Carmen&Ulysse - Change please.

Ca faisait un petit moment maintenant que j'habitais chez Ulysse, et je devais bien reconnaître que ça me plaisait bien. J'avais commencé à prendre goût à la vie qu'il menait et que je menais donc moi aussi par extension, et ce qui me faisait parfois peur, c'était de me dire que ça se finirait peut-être un jour. J'essayais de ne pas y penser, cependant, je verrai bien comment les choses évolueraient. Comme d'habitude j'étais dans ma chambre, ou ma suite, je sais pas trop, et je rangeais les dizaines de trucs que j'achetais. C'est vrai qu'avant, je n'avais pas vraiment l'habitude d'avoir de l'argent, et maintenant que j'en avais, je passais mon temps à le dépenser pour à peu près tout et n'importe quoi. Ca m'amusait, même, mais je devais toujours passer des heures à tout réorganiser. La preuve, le dressing qui était dans la chambre commençait à se remplir de plus en plus, si bien que je me demandais comment j'allais faire pour stocker mes vêtements d'ici un mois ou deux. Faudrait que je négocie... Mais alors que j'essayais de ranger des vêtements sur l'une des étagères, j'entendis Ulysse hurler mon prénom, et je sursautais tellement que je fis tout tomber. Bon bah tand pis... Je quittais alors la chambre et je me dépêchais de le rejoindre. " Oui oui, j'arrive, une minute, une minute, je suis là... ", répondis-je tout en descendant les escaliers aussi vite que je le pouvais. Je cherchais alors Ulysse une minute et je le trouvais dans la cuisine. " Voilà, je suis là ! Qu'est-ce qui se passe ? " Je parti ensuite en direction du frigidaire. Ranger m'avait donné faim, alors je cherchais un truc à manger par la même occasion. Je n'avais même pas pensé à retirer la montre que Maximilian m'avait offert.

Dès que j'avais entendu Ulysse m'appeller, j'avais laissé en plan tout ce que je faisais et j'étais descendue le plus vite possible. J'habitais chez lui depuis un moment, alors quand il me demandait quelque chose, je le faisais et je ne disais rien ( et puis je me dépêchais de le faire, aussi ). C'est après avoir descendu les escaliers que je le trouvais dans la cuisine. Et comme j'avais faim, je cherchais un truc à manger dans le frigidaire par la même occasion. Je fouillais un peu, sans vraiment trouver quelque chose qui me disait, et je me dis que la prochaine fois, j'irais peut-être faire les courses avec Marta. Elle devait avoir quatre fois mon âge ( ok, j'exagérais un peu... ), mais on était devenu copines toutes les deux ! On avait pris l'habitude de parler en espagnol, et elle me parlait souvent du Mexique, son pays d'origine. Donc, un peu de compagnie de ma part lui ferait certainement plaisir. C'est alors qu'Ulysse me demanda où j'avais eu ma montre. J'étais un peu surprise qu'il m'en parle, mais finalement je souris, toute contente d'avoir un truc aussi beau à mon poignet. " Hum ? Heu... C'est un cadeau. Un ami me l'a offerte. Elle est belle, non ? ", répondis-je tout en haussant les épaules, et en évitant de trop m'étaler sur la façon dont j'avais pu l'obtenir. Je refermais alors la porte du frigo et j'attrapais une pomme qui traînait dans une corbeille de fruits, pour contourner la table. Je n'avais aucune idée de ce qu'il voulait me demander, et finalement je m'asseyais en face de lui tout en commençant à manger ma pomme. " Je t'écoute, qu'est-ce qu'il y a ? "

Ma montre était magnifique, et c'est pour ça que je n'arrêtais pas de sourire en la regardant. Et au passage, j'essayais de ne pas penser à la façon dont je l'avais obtenue, ça ne servait à rien. Ulysse me dit que mon ami devait bien aimer pour me l'offrir, et en fait je savais pas trop. Je ne connaissais pas vraiment la valeurs de cette montre, et j'avais pas cherché à le savoir non plus. Maximilian m'avais juste dis qu'elle valait une petite fortune, alors... Je souris de plus belle. " Oui, c'est vrai, il m'aime bien ! ", répondis-je, un peu distraite. Et en un sens, c'était vrai qu'il m'aimait bien, mais... Pas de cette façon-là. " Oh et puis il a les moyens.. " J'ajoutais ça sans vraiment y réfléchir, et finalement je me dis que je n'aurais peut-être pas dû. Je m'installais ensuite en face de lui, et je failli m'étrangler quand il me demanda si j'en avais pas marre de faire la pute. Je restais alors peut-être une minute à le regarder comme une cruche, et sans vraiment comprendre pourquoi il me demandait ça. Parce que bon, après tout, si j'étais là, c'était un peu grace à ça... J'haussais alors les épaules, et j'essayais, comme toujours, de me la jouer détachée. "Hum... Non ", répondis-je simplement, et je continuais de manger ma pomme. " Pourquoi je voudrais arrêter ? Je m'en sors pas trop mal... ", continuais-je, un peu blasée. Au fond, c'était pas vrai. J'avais déjà voulu tout arrêter mais la vérité c'est que je ne m'en sortais pas toute seule, et que j'étais complètement paumée.