MAXYM & FINN × how old are you ?

J'ignorais pourquoi je continuais à prendre mes repas là-bas alors que la vue de la pièce partiellement détruite suffisait à me remémorer des souvenirs peu agréables et a jamais marqués dans ma mémoire et pourtant, je me trouvais bien au Annenberg Hall, mangeant sans grande conviction. Comme la vue de ma blessure au genou, celle de cette pièce me ramenait au jour ou les bombes avaient éclatées. Il y avait mieux pour vous être en appétit. Je mordais sans conviction dans une pomme avant de la laisser retomber dans mon assiette encore assez remplie. Je n'avais pas faim et me forcer à manger n'allait sûrement pas améliorer quoi que ce soit. Je me levais, plateau en main et alors que je sortais de la cafétéria je reconnu quelqu'un et pressa le pas pour rejoindre la personne en question. Je l'avais bien reconnu. Je me retrouva ainsi, planté devant Maxym. Salut, c'est dur de te croiser en ce moment, tu m'évites ou quoi ? Mon ton était accusateur, voir carrément sec. Quelque chose n'allait pas et maintenant que j'avais enfin réussi à la coincer, je comptais bien mettre le doigt dessus.

« Hey » Qu'elle répond par automatisme, avant d'identifier la personne qui venait de l'apostropher. Voilà qu'elle regrette déjà ce simple mot. « Bien sur que non, tu te fais des idées. » Le sourire qui vient accompagner sa réplique se veut convaincu, mais ne convaincra personne, même pas elle. Evidemment que la demoiselle l'évite. Elle qui avait pour habitude de venir à sa rencontre dès que la silhouette masculine se dessinait dans son paysage, le fuit maintenant. Mais pourtant la première à exposer ses vérités, se garde celle-là bien caché. Pas encore prête à tirer un trait sur cette amitié. Alors, en attendant que ça passe.. ou non, Maxym l'ignore, fuit son ombre. Le problème avec Finnick, et il n'y en a qu'un, c'est Leyna. Oh oui, la brune les avait bien vu l'un à côté de l'autre. Et n'était pas assez idiote pour n'y voir là que des connaissances. Cette garce gâchait tout, même sans le vouloir. Pourtant le garçon n'avait pas le profil du type suffisamment idiot pour tomber entre les griffes de l'Eliot.. comme quoi, on se trompe souvent sur les gens. « J'étais.. occupée. » Soyons réaliste. Soyons vague. « D'ailleurs, va falloir que j'y retourne. » Comme c'est dommage. Déjà, elle s'apprête à reprendre sa marche.

Cette situation me laisse perplexe. Je me retourne nos derniers échanges dans la tête sans être capable de situer un moment qui expliquerait son attitude distante à mon égard. Je fais souvent ce petit exercice, sans succès. Je n'ai rien fait et je suis frustré par cette situation. Elle me parle brièvement, mais je peux sentir le malaise. Je fronce les sourcils. Alors ce serait juste dans ma tête ? Je n'y crois pas tellement et l'idée qu'elle puisse me prendre pour un crétin me déplait beaucoup. Bien vite, elle essaie de s'esquiver à nouveau et rapidement un élan de frustration monte en moi. Je la regarde se détourner de moi et je décide de la suivre, de tirer la vérité de tous ses mensonges qu'elle semble vouloir me faire avaler. Menteuse je lance en allant me poster à nouveau devant elle, prêt à avancer à reculons si elle m'y oblige. Tu es toujours particulièrement occupée quand on se croire dans les couloirs et je ne crois pas en ce genre de coïncidences. Je reprend, d'une voix non pas particulièrement sèche, mais plutôt lasse. Parle moi, dis moi ce qui ne va pas.

Je suppose que son petit mot eu l'effet escompté. Maxym s'arrête sec. Si plusieurs critiques, des tonnes même, ont déjà été adressées à son égard, « menteuse » n'en fait pas parti. Mais parfois, n'est-ce pas mieux de dissimuler la vérité plutôt que de perdre un ami ? A ce stade la demoiselle n'a pas encore répondu à cette question, et se rend compte qu'elle va devoir rapidement trancher. Son pied droit s'avance, prêt à recommencer sa course, mais le gauche comprend bien que Finn fera barrage à nouveau dans quelques pas. « Je suis une femme moderne, tu sais. J'ai tout un tas d'activités passionnantes. » Se défend-elle, sans vraiment prendre la peine d'y mettre les formes. Raconter des conneries à Finn ne lui fait pas plaisir, alors l'intention pêche. Puis la lassitude vint ponctuer les mots du garçon, et Max saisit qu'elle n'est pas loin de la limite. La frôler passe encore, mais elle n'était pas prête à la dépasser. « Ce qui ne va pas ? Mais tout va très bien, je t'assure. » Ses lèvres s'étirent dans un demi sourire. Mais elle ne s'arrête pas là, et choisit la vérité. Du moins, l'ironie était suffisamment marquée dans ces termes suivants pour qu'il soit aisé de lire entre les lignes : « Ca va tellement bien qu'on pourrait se faire une sortie un de ces soirs. Tu pourras amener quelqu'un.. genre, Leyna. » Le prénom est accentué, lui brûlant la langue.

Une ébauche de sourire mi-moqueur mi-exaspéré figura sur mon visage quelques secondes en entendant sa remarque. Ca n'allait sûrement pas marcher avec moi, elle me sous-estimait carrément, là. Si je gardais mon calme, ne voulant pas le moins du monde me lancer dans une dispute, ma frustration était toujours là, grandissante et je n'étais pas sûr de pouvoir la canaliser en moi encore bien longtemps. Je l'écoutais parler, peu convaincu, l'air toujours buté, empêchant qu'elle passe. Alors que je commençais à être fatigué de cette discussion, elle me parla, plus sèchement cette fois-ci et je fronçais les sourcils en entendant le prénom Leyna. Quoi ? Je lance, en pleine incompréhension. C'est ma demi-soeur, qu'est-ce qu'elle fait dans cette conversation ?

Un Dunster, c'est pas censé avoir peu de caractère ? Genre, s'enfermer dans une bibliothèque et n'en ressortir qu'à la nuit tombée, pour continuer à s'enrichir intellectuellement une fois arrivé chez soit ? Pas le style à rester planté devant elle, alors que la demoiselle témoigne clairement de sa mauvaise volonté. Pour une fois, soit un gentil Dunster Finn. Allez. Enfin, ça c'est avant qu'il lui balance sans préliminaire une sorte de pavé dans la mare. Toute éclaboussée qu'elle est la Maxym. « Ta.. quoi ? » Non, il ne plaisante même pas. Pas un rictus amusé sur ses lèvres, rien. « Demi-sœur ? Tu plaisantes ? » Bah, non, on a déjà éliminé cette possibilité. Mais sait-on jamais, vaut mieux confirmer. « Leyna. L'Eliot. » Hache-t-elle, ses billes brunes plantées dans celles de son interlocuteur. « C'est ta demi-sœur ? » Hébétée, complètement. Parce qu'en fait, pour Maxym, étant donné qu'ils n'avaient rien en commun, l'Hautaine avait juste réussit à mettre l'intello dans son lit. Au max, sur un malentendu, ils étaient devenus amis. Bon, c'était encore pire que prévu. Et difficile de cacher le dédain que ressentait l'orange à l'énonciation de cette « jeune fille ».

La discussion prenait un tournant assez inattendu en ce qui me concernait. C'était déjà bizarre en soit que Maxym décide brusquement de m'éviter, mais en plus qu'elle glisse Leyna dans la conversation, alors que elle n'avait rien à faire dans celle-ci. Je répondais malgré tout, de plus en plus frustré. A la tête qu'elle tira brusquement, j'avais l'impression de l'avoir insulté ou de lui avoir donner un coup dans le ventre. Elle me faisait une blague ? Toi je ne sais pas, mais moi je n'en connais pas des tonnes, de Leyna je lui réponds afin d'alléger l'atmosphère, sans succès évidemment. Maxym n'y met pas la même volonté que moi et je finis par lui faire part oralement de mon incompréhension. Elle et moi on a le même père. Tu devrais voir la tête que tu fais, ça en vaut carrément le détour. Tu peux me dire en quoi ça te dérange que Leyna soit ma soeur ?

Plus il explique, plus les lèvres féminines tracent une grimace. Maintenant, elle regretterait presque sa première idée de draps froissés. Une amie, passe encore, on peut s'en débarrasser. Mais une sœur c'est plus compliqué. Voir impossible. Même Maxym, la fille pas proche de ses parents ou d'une quelconque forme de famille, sait que les liens du sang passent avant tout. C'est ce qui se dit en tout cas. « .. Ouais, je suppose. J'aurais préféré me tromper, vraiment. » Vu comme ça, la Quincy exagère, à prendre la nouvelle avec tant de gravité. Mais cette fille.. cette fille.. non, ça ne passera jamais. M'enfin, pour la forme, la brune essaye de moins tordre son visage et de rester stoïque. « Le prends pas mal surtout, hein. J'adore ton côté des gènes. » Applique le pansement, avec un sourire sincère. « Mais ta frangine est une vraie garce. » Et tire d'un coup sec, armée d'un regard presque compatissant. Fille unique, elle ne mesure pas vraiment le poids de ses mots, et que face à Leyna elle a déjà perdue. Mais puisqu'on en était aux confidences et qu'elle respectait suffisamment Finn pour ne pas être hypocrite, Maxym avait choisit de prendre le chemin le plus direct.

Je ne comprends rien, je suis largué. Enfin, je ne suis pas non plus stupide et on pourrait sentir à des kilomètres que Maxym ne porte pas Leyna dans son coeur, d'ailleurs elle ne se gêne pas pour me le dire. Elle doit pourtant être suffisamment intelligente pour savoir que ce genre de remarques sur ma soeur peut me vexer. Ce n'est pas personnel, mais ça me touche. Il s'agit de Leyna, personne ne touche à Leyna, c'est comme ça, pas avec moi dans les parages. Elle serait pareil à mon égard, c'est nous voilà tout. J'esquisse un sourire quand elle souligne qu'elle m'aime bien moi, mais il s'efface bien vite ensuite. Tais-toi, tu n'es pas sensé vouloir te disputer, tu te souviens ? Tais-toi. Je pense, car je risque de foncer dans un mur. Je me mords la lèvre, mais c'est plus fort que moi. Tu ne la connais pas comme je la connais, Leyna n'est pas une peste. Je réponds, catégorique.

Maxym n'est pas idiote, et nul besoin de ses cours de psycho pour sentir la tension s'emparer du corps masculin. Les conflits ne l'effrayaient pas, elle s'en nourrissait même régulièrement. Mais se battre avec Finn ne lui faisait absolument pas envie. Surtout sur un sujet tel que celui-ci. Seulement.. il fallait bien qu'ils y passent, non ? Il défend son propre sang, ce qui n'étonne guère la demoiselle. La partie était perdue d'avance. Mais elle n'était pas prête à abandonner sans avoir placé tout ses arguments. « Je crois surtout que tu as une image complètement faussée de ta.. sœur. » Difficile de s'y faire, ils sont tellement différents. « Demi-sœur. » Corrige-t-elle, comme pour lui rappeler qu'il n'est qu'à moitié lié. La mère de Finn doit être merveilleuse pour avoir compensé le reste, pense-t-elle. « Tu peux m'affirmer qu'elle ne se comporte pas comme si le campus lui appartenait ? » Une princesse sans titre, mais qui voulait imposer son règne. « Elle s'estime tellement supérieur aux gens Finn, et particulièrement les personnes comme moi. » Bisexuelle, d'apparence d'un milieu moyen -bien que cette image soit biaisée, et que son compte en banque soit quasi identique au sien-, d'un caractère proche des verts. Tout pour déplaire à cette bleue. Hé oui, elle était Eliot, et portait en elle toutes les pires caractéristiques de cette confrérie. Comment pouvait-il fermer les yeux là dessus ? Sa voix était calme, presque douce. Avec l'illusion de lever le voile sur Leyna, sans avoir à hurler. Ah, naïveté.