just say it
Il a eu meilleure allure Lyssandre, la faute à la nuit courte qu'il vient de passer chez son frère, à l'alcool dont il a un peu abusé hier, au joint qu'il a un peu trop chargé pour réussir à se détendre. Il reconnait ses torts et sait, sait que l'évocation d'Ange - ou du diable comme lui l'appelle - fait ressortir ce qu'il y a de pire en lui. Encore une fois, ça n'a pas loupé. Pourtant, il s'est retenu d'entrer en contact avec le drogué, a pris sur lui, s'est retenu, son petit diable à lui, soufflant de régler cela dans les larmes et dans le sang. Il ne l'a pas écouté Lyssandre, cette voix à l'intérieur de lui qui n'a cessé de lui promettre que tout pourrait s'arrêter cette nuit. Il a lutté contre elle toute la nuit, alors même qu'il était allongé aux côtés de son frère. Il a prit la bonne décision lui dira-t-on, mais pour qui ? Il se pose la question, alors qu'il se rend chez son petit-ami, avant le début de ses cours. S'il est resté loin du drogué, c'est aussi pour lui, pour lui épargner plus de souffrance qu'il ne lui en a déjà infligé. Parce qu'il a raison le blond, quand il reproche au Wayne de lui faire payer les erreurs des autres, de subir des conflits auxquels il n'est pas mêlé. Il a dû mal à faire la part des choses Lyssandre, et Florian est le premier à en faire les frais. Injustement.
Ca ne vaut pas des excuses, mais c'est avec le petit-déjeuner en main qu'il arrive chez le Martinez. Il n'a pas prévenu de son arrivée de crainte de se faire jeter, d'avoir cette fois franchi les limites, mais il espère que cela suffira à convaincre Florian de l'écouter, de lui laisser le temps de lui présenter des excuses. C'est dans la discrétion qu'il franchit la porte qui mène chez son petit-ami, traverse le salon jusqu'à la chambre, vide. Pourtant certaines affaires encore présentes indiquent que le blond n'est pas loin. Il tend alors l'oreille, guette les bruits autour de lui, avant de se diriger vers la salle de bain. Un sourire malicieux se dessine sur son visage à l'idée que les excuses puissent se faire sous la douche, mais ce même sourire disparaît en entendant une voix, féminine, de l'autre côté de la porte. Il fronce alors le regard, pose la main sur la poignée sans pour autant la clancher, se contentant d'écouter. Et puis finalement, il l'entendant Florian, prononcé des mots que le brun rêve d'entendre depuis des mois. La désillusion. D'un geste brusque, il ouvre la porte à la volée et se plante devant Florian, le regard noir, ignorant encore à quel point il fait fausse route.
(Lyssandre Wayne)