi. Machinalement, je tente de tourner la poignée et je découvre alors que l’appartement n’est pas fermé. Je me glisse à l’intérieur. Les larmes ont séchés sur mes joues et je suis vide de toute émotion. Je ne me suis jamais sentie aussi mal depuis le décès de mon père et j’espère que la présence d’Ethan saura au moins m’aider à survivre un peu. Je me dirige jusque dans sa chambre et je le découvre, recroquevillé sur le matelas. Je n’ose pas le réveiller, je me contente de me glisser à ses côtés, entourant sa silhouette de mon bras. Je me blottis contre son dos, et le serre contre moi. Son sommeil semble profond car il ne se réveille pas lorsque la chaleur de mon corps vient se blottir contre lui. Je ferme les paupières…


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Ma respiration était au ralentie, j'avais même peur de partir à tout jamais, de ne plus pouvoir revoir les gens à qui je tenais. Dans un sens ça me soulageait, le fait de ne plus devoir rendre de compte à qui que ce soit, mais un visage menaçant m'apparu alors, celui de Presley. Cette fille qui m'avait sorti de la spirale infernale dans laquelle j'étais tombé très jeune. Sa disparition ne devait pas être l'occasion pour reprendre. Quasiment en même temps que ces pensées traversaient mon esprit je sentis le matelas s'enfoncer un peu plus. Quelqu'un m'avait enlacé, c'était juste elle, je n'hallucinais plus, elle était revenue prendre soin de moi comme elle le faisait si bien. Je me laissais alors serrer, blottissant ma tête contre sa poitrine, les yeux toujours clos. " Presley... j'ai fait une bêtise " murmurais-je tout en frottant ma joue contre sa peau. " Ça me fait si plaisir que tu sois revenue, je t'aime tellement " j'étais dans un état second, je laissais enfin mon inconscient se libérer. J'inspirais profondément me laissant bercer par les battements de son coeur, par sa chaleur si réconfortante. Je ne me concentrais plus que sur son rythme cardiaque, ce dernier augmentait d'ailleurs anormalement, le corps tiède s'éloigna de mon corps recroquevillé. Je me sentais de nouveau seul. " Presley où tu vas, restes ça ira, tu peux dormir ici " j'avais attrapé un coussin pour le serrer fort contre ma poitrine et m'en faire un doudou consolant. J'avais régressé à un stade juvénile, j'avais l'impression de sourire bêtement, mes yeux étaient toujours fermés, je n'arrivais pas encore à me reconnecter au monde réel, j'étais trop bien pour retourner à ma vie. Le noir dans lequel j'étais plongé se métamorphosa en une couleur orangée, quelqu'un avait allumé la chambre, je percevais des tas de petits points de toutes les couleurs, j'ouvrais alors les yeux à cause de cette attaque visuelle. " Qu'est-ce qui y a ? " demandais-je avant de me redresser péniblement sur mon lit et de faire face non pas à ma meilleure amie, mais à Evelyn. Là c'était clair et net j'étais en plein délire, à moins que j'ai pu faire un voyage dans l'espace. Evelyn était à Paris, je rêvais encore une fois. Je pouffais alors de rire tout en pointant la jeune femme. " Tu vas me faire gober ça ? " oui je m'adressais bien à mon cerveau qui me jouer certainement des tours.
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Alors que je pensais pouvoir me blottir paisiblement dans ses bras, le cauchemar se poursuit et j’en viens à me demander si je suis vraiment éveillée ou si tout cela n’est qu’une invention de mon esprit. « Presley... j'ai fait une bêtise. Ça me fait si plaisir que tu sois revenue, je t'aime tellement ». Ces mots résonnent en boucle dans mon esprit et je ne pourrais pas expliquer ce que cela provoque en moi. J’ai mal. Je souffre atrocement, comme si l’on m’arrachait le cœur. Ces paroles n’ont aucun sens, ou du moins, je ne parviens pas à les assimiler. Je dégage mon bras du corps étendu d’Ethan et je me redresse sur le lit. Impossible que tout cela ne soit vrai. Sa voix invite Presley à dormir à ses côtés et alors j’ai la sensation d’être trahie. Mon monde s’écroule. Ma mère est en train de se remettre d’une crise cardiaque à l’hôpital, je viens de faire un nombre incalculable de route pour parvenir jusqu’à Ethan et y chercher un peu de réconfort et c’est lui qui m’assène le coup fatal. Je me pince, mais je réalise aussitôt que je suis bien éveillée. Pour m’en assurer tout de même, je cherche à tâtons l’interrupteur. La pénombre disparait immédiatement et je découvre un Ethan chamboulé par ce brusque changement de luminosité. « Presley… Je t’aime tellement. » Ces mots sont gravés dans mon esprit et j’entends en boucle sa voix les prononcer dans ma tête. Les propos de June font écho en moi et je découvre alors que j’ai peut-être fait une erreur en pensant qu’Ethan m’aiderait à vivre cette nouvelle terrible épreuve. Je me plaque contre le mur, tentant de trouver une solution à tout cela, mais rien ne vient et j’ai envie de lui hurler au visage lorsqu’il me pointe du doigt et baragouine des mots incompréhensibles. Il est étrange, il n’est pas lui-même et je me demande ce qui a bien put le mettre dans un état pareil. Mais je me reprends rapidement, je n’ai pas envie de m’inquiéter pour lui ce soir, et même si c’est plus fort que moi, j’appuie sur l’interrupteur pour ne plus voir son visage dubitatif à l’autre bout de la pièce. « Rendors-toi Ethan. » Je me hisse hors de la pièce, prête à vider les lieux, à retourner chez moi, à m’enfermer dans mon appartement pour pleurer toutes les larmes de mon corps. Pourtant, dans le salon, une bouteille d’alcool attire mon attention. Près de celle-ci une petite boîte avec le nécessaire pour rouler des joints est ouverte. « Qu’est-ce que tu as foutu Ethan ! » Me demandais-je à moi-même. Je crois comprendre à présent. Cela explique totalement le regard rouge d’Ethan. Si cet imbécile a mélangé alcool et drogue, je me demande s’il est sage de le laisser là. Et même si j’ai pu comprendre que c’est Presley qui l’a mis dans cet état-là, je décide de ne pas l’abandonner à son triste sort. Peut-être que je l’aime plus que je ne le devrais. De toute façon, je me promets de quitter les lieux dès le lendemain matin, dès que je le saurai en sécurité. Je finis par retourner auprès de lui dans la chambre, presque instantanément. Je n’ai pas envie de me coucher à ses côtés, ou même de sentir sa peau contre la mienne. Je lui en veux bien trop pour ça. Je me laisse alors glisser le long du mur dans la pénombre. Je l’entends s’agiter dans le noir mais je m’assois sur le sol, posant mon visage entre mes genoux. Je ne me suis jamais sentie aussi seule.
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La lumière s'était éteinte, noyant de nouveau mon corps dans la pénombre. Je n'avais pas halluciné, j'entendais le bruit de talons hauts claquer contre le parquet, Presley ne portait presque jamais de paires de chaussures meurtrières, c'était bien Evelyn. Je prenais alors conscience des confessions que j'avais émises sans réfléchir et la douleur qu'elle avait pu ressentir en entendant ces mots. Ma cervelle tournait encore au ralenti, ma motricité était pitoyable, je tâtonnais du bout des doigts la couverture tout en rampant jusqu'au bout du lit. Je dégringolais alors sur le plancher, j'entendais la respiration saccadée de la jeune femme. Elle n'était pas encore partie, elle était même revenue. Après avoir encore crapahuté quelques mètres, une de mes mains entra en contact avec une parcelle de la peau d'Evelyn. Je l'avais retiré aussitôt, ne souhaitant pas créer un malaise plus profond. " Je eum, je suis désolé que tu ai pu entendre ça, c'est que... " enfaite je ne trouvais aucune explication, je m'emmêlais les pinceaux, les mots ne s'enchainaient pas dans le bon ordre, j'étais confus. Aussi bien par les évènements qui étaient incongrus que les effets de la drogue sur mon esprit déjà embrumé. " Et comment ça se fait que tu sois déjà là ? " demandais-je pour me sauver de cet état honteux dans lequel j'étais. Mes aveux n'étaient sûrement pas tombé dans l'oreille d'un sourd, Evelyn était compatissante mais il ne fallait pas non plus pousser le bouchon trop loin, et en l'occurrence je l'avais plus que poussé. Je m'étais adossé au mur à ses côtés, mais ma tête ne semblait pas disposée à rester droite, mon cou fléchissait et mon crâne avait glissé sur l'épaule de la demoiselle. Je me sentais vidé, sans force, sans tonus. J'avais l'impression d'avoir avalé un sérum de vérité, désormais j'avais terriblement peur des questions qu'allait probablement me poser Evelyn parce que j'y répondrais instinctivement, sans filtre. J'allais donc à coup sûr me mettre dans l'embarras alors que j'étais blanc comme neige, enfin dans les actes surtout pour le reste je n'étais pas vraiment sûr. Nous possédions tous une part incontrôlable au fond de nous, une part de mystère qui parfois pointait le bout de son nez sous forme de lapsus, d'actes manqués ou de rêves... Eh bien moi j'avais ouvert la porte à ses ombres par la prise de substances psychoactives. J'avais replié mes genoux doucement vers mon torse puis j'avais enfoncé les paumes de mes mains dans mes yeux pour mieux me réveiller. " Je suis pas dans mon état normal je crois bien, ça va revenir " marmonnais-je avant de rouvrir les yeux et de sursauter sur place en hurlant. La silhouette de mon père me faisait face, son visage était drôlement déformé, terrifiant. Il approchait, il venait pour me tuer, j'en étais sur l'instant persuadé. Alors je commençais à me débattre sur place, donnant des coups de pieds et des coups de poings dans le vide. " Casses-toi bordel ! " m'écriais-je en enfermant ma tête entre mes bras. " Vas t'en je veux plus te voir t'as compris ! " une musique angoissante résonnait dans mes oreilles, celle d'un vieux dessin animé qui passait à la télé lorsque j'avais compris que mon père nous avait abandonné ma mère et moi. Je me relevais subitement, la silhouette masculine avait disparu dans un nuage de fumée, j'avançais jusqu'à la fenêtre et à partir de là j'avais déporté mon regard sur mes mains, ces dernières semblaient être recouvertes de sang, mon coeur cognait atrocement fort dans ma poitrine, ma fin semblait être proche, j'étais seulement en plein bad trip mais les hallucinations paraissaient si réelles...
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Je suis pendue à ses lèvres, attendant le pire, attendant la fin de sa phrase. Pourtant celle si reste en suspens et je me recroqueville un peu plus sur moi-même. Dans la pénombre il ne devine nullement mes yeux bouffis par les larmes qui ont déjà trop coulées cette nuit. D’ailleurs, je ne pleure même plus, c’est comme si j’avais épuisée toutes les réserves de perles salées de mon corps. J’ai envie de hurler. De lui crier dessus pour lui lancer au visage qu’il n’avait nullement le droit de broyer mon cœur de la sorte. J’aimerai lui crier que je le déteste, et le frapper de toutes mes forces d’avoir déclaré son amour à Presley immédiatement, n’ayant pas même l’idée que je pourrais être près de lui, dans ce lit. Peut-être a-t-il bien plus l’habitude de partager ses nuits avec sa ‘meilleure amie’. Sa présence à mes côtés ne provoque plus ce tourbillon de bonheur dans lequel j’aimais me laisser emporter. Au contraire, ça fait juste mal. Une douleur atroce. Une plaie vive dans ma poitrine. Peut-être que j’aurai pu garder un brin de fierté, que j’aurai pu simplement lui dire d’aller se faire voir, et tenter de faire comme si tout ça n’était pas trop pour moi. Mais ma mère est à l’hôpital, j’ai abandonné les Cabots à Paris pour me réfugier dans les bras d’un homme qui finalement semble bien trop compliqué à cerner, et surtout à aimer. Je ne réponds pas à sa question. Je crois que je n’ai pas envie qu’il se mette à culpabiliser ou bien à avoir pitié de moi. Je reste plaquée contre le mur, les bras autour des jambes, et le visage posé contre mes mains. J’ai un mal de tête abominable, mon ventre est vide et mes articulations me font mal. Je me redresse brusquement lorsqu’un cri s’échappe de la bouche d’Ethan. Ce cri n’est pas celui d’un coup de gueule, je perçois presque une once de peur dans celui-ci et alors je me relève d’un bond, effrayée moi-même. Ses mots sont durs, ses paroles violentes et je tente de faire abstraction, de me dire qu’il est impossible que ce soit à moi qu’il parle. Il m’a prévenu ne pas se sentir dans son état normal, mais à présent il me fout réellement la trouille ! Je cherche une lampe à allumer dans la chambre. Si mes souvenirs sont bons, sa table de nuit est agrémentée d’une lampe de chevet, qui heureusement, s’allume rapidement lorsque j’appuie dessus. Je me retourne vers Ethan. Son visage est décomposé, ses yeux me laissent comprendre qu’il n’est plus vraiment là avec moi. Il se relève d’un bond, machinalement je recule pour le laisser passer. Il se rue vers la fenêtre, fixant ses mains. Tout à coup, mes émotions se contredisent plus encore que jamais. Je rêve de lui foutre une gifle phénoménale, pour la douleur qu’il occasionne dans mon petit cœur, pour ses conneries avec la drogue, pour ce bad trip que je ne cerne que très peu, et pour tous les espoirs qu’il m’a laissé nourrir. Mais contre toute attente, j’écoute cette partie de moi qui semble-t-il n’est pas prête à abandonner Ethan et je m’approche de lui, près de la fenêtre. Je ne sais pas vraiment s’il est vraiment mal ou s’il s’adressait bien à moi lorsqu’il a hurlé dans le vide pour engendrer une fuite. Je m’empare de ses deux mains, celles qui semblent le chambouler et je les serre dans mes paumes. « Ethan, qu’est-ce qu’il se passe ? » J’ai moi-même du fumer quelques joints il y a de cela quelques années, pourtant, je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà été dans ce genre de transe. Je relève d’une main son menton pour croiser son regard brun. Il semble plus perdu que jamais. « Ethan je suis là. C’est Evy. Raconte-moi ce qui ne va pas… » C’est comme si j’étais finalement capable de mettre de côté la rancœur et la tristesse. Finalement, Ethan à sa façon parvient presque à me faire penser à autre chose. « Qu’est ce qui se passe ? Parle-moi… » Je suis prête à tout entendre, je crois que le pire a déjà été prononcé de toute façon. Je l'entraîne sur le lit et le pousse à s'asseoir. Sa respiration est anormalement saccadée et je ne sais pas si j'agis de la meilleure des manières, peut-être que s'il me décrit ce qu'il ressent, ce qu'il voit, cela l'aidera à séparer la réalité du délire qui semble le contaminer.
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Quelqu’un avait attrapé mes mains, une voix douce, posée ralentissait mon rythme cardiaque désordonné, je me laissais conduire jusqu’à mon lit, suivant toujours la douce mélodie de ses paroles. Elle était là, toute proche. Son parfum enivrant embaumait la pièce, je n’étais pas en danger, seulement dans un bad trip. La jeune femme m’encourageait à lui parler, je me sentais soudain plus ridicule que jamais et profondément honteux de mes précédantes confessions. Tout compte fait, le sang sur mes mains reflétait ni plus ni moins l’énorme culpabilité que je ressentais. « C’était mon père, laisses tomber, j’ai merdé » fini les politesses, les phrases enveloppées de tendresse, je révélais une partie bien sombre de mon être. Je pouvais être vulgaire, pitoyable, dégoûtant. Je me demandais bien ce qu’Evy foutait encore là, je ne méritais pas son attention, juste sa pitié et encore. Je secouais mes épaules, fronçais mes sourcils plusieurs fois comme pour me réveiller, j’étais entrain de descendre la pente d’excitation provoquée par la drogue, j’étais désormais en pleine détresse. Mon cœur semblait partir en lambeaux, je me sentais oppressé, intensément triste. J’avais dorénavant envie d’exploser mon crâne contre le mur pour que toutes ces sensations désagréables disparaissent. Des larmes ne tardèrent pas à rouler sur mes joues, j’avais explosé la soupape de sécurité, je craquais littéralement. Je n’avais pas encore pris la peine de poser mon regard probablement injecté de sang sur la jeune femme à mes côtés. Je ne voulais surtout pas être confronté à son regard de mépris, lire la déception sur son visage m’anéantirait. J’étais réellement tombé amoureux d’elle, son opinion sur moi comptait plus que tout. J’avais tout de même orienté ma tête vers elle, ses yeux étaient encore humides, son visage était décomposé, je ne l’avais jamais vu aussi…brisée. J’avais dépassé les bornes, tout était de ma faute. « Je foire tout, tout ! Surtout n’ai pas de compassion où quoi que ce soit envers moi, je mérite tout ce qui m’arrive, Presley a bien fait de partir ! » Ça ne suffisait pas d’avoir pris Evelyn pour ma meilleure amie, non j’enfonçais le couteau dans la plaie une fois de plus, je n'étais jamais assez prudent voyons. Harassé par cette rude journée en apparence normale, je m’étais laissé tomber sur le dos, les bras au dessus de ma tête. Des larmes bien plus fraîches que ma peau glissaient dans mon cou, ce qui avait le don de me faire frissonner. Je n’avais toujours pas eu de réponse à ma question. Pourquoi était-elle rentrée plus tôt que prévu ? À en croire sa présence, c’était parce que je lui manquais trop ? Non, c’était un peu trop exagéré, quelque chose de bien plus grave avait du se produire. Je restais dubitatif une seconde, me noyant dans le blanc immaculé du plafond avant de lui réitérer la question. « Que fais-tu si tôt sur le sol américain Evy… ? » j’avais roulé sur le lit, cherchant le verre d’eau normalement posé sur ma table de chevet, et alors que je le portais à mes lèvres désséchées, j’aperçu une sorte de mégot flotter à la surface. Les pièces du puzzle se reconstituer peu à peu, ma mémoire revenait, je reprenais pleinement possession de mon corps et de ses facultés. Tant pis, j’attendrais pour me désaltérer, il y avait bien plus urgent que ça. Je pourrais mourir de soif pour la jeune femme, même si désormais je n’étais qu’un pauvre con à ses yeux. Même si les gens finissaient par me hair, je n’arrivais jamais à en faire de même, c’était plus fort que moi. Mon tee shirt me collait à la peau, j’avais drôlement sué. J’otais le tissus imbibé de ma transpiration et le jetais sur le siège du bureau. Mes poils se dressèrent sur chaque partie de mon anatomie, ma peau humide au contact de l’air ambiant m’avait refroidi. Je circulais dans la pièce une main sur le front, j’étais inquiet, inquiet que tout se finisse entre nous pour un malentendu. J'avais envie de creuser ma propre tombe, me glisser à l'intérieur et me recouvrir de terre. Tout à coup une toux infernale débuta, mes poumons paraissaient se décoller, je respirais difficilement, j'avais tapais du poing mon thorax avant de courir à la cuisine me servir un verre d'eau. J'avalais le liquide sans goût en un rien de temps, mes yeux me brûlaient, mon coeur tambourinait. Je m'étais à demi allongé sur le plan de travail, conscient des conneries accumulées en cette soirée. Un mouvement dans un angle de mon champ de vision m'avait sorti de mes pensées, il s'agissait de sa silhouette élancée qui s'approchait à pas feutrés. « Je t'aurais bien ramené chez toi mais je suis pas en état » lui informais-je avant de me redresser et d'affronter ses prunelles émeraudes. Je jouais carrément à l'enfoiré, je ne comprenais toujours pas mon comportement, pourquoi étais-je si agressif si mon seul but était de passer le plus de temps possible en sa compagnie ? Ça, c'était une énigme.
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Evy & Ethan


Je suis intriguée par ses paroles. C’est plutôt évasif, et pourtant je sens qu’il y a réellement quelque chose. J’ai envie de m’en aller, de ne plus jamais entendre parler de ce ténébreux brun incapable de m’accorder l’importance que je désirerais, mais je reste, et pire encore, je m’implique dans cette conversation qui éveille ma curiosité. Ethan ne m’a encore jamais parlé de son père, il a brièvement évoqué son enfance, mais ne s’est jamais penché plus en détail sur le sujet. Je n’ai pas posé de questions, je voulais qu’il se livre doucement, qu’il ait assez confiance pour me dévoiler son passé. Pourtant, ce soir, je me permets de le brusquer dans ce processus puisque de toute façon, je n’ai pas la moindre idée de l’avenir de notre relation. « Quand tu dis que tu as merdé avec ton père, tu entends quoi exactement par-là ? » Le questionnais-je timidement. Il n’y a pas besoin d’avoir fait des études de psychologie pour imaginer que ce sont les émotions les plus vives qui se raniment lors de ce genre de délires. Et malgré la rancœur que je nourris à son encontre, malgré la colère, j’ai envie de le cerner, de l’apprendre, de le connaître tout simplement. C’est ainsi que je me rends compte à quel point je suis mal barrée. Amoureuse d’un homme qui en attend une autre, désespérément accrochée au seul homme de cette planète qui ne pourra sans doute jamais s’offrir à moi seule. Et je me demande si je serai capable d’accepter tout cela, je me demande si nous avons encore un infime espoir de se sentir bien l’un auprès de l’autre, comme avant, maintenant qu’il m’a déclaré son amour pour Presley. Cela m’attriste, et je parviens difficilement à le cacher. Ma bonne humeur communicative a fait ses valises au moment même où c’est son prénom à elle, qui s’est échappé du coin de ses lèvres. Je ne lui aurai jamais demandé de faire un choix nous, et heureusement. Je perdais d’avance. J’ai envie d’attraper sa main, de la poser contre ma poitrine lorsqu’il m’explique qu’il foire tout, que je ne dois pas avoir de compassion pour lui. Mais à l’instant même où il évoque de nouveau Presley, je me braque. Je me mure dans un silence qui en dit long, dans un mutisme inconsidéré. J’ai de toute façon le choix entre ça ou exploser. Et je ne désire en aucun cas lui faire part de la souffrance que je ressens lorsqu’il évoque son nom des dizaines de fois, alors que moi, je suis là, près de lui. Que mon cœur se brise au fur et à mesure de cette conversation mais que je ne prends pas la fuite, parce que le laisser dans cet état m’est impossible. L’amour n’est sans nul doute pas un sentiment qui m’est dédié, je ne parviendrais peut-être jamais à trouver cette personne, qui m’aimera sans mesure, qui m’aimera juste moi. Et même si j’avais pu imaginer qu’Ethan était celui-ci. La voix d’Ethan me dérange dans mes pensées, et j’hausse simplement les épaules en réponse à sa question. Qu’est-ce que cela peut bien lui faire après tout ? Il a d’autres soucis à gérer, tous concernant sans nul doute sa douce Presley. J’inspire doucement l’air qui m’entoure et je formule quelques mots que je doute qu’il puisse entendre puisqu’une toux sévère le surprend. « J’ai dû rentrer avant c’est tout. » Ethan se lève du lit et quitte la pièce me laissant seule avec mes interrogations. Je me sens immédiatement mal à l’aise, j’ai l’impression de n’avoir rien à faire ici, dans cette chambre qui est la sienne, dans son intimité, celle qu’il partage semblerait il bien souvent avec son amie. C’est pourquoi je le suis jusque dans le salon. La pièce est plongée dans l’obscurité mais je devine sa silhouette à moitié allongée sur le plan de travail. Je perçois même le son de sa voix. Une larme ruisselle sur ma joue. « T’en fais pas, je n’ai pas besoin que tu me raccompagnes, je sais me débrouiller toute seule. » J’empoigne mon sac à main abandonné quelques minutes plus tôt sur le canapé. Il semble se remettre doucement et de toute façon il m’a suffisamment fait comprendre que ma présence n’est pas la bienvenue. Je n’ai plus qu’à sauter dans un taxi pour aller me réfugier dans la salle d’attente de l’hôpital, attendant le réveil de ma mère. La douleur que provoque Ethan n’est pourtant rien comparée à celle que je ressens en revoyant le corps inerte de ma mère dans une chambre d’hôpital. Son visage livide entre des murs blancs. J’avale difficilement ma salive tout en traversant le salon pour rejoindre la porte d’entrée. « Appelle-la. Elle viendra forcément lorsqu’elle entendra à quel point tu as besoin d’elle. » Ce sont les dernières paroles que je prononce avant de tourner la poignée.
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Je n’étais peut être pas pleinement conscient mais je comprenais ce que j’étais entrain de vivre, je perdais Evelyn à cause de quiproquos. Il était temps de se reprendre en mains, de laisser le fantôme de ma meilleure amie derrière moi. D'ailleurs qui était venu me rejoindre là, maintenant ? Evelyn. Et qui tournait la poignée pour s’en aller après une phrase assassine et lourde de sens ? Evelyn. Une de ses jambes avait franchi le seuil, je m’étais alors précipité en courant jusqu’à la porte, me prenant les pieds dans le tapis. « Attends ne t’en vas pas, je t’en supplie ! » j’avais l’air vraiment désespéré, enfaite je l’étais. J’avais pu l'empoigner in extremis pour la retenir sur le pas de la porte, je n’avais pour le moment jamais eu un geste aussi déplacé, aussi agressif et tendre à la fois. Parce qu’au fond si je serrais son bras menu, c’était uniquement parce que je l’aimais à un point inimaginable. « Evy je n’aimais pas Presley comme je t’aime, je l’ai compris maintenant, je veux pas te perdre, tout le monde s’en va, mais il ne manquerait plus que toi, restes, il y a de la place » j’avais ramené la jeune femme à l’intérieur, ne sachant pas encore ce qui pouvait bien se dire dans sa tête. J’avais l’impression de tourner autour d’elle en gesticulant pour l’empêcher d’aller ailleurs. Je m’étais empressé de lui oter sa veste, j’avais par la suite glissé ma main dans son dos pour la conduire jusqu’au salon, si jamais je me rallongeais je m’endormirai pour de bon. Le canapé ferait très bien l’affaire pour me garder éveillé. Nous nous étions assis l’un vers l’autre, nos genoux étaient à deux doigts de s’effleurer mais je ne m’étais cependant pas aventuré à provoquer le contact. Quelque chose semblait s’être fracturé pour Evelyn, son regard était fuyant, elle n’avait plus du tout ce sourire mielleux, non nous étions quasiment à un enterrement. Je raclais ma gorge plusieurs fois, inclinant mon buste vers elle. Ma main avait hésité à se poser sur son genoux plusieurs fois, j’avais fini par m’effondrer en arrière, mon dos s’enfonçant dans les épais coussins. J’essuyais mon visage de mes deux mains avant de soupirer longuement. « Je suis peut être pas celui qu’il te faut, pourtant quelque part j’étais convaincu de pouvoir t’apporter ce que tu évites à longueur de journée et inversément… » j’avais toujours cru que nous fuyions la plupart du temps les choses qui nous terroriser parce qu’au fond nous savions pertinemment que nous étions attirés par l’opposé de notre reflet. La jeune femme parfaite tombait bien souvent sous le charme d’un même type d’homme, l’achétype du bad boy qui enfreint tous les interdits. Et à chaque fois cette fille parfaite de la tête au pied retombait dans ce cercle vicieux, et pourquoi ? Parce qu’elle aurait voulu pouvoir franchir tous ces interdits, elle aurait voulu se défoncer la gueule, se coucher à pas d’heure, avoir une imagination débordante qui la ferait grave planer. Mais au lieu de ça elle était là, à vouloir atteindre la perfection, elle se mentait jour après jour, au fond elle rêvait de cette liberté. J’avais l’impression d’être le bad boy et Evelyn la femme idéale en manque de sensations fortes. J’exagérais probablement, mais en fin de compte nous étions des opposés s’attirant fortement, comme deux aimants. Elle était la lumière, j’étais les ténébres. « Je suis si compliqué à suivre que je ne t’en voudrais pas si tu décidais de partir, mais sache que je suis extrêmement sensible et que tu figureras à ton tour sur mes prochaines œuvres » j’avais essayé l’humour, pourquoi pas après tout ? Je ne risquais pas de tomber plus bas. Je secouais la tête de droite à gauche face aux stupidités que je vomissais. J’avais ensuite posé un coude sur le sommet d’un oreiller proche d’Evelyn pour poser ma tête sur la paume de ma main et contemplais la belle blonde pensive. « Tu es si belle, même quand tu pleures » le compliment était peut être déplacé, mais je ne faisais que dire la vérité. Les larmes d’une femme étaient si magnifiques, mon cœur brûlait, tout comme le bas de mon ventre. Ce brasier qui grandissait en moi serait de toute façon vite éteint par la jeune femme face au geste que je venais de commettre. Effectivement j'avais accompagné ma dernière phrase d'une caresse sur son visage pour essuyer une dernière larme salée qui mourrait au bas de sa joue.
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Evy & Ethan


Je ne saurai précisément jamais si partir aurait été la meilleure solution, je me laisse entraîner de nouveau dans l’appartement, face aux supplications presque émouvantes d’Ethan. Le laisser derrière moi était une épreuve douloureuse, alors c’est sans grande réticence que j’accepte de rester, sans pour autant dire un mot. Il tente maladroitement de se rattraper, de m’expliquer qu’il ne ressent pas le même amour pour Presley et pour moi. Est-ce rassurant ? Je n’en sais trop rien, mon esprit semble incapable de réfléchir. J’ai l’impression d’être vidée de l’intérieur, comme si ses mots glissaient sur moi sans pour autant avoir l’impact nécessaire. Presley est partie, c’est la seule chose que je comprends, et alors je me demande pourquoi. Est-ce parce que les choses se sont mal terminées entre eux ? Se contente-t-il de la blonde douce et malléable pour atténuer la douleur de la perte de la blonde incendiaire au caractère bien trempé, celle qui sans doute convenait bien mieux à son caractère ? Je ne sais que penser, je n’ai pas envie de lui poser la question. Lorsque la réponse peut se trouver brutale et douloureuse, je préfère l’éviter, et je me laisse entraîner sur le canapé. Je m’assois machinalement dans l’immense fauteuil, sans quitter des yeux Ethan qui prend place près de moi. Il prend soin de ne créer aucun contact physique entre nous et c’est sûrement le plus douloureux. J’aurai besoin de ses grands bras encerclant ma silhouette, de son souffle contre ma gorge, de ses mains dans mes cheveux. Je voudrais qu’il me murmure que tout ira bien, qu’il me rassure face à la peur effroyable qui broie mes organes vitaux un à un. Sa voix brise le silence, et j’hoche simplement la tête. « Ethan je ne sais pas non plus si tu es celui qu’il me faut, et je suis de moins en moins sûre d’être celle dont tu as besoin, mais je ne veux pas te voir dans de tels états, tu n’as pas le droit de te détruire tout seul comme ça… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec Presley, mais tu es égoïste de penser que tu peux te faire du mal sans penser que j’en souffrirai aussi… » Le délire qu’il a occasionné quelques minutes plus tôt avec l’absorption de substances illicites m’a fait comprendre à quel point je veux le savoir en sécurité. Je ne veux pas qu’il aille mal, je veux le protéger envers et contre tout, je veux qu’il puisse prendre son téléphone quand ça ne va pas au lieu de s’enterrer lui-même dans ses problèmes. J’aimerai lui balancer tout cela encore à la figure mais les larmes qui s’écoulent silencieusement m’en empêchent… Il tente de rendre les choses moins graves qu’elles ne le paraissent, et sa pointe d’humour me fait sourire légèrement, bien que les larmes ne s’arrêtent pas… Je secoue la tête face à la façon qu’il a de toujours vouloir amoindrir les choses. Cet homme est clairement tout ce dont je devrais m’éloigner, il a ce caractère changeant qui pourrait déboussoler n’importe qui, il semble avoir un passé douloureux compliqué qui semble parfois revenir le hanter, et pire que tout il est capable de me faire vaciller en l’espace de quelques secondes. A ses côtés je suis vulnérable, et il est capable de me briser le cœur en une fraction de secondes. Mais l’amour, l’intensité de la flamme qui se rallume lorsque sa main effleure ma joue, toutes ces choses ne sont pas négligeables. Ethan est peut-être tout sauf le gendre idéal, pourtant, il est celui pour qui mes sentiments explosent dans ma poitrine. J’enlace ses doigts qui essuient mes larmes, je retire sa main de mon visage et je me jette tout contre lui. J’enfourne mon visage contre son torse, et je me laisse aller à un flot de larmes, se déversant tel un torrent. « Ma mère est entre la vie et la mort Ethan… C’est pour ça que je suis rentrée aussi tôt. » Les mots sont entrecoupés, je ne sais même pas si je prononce ces paroles assez fort pour qu’elles ne parviennent jusqu’à lui. « J’ai besoin de toi. » Soufflais-je tandis que mon corps tout entier est remué par des secousses douloureuses. Je déteste montrer mes faiblesses, pleurer à chaude larmes devant qui que ce soit, pourtant, dans les bras d’Ethan, c’est comme si je venais de baisser toutes les barrières... Ma carapace vient de se fissurer. « Serre-moi fort s’il te plait… »

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