altitudes et inquiétudes // libre

@Noélie Faulkans J'ai fait un pari avec un pote et je vais devoir affronter mes peurs. Le vertige, l'idée même de ne plus avoir les pieds qui touchent le sol. C'est carrément une hantise. Pourtant, je suis sportif, j'aime les sensations fortes, les sports de l'extrême, mais faire de l'escalade, même à un mètre du sol, je suis pas bien. Mais je suis un grand joueur et comme j'ai perdu, je dois faire mon gage. Jeu débile lors d'une soirée à la adams. Je pensais qu'on aurait oublié cet épisode mais j'ai reçu un rappel par message ce matin. Bon... il n'a pas précisé où, ni quoi, ni comment. Je ne vais pas me lancer comme un fou à gravir n'importe quelle montagne. Alors j'ai opté pour l'arcade à jeux au Marino Récréation Center. Mon pote ne sera pas là mais je vais demander gentiment à quelqu'un qu'il me prenne en photo. Lorsque j'arrive devant le mur, je me sens déjà pas très bien. Mauviette que tu es. Peureux, c'est bien quelque chose qui me qualifie bien. Parmi tant d'autres qualités, je vous rassure. Je demande à une inconnue de faire une photo lorsque j'aurais gravi le sommet. Je ne sais pas si elle le fera car je risque de prendre des plombes pour arriver jusqu'au dessus. J'essaye de me motiver intérieurement. Je détestais les cours de sport au Lycée où il fallait grimper sur une corde, grimper tout court, sur n'importe quoi. Je prends mon courage à deux mains, à deux jambes et je commence mon ascension. Ne regarde pas en bas, ne regard pas en bas. Je ne sais pas ce qui me prend, cela doit surement être l'adrénaline mais j'avance plutôt bien. On ne remarque pas que mes muscles tremblent de peur. Allez Jonah, plus que deux mètres. En fait, monter ne parait pas tellement compliqué. Le problème, ce sera pour redescendre. J'arrive finalement au sommet, en nage et je fais un signe à l'inconnue en bas pour qu'elle me prenne en photo. Voici maintenant venu le moment fatidique. Descendre en rappel. Je jette un coup d'oeil en bas et je vire au blanc. Je peux pas, je peux pas. Je suis totalement tétanisé et je ne sais même plus où regarder. Une voix se fait entendre dans le brouhaha dans ma tête et je tourne doucement la tête vers la source. " oui oui. " que je dis automatiquement. Je déglutis, je transpire un peu plus et je commence à avoir du mal à respirer. " enfin je... je suis jamais descendu en rappel. " que je finis par dire d'une respiration un peu saccadée. Quel imbécile. Je veux bien qu'on dépasse nos limites mais maintenant, j'ai aucune envie de le faire.

hs : je me suis permise