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Fail no more - Joyce

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« Fail no more »


Joyce & Tadhg










Ce n'était pas quelque chose dont Tadhg était fier, mais, malheureusement, le seul talent que le garçon  eut la chance de recevoir des mains de Dame Nature concernait la chose martiale. Il n'appréciait guère en parler, préférant garder cela pour des personnes ou des situations particulières, mais, une grande partie de sa vie ne fut construite qu'autour d'un sanglant tourbillon de violence. Là où les échanges de coups, les blessures et la terreur étaient malheureusement monnaie courante. Dans les coins sombres où régnait la pauvreté, la moindre petite possession pouvait attirer la convoitise. Pire encore, le simple fait de se retrouver en solitaire pouvait attirer les pires des personnages, ne se sentant exister que lorsqu'ils piétinaient les plus faibles. Le pouvoir que pouvait leur conférer un groupe leur montait à la tête, voulant à tout prix profiter de cet avantage. De nombreuses fois, le jeune homme passa à côté de blessures violentes, voire mortelles, et ce, dès son plus jeune âge. Survivant dans ce milieu hostile, il n'eut pas d'autre choix que de devenir un animal sauvage, à son tour, devant blesser, parfois plus que de raison, pour ne pas l'être, pour se nourrir, ou simplement s'habiller. Une violence qui avait fini par le faire basculer, peu à peu, vers le côté obscur de la force, lui faisant presque oublier cette nature profonde bienveillante que sa chère grand-mère avait commencé à entretenir, avec amour et délicatesse.

Le hasard avait fini par lui faire croiser la route d'un vieil homme, violoniste, qui le ramena vers l'humanité, tout en lui apprenant les joies, puis l'amour de la musique, le faisait redevenir qui il était, petit à petit. Malgré tout, ces années de violences avaient laissé un voile sombre, autour de son cœur et de son esprit, le poussant parfois un peu trop vite dans le feu de l'action et … Malheureusement, de par son passif, l'hésitation, les remords ou encore l'empathie, tous quittaient son âme lorsqu'il fallait combattre. Las, irrité et même terrifié par cette facette de sa personnalité, le délaissé se mit à chercher une solution, pour calmer cette bête sombre qui sommeillait en lui, jusqu'à, un jour, se laisser tenter par la boxe anglaise. Cela pouvait sembler idiot, dangereux même, d'un point de vue extérieur, mais, en fin de compte, une telle pratique lui permit de se canaliser, d'apprendre à se calmer, mais aussi à évacuer toute cette rage qui tourbillonnait au fond de lui. La pratique régulière lui permettait de se purger de tout cela, lui offrant un esprit sain, un moment.

Certains pourraient penser qu'avec un tel passif, la boxe fut innée chez lui et, même si sur certains aspects de la pratique, notre ami eut quelques facilités, les premiers pas furent particulièrement compliqués. De ne pas avoir la possibilité de se servir du bas du corps pour frapper, de la tête, des coudes, de ne pas pouvoir frapper où l'on voulait ou encore, de ne pas avoir droit aux saisies. Cela fut particulièrement compliqué. Malgré une certaine maîtrise de son corps, devoir se maîtriser tout court fut particulièrement compliqué, mais … Les mois, puis les années de pratiques finirent par le rendre calme et grandement compétent, malgré une boxe bien à lui, suffisamment pour qu'on lui confie, de temps à autre, de nouveaux venus, pour leur apprendre les bases. Chose que l'étudiant appréciait réellement, prendre le temps avec une nouvelle personne, désireuse d'apprendre, voir les progrès petit à petit, oui, cela était agréable et, une pointe de fierté finissait, régulièrement, par lui étreindre le cœur.

Et puis, parfois, la rencontre avec un nouveau venu se faisait de manière plus naturelle, sans passer par un des coachs, parfois un peu trop occupé. Ce fut le cas, ce jour-là, peu de temps avant la reprise des cours à l'université. Le prof était occupé à gérer un poulain prometteur, en passe de faire ses débuts dans le monde professionnel, ayant laissé une petite nouvelle dans son coin. Cela devait être une initiation, mais, de par la reprise, chacun semblait plutôt à vouloir travailler dans son coin, pour se décrasser. Tout heureux de reprendre, Tadhg s'attendait à faire de même, jusqu'à ce que son regard finisse par la croiser, elle. Une jeune femme d'un âge similaire au sien, en train d'attaquer maladroitement un sac de frappes. Elle semblait être une plutôt belle femme, un visage doux et charmant, de celles à faire fondre les cœurs par un simple sourire. Une tenue simple, malgré un legging qui laissait transparaître une silhouette athlétique qui le laissa … Rêveur, un instant.

Il n'avait aucune excuse à donner et, de toute manière, le jeune homme se serait enfoncé, encore et encore dans un enchaînement de maladresse. S'approchant de l'inconnue, en espérant pouvoir corriger ses mouvements, le prof improvisé remarqua deux choses, on ne lui avait donné que des bandelettes, mais surtout, personne ne semblait lui avoir expliqué comment les mettre correctement.  Alors, il accéléra le mouvement pour la couper dans son élan. « Excusez-moi ? » Un petit sourire gêné, maladroit et hésitant. « Je … » Une profonde respiration, avant de croiser son regard, enfin, se rendant compte que de près, la demoiselle semblait posséder bien plus de charme que ce dont il avait anticipé. « Je suis désolé, mais … » Se frottant nerveusement le front. « C'est terriblement prétentieux, dit comme ça, mais … Vous vous y prenez mal et vous … Risquez de vous faire très mal. » Un regard fuyant, pour finalement venir se rabattre se les mains de la belle, qu'il pointa du doigt. « Vous … Personne ne vous a expliqué comment les mettre, n'est-ce pas ? »

Une petite hésitation, accompagnée de joues rouges, pour finalement se lancer. « Vous … Permettez ? En soi, ce n'est pas très compliqué, mais sans savoir comment on fait c'est … Enfin, ça peut être dangereux. » Attendant patiemment sa réponse, il finit par prendre délicatement ses mains, ne le faisant que rougir encore plus, tandis que son cœur accéléra d'un coup. Il ôta les bandelettes pour tout reprendre de zéro, en expliquant doucement ce qu'il faisait. « Le plus simple, vous l'aviez, encochez la base dans le pouce. Après, tout le monde a un peu sa méthode, mais, pour la mienne, je fais 4-5 tours autour du poignet avant de faire 3-4 tours autour de la zone de frappes. Puis, j'enroule autour du pouce et je fais des va-et-viens entre chaque doigt. Ça va renforcer la zone d'impact et ça vous évitera, en général, de vous faire mal. On refait quelques tours au poignet, on revient sur la zone de frappes et on finit par le poignet, encore, pour le velcro. » Il fit ensuite, rapidement, la seconde main, avant de tenter un sourire, toujours gêné. « Normalement, vous devriez vous sentir un peu plus … Contrainte, dans vos mouvements, ça va surtout empêcher de vous briser le poignet si vous veniez à mal frappé. » Un petit rire nerveux. « Je … C'est pas bien rassurant, dit comme ça, mais, bien protégé, même avec une gestuelle un peu hasardeuse, ça ne risque rien. » Un grand sourire, se voulant rassurant, avant de se retourner vers le sac, pour l'envoyer valser d'un direct.

« Enfin, je suppose que vous êtes là pour ça, on va commencer par le plus simple, la garde et le direct arrière. Là, c'est toujours pareil, il y a pas mal positions différentes, plusieurs gardes avec des dérivées, mais, on commence par le style … Académique, on va dire. Regardez. » Tadhg se mit en garde face à elle. « Vous êtes droitière, le pied droit et à l'arrière, le gauche devant, à peu près de ¾ face à votre opposant. L'espace entre les pieds est un peu personnel, le but est de trouver un espace où vous vous sentez dans un réel équilibre et où vos mouvements semblent faciles à faire. Il faut rentrer le menton, surtout en défense, mettre les deux mains au niveau du menton, poings fermés, bien entendu, se tenir bien droit tout en gardant les coudes collés et on arrive à quelque chose de correct. Le plus compliqué, c'est de garder une position similaire en continu, et d'avoir toujours une main pour protéger le visage. Maintenant ... » Une profonde inspiration avant de se mettre de biais, par rapport à elle, qu'elle puisse voir tout son côté droit. « Même si c'est une pratique où on ne frappe qu'avec les poings, tout par des pieds. Pour décortiquer le direct, l'impulsion doit venir du pied, un lever de talon, une hanche qui tourne, l'épaule qui tourne tout en déroulant doucement le bras pour venir frapper, idéalement l'avant-bras  parallèle au sol. Il faut malgré tout faire attention à deux-trois petites choses. La première, garder le poignet dans la continuité du bras, il faut que le ... » N'arrivant pas à trouver le mot, le professeur se mit à tapoter son poing, désignant ce qu'il essayait de décrire. « La boule, sur le poing, à la base du majeur. Jamais su comment ça s'appelait. Métacarpe ? » Un petit soupir. « C'est pas important. Il faut que ce truc soit aligné avec votre avant-bras et que vous visualisiez cette zone comme ce avec quoi vous allez frapper. Ça vous évitera des blessures, vous rendra plus précise et, surtout, vous frapperez mieux. Dernière petite chose, il ne faut pas essayer de juste frapper le sac, il faut ... » Une petite grimace en se frottant le front, tentant de mettre des mots sur ce qu'il avait en tête, avant de rigoler doucement. « C'est compliqué d'expliquer quelque chose qui est plus un ressenti naturel, avec des mots. Essayez de … Oh, je sais. Essayez d'imaginer que vous voulez traverser le sac par votre coup, pas simplement frapper la surface. Allez, mettez-vous face au sac et essayez. Prenez votre temps et je vais vous corriger, petit à petit. Enfin … Si vous voulez, bien entendu. J'ai tendance à trop parler, désolé. » Qu'il ponctua d'un petit rictus gêné, tout en tentant de sauver les apparences d'un petit sourire.

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Fail no more

Près du campus
4 septembre
@Tadhg O'Brien
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Les fonds marins étaient un autre monde – c’était son monde. Un endroit où elle se sentait en équilibre avec ce qui l’entourait, apaisée par la douceur des vagues et les rencontres incroyables qui pouvaient être faites. Le large de Boston était un endroit particulièrement agréable pour la plongée, habita de nombreuses espèces, certaines impressionnantes. Il était même possible de croiser des grands requins blancs – ce qui n’avait cependant jamais été son cas, pas sur les côtes bostoniennes tout du moins. Sur le bateau, la combinaison qui collait à la peau, le masque qui cachait les traits tirés par la fatigue, les longues palmes aux pieds, tout semblait plus facile, comme absorbé. Comme si elle enfilait le costume de quelqu’un d’autre, quelqu’un qui ne venait pas de se faire larguer, qui ne voyait pas ses parents partir à l’autre bout de la Terre – encore –, qui ne sentait pas une boule de solitude l’emplir et la boursouffler.
Habituellement, du moins, c’était ainsi qu’elle vivait chacune de ses plongées. Enrobée dans cet univers familier, trouvant du sens à tout ça, l’évidence dans le choix de cette carrière qui l’éloignerait souvent de la terre ferme et de cette famille qu’elle ne s’était jamais imaginée avoir et qui, pourtant, la hantait depuis qu’elle n’avait pas eu le choix de renoncer à sa grossesse. Dimanche, cependant, ça avait été différent. Sous la surface étaient revenues la hanter les images de son été, les doigts qui s’accrochaient, brisés par la fatigue, les habits alourdis par le sel et la mer. Et puis ses pensées, comme dans un bocal, qui rebondissaient entre les bulles qui s’échappaient de son détendeur et qui contenait chacune de ses angoisses, comme de minuscules scènes dans lesquelles s’agitaient des pantins moqueurs. L’océan lui avait paru se refermer sur elle, un poids insoutenables que ses épaules n’étaient plus capables de porter. Son pouce dressé avait indiqué à son binôme qu’elle avait besoin de remonter et celui-ci n’avait pas poser plus de questions avant de l’accompagner. Elle s’était sentie navrée pour lui, même s’il ne semblait pas vraiment lui en vouloir, plus inquiet du caractère inhabituel de la situation. Incapable de retourner plonger, elle avait attendu le retour au port en tentant d’éloigner les pensées noires qui l’envahissait et qui, désormais, semblait suivre son sillage absolument partout. Petit Poucet aux souvenirs tordus, elle ne dormait plus et voilà désormais qu’elle n’arrivait même plus à plonger… Comment sortir tout ça de sa tête ?

C’est le lendemain que l’idée lui tombe sur le coin de la tête – où s’affiche dans le coin de son œil, plus précisément. Une annonce pour une initiation à la boxe anglaise, accrochée sur l’un des tableaux d’annonces de Harvard. Un sport dont elle ne connaît absolument rien et qui, pourtant, lui apparaît comme un signe, une sorte d’chou dans les eaux troubles. Sans bien savoir pourquoi, elle prend l’affiche en photo dans son téléphone avant d’aller bosser. Au moins, son doctorat lui permet encore de garder la tête hors de l’eau.
Le fil de la journée avance difficilement, des pensées stupides s’infiltrant dans son esprit, les messages que Jay avait l’habitude de lui envoyer avant son départ pour la Grèce et qui sont désormais d’une toute autre nature. Super, désormais elle traînait ça même au boulot. Épuisée par elle-même, elle finit par ranger ses affaires sur le coup des 17h et pédale rapidement jusque chez elle, comme si les murs de sa chambre, hantés pas trop de souvenirs, pouvaient l’aider – évidemment, ce n’est pas le cas.
Allongée sur son lit, elle commence par ouvrir l’application qui lui permet de suivre les balises de certaines créatures marines, ce qui a étrangement toujours eu le don de l’appaires. Puis, valsant d’une application à une autre, elle finit par débarquer dans sa galerie et, en quelques clics, se retrouve face à la photo de l’affiche prise le matin même. Elle l’avait complètement oubliée, mais peut-être que… Encore un signe ?
Rapide coup d’œil à l’heure ; elle n’est pas en avance. Sautant dans des habits de sport – le premier legging qu’elle trouve, un T-shirt de Harvard et une paire de basket, elle noue rapidement ses cheveux en deux longue tresse qui se bousculent dans le bas de son dos, avant d’enfourcher son vélo. Éclair qui file jusqu’au point de rendez-vous, juste à temps pour le début de ce qui est indiqué comme une initiation. Elle comprend cependant rapidement que les gens semblent plus enclins à travailler sur eux-même et, grande novice devant cette discipline dont elle ne sait presque rien si ce n’est que le but c’est de frapper avec les poings, elle finit par enfiler les bandes qu’on lui a donner de manière plutôt aléatoire avant de se diriger face à un sac de frappe. C’est en forgeant qu’on devient forgeron… Ou, dans son cas, mauvaise forgeron. Elle a l’impression de se faire plus mal aux poings qu’au sac, malgré sa concentration. Concentration qui fait qu’elle n’entend pas celui qui se rapproche d’elle et sursaute lorsqu’il l’interrompt dans son désastre.

– Oui ?

Son regard croise celui, encore inconnu, d’un homme qui doit avoir à peu près son âge et qui semble bien plus à sa place en ces lieux qu’elle ne le sera probablement jamais. Il semble un peu timide – comme si les coups maladroits que subit le sac pouvait déstabiliser qui que ce soit –, aussi le laisse-t-elle s’exprimer avant de hocher la tête et de tendre ses poings dans sa direction pour qu’il refasse ses bandages.
Attentive, Joyce suit les mouvements, tâchant de se rappeler de la manière dont ses doigts se glissent entre les siens pour nouer correctement la protection. Elle est plutôt scolaire après tout, apprend rapidement sur l’exemple, et tente d’anticiper pour la seconde main, tournant son poignet et ouvrant ses doigts pour mieux lui permettre d’ajuster la bande.

– Merci, sourit-elle, soulagée de se dire qu’elle a encore une chance de conserver ses poignets en bon état.

Le boxeur semble cependant ne pas décidé à l’abandonner à son sort, prêt à partager quelques conseils – probablement par pitié vu son niveau. À l’écoute, Joyce suit les consignes, dispose ses pieds, fait pivoter ses hanches, replace ses poings serrés à hauteur de son visage. Léger saut qui la fait passer d’un pied à l’autre, comme dans le peu de match qu’elle a pu apercevoir à la télévision, probablement en fond d’un bar sportif choisir par des amis. Encore hésitante cependant, elle prend quelques instants pour observer l’objet qu’elle doit frapper – ou, plus exactement, [i]traverser.5/i] selon les dires de son nouveau coach – avant de jeter son poing dans cette direction. D’abord le droite, puis le gauche ; il faut au moins reconnaître que ça fait déjà un peu moins mal que précédemment.
Relâchant sa posture, elle se tourne ensuite vers son coach improvisé, un air interrogatif au fond du regard.

– Alors ?
(Invité)