TESS O. GINSGERG ► claire holt.

Sydney, c'est là que je suis née. Cette ville, je l'aime, je l'adore. Et je ne l'aurai quitté pour rien au monde. Pourtant, je vis à présent à Harvard. Prestigieuse université où mes parents ont décidé de m'envoyer. Je n'avais que dix-huit ans. J'étais jeune, beaucoup trop jeunes, pour leur dire non. Moi, je rêvais d'être danseuse. De partir dans une école de danse et pouvoir être connu. A la place, je suis des études de droits qui ne m'intéressent même pas. Mais je n'ai pas le choix, ils veulent la vie qu'ils n'ont jamais eu. Fille aînée, je me devais de montrer l'exemple. Alors, je n'ai rien dis et j'ai exécuté leurs désirs. Pourtant qu'est-ce que Sydney me manque. Mes amis, ma famille.

Flashback.

2007; Je le regarde depuis la fenêtre de ma chambre. Il enlève son t-shirt et s'installe sur son lit. Mon dieu que ce mec est beau. Je fais mine de lire mon magazine quand il me regarde et relève les yeux vers lui. Nouveau voisin ? Non, je crois avoir entendu qu'ils n'étaient là que pour un mois et demi. Dommage. Il ouvre sa fenêtre. Hé, moi c'est Jeffred. Il m'a vu, mince. Je m'approche de ma fenêtre. Tess. Il sourit. Je regarde son corps musclé. Il se pavane sous mes yeux. Il sait qu'il est beau. Il y a de quoi après tout. Viens, montes chez moi ! Je pose mon magazine et me précipite chez lui.

C'est comme ça que tout à commencer. Lui, moi. On a passé cet été 2007 ensemble. Et puis en 2010, on s'est retrouvé. Je marchais vers une salle de cours et je l'ai vu. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller l'aborder. Je voulais lui parler. Pendant les un mois et demi que nous avons passé ensemble, j'étais dingue amoureuse de lui. Je savais que ce n'était pas réciproque. Lui, il ne pensait qu'à s'amuser. Et nous nous sommes amuser. Comme nous le faisons maintenant. Vous vous doutez que je suis toujours raide dingue amoureuse de lui. Alors que de son côté, il s'amuse toujours autant. On est, comme qui dirait, des plans culs. On s'appelle, on se voit, on couche ensemble. Mais il a tout de même bien plus que ça. On parle, on ne fait pas que baiser. Je me confie à lui et vice-versa. Et plus ça va, plus mes sentiments grandissent pour lui. Plus je suis jalouse de le voir dans d'autres lits que le mien. Alors, quand nous sommes en soirée ensemble et qu'il drague d'autres nanas devant mes yeux et bien je fais pareil. J'essaye de le rendre jaloux, de lui montrer qu'il y a bien plus que du cul entre nous - que des petits sentiments sont là.

Que puis-je dire d'autre ? J'ai une soeur, une soeur que je déteste. Trop sûr d'elle, trop frivole. On est deux opposées. Elle a vingt ans maintenant. Et dieu merci, n'est pas à Harvard. Je l'ai revu au mois de janvier, lors de l'enterrement de notre mère. Ce jour là, j'ai pensé l'enterrer elle plutôt que ma mère. Je suis revenues à Sydney pour l'enterrement. Je pense que vous pouvez comprendre que j'étais mal en point. Une mère qui décède sans que vous vous attendiez, ça ne fait pas plaisir. Ma soeur, elle, est arrivée en talons aiguilles, robe ultra-moulante, les yeux bien secs. J'avais envie de la claquer. Elle n'avait rien à faire ici. Elle voulait juste trémousser ses fesses devant tout le monde. Elle n'aimait pas ma mère au point que je l'aimais. Non, Cynthia a toujours vu nos parents comme des portes-monnaies sur pattes. Et ironie du sort, il l'aimait bien plus que moi. La preuve, elle a pu réaliser son rêve d'être esthéticienne tandis que moi je suis envoyée à Harvard pour faire quelque chose que je déteste !

Justement, depuis que j'ai été envoyé à Harvard, j'ai bien changé. La petite fille sage a disparu. Pour faire regretter à tout ça mes parents, je m'autorise quelques fêtes. Non, en fait je m'autorise beaucoup de fêtes. A Sydney, j'étais la petite fille modèle qui voulait être la préférée de ses parents. Depuis mon arrivée, je suis devenue tout autre chose. Je sors chaque soir. J'ai enfin goûter au plaisir de l'alcool et de la drogue - enfin si on peut appeler la cannabis de la drogue. Non, on ne peut pas dire que j'en suis accro à tous ça. Je suis simplement accro à l'éclate et aux sorties.
Côté amis, je suis plutôt bien intégrée dans Harvard. Je ne suis pas une des filles les plus populaires du campus, mais j'ai tout de même des amis. J'avais une meilleure amie, Shaana. Qui est morte le 17 janvier 2013. Je pense que je n'ai pas besoin de vous faire un dessin du pourquoi elle est morte. Tout le monde ici sait ce qu'il y a eu à Harvard ce 17 janvier. Moi, je n'étais pas là. Trop occupée à enterrer ma mère.