Le grand bleu (Helios)

21/07/2022

Argentine, Puerto Madryn ☆ Lundi 14 août 2023 ☆ Journée

Il ne faisait pas très chaud dans cette région du globe, surtout à cette période-ci de l'année. C'était l'hiver en Argentine et les températures avoisinaient celles que tu connaissais au Danemark, c'est à dire froid et humide. Le mercure n'allait pas grimper au delà de dix degrés aujourd'hui et puisque avec Hélios vous aviez prévu d'aller observer les baleines à bord d'un bateau, vous aviez tout intérêt à bien vous couvrir. Tu avais donc mis une parka et un bonnet autant pour te protéger du froid que des embruns. Tu étais heureux de pouvoir faire autre chose que la compétition, d'autant plus qu'il s'agissait d'un tour en bateau. Tu adorais naviguer, tu pratiquais la voile depuis longtemps et tu avais même un voilier amarré dans la Marina de Boston mais au vu des vagues qu'on pouvait rencontrer dans l'océan Atlantique sud, ce n'était pas forcément très judicieux de sortir ce genre d'engin. Pour espérer ne pas être trop secoué par la houle mieux valait embarquer sur une embarcation beaucoup plus stable. Tu attendais donc le Grimaldi, scrutant les passants qui se hâtaient sur les quais à la recherche du grand blond. Tu n'étais pas pressé, tu n'étais toi-même pas très en avance alors tu étais bien mal placé pour faire la moindre réflexion. Tu avais enfoui tes mains au fond de tes poches et tu faisais les cent pas pour te réchauffer. Tu espérais avoir la chance d'apercevoir des baleines et même de les approcher au plus près. Tu avais pris avec toi ton appareil photo pour capturer quelques images, d'ailleurs tu venais de le sortir afin de faire quelques prises de vue en attendant que ton ami de toujours arrive, n'hésitant pas à grimper sur des murets ou d'autres supports afin d'avoir les meilleurs angles possibles. Tu savais que le Adams était susceptible de mettre un peu plus de temps pour se déplacer en raison de son handicap. Tu te dis, un peu tard, que tu aurais pu l'attendre à l'hôtel mais en consultant ta montre tu réalisas que tu n'auras pas le temps d'y retourner. Tant pis. Tu ne pouvais plus reculer, ça t'apprendra à réfléchir la prochaine fois. Puis, après quelques minutes encore, tu l'aperçus. "Hé, Hélios!" Tu t'écrias très fort, pour que le jeune homme se repère au son de ta voix. "Par ici!" Tu fis des grands signes depuis ton perchoir. En soi ce n'était pas forcément utile mais puisque tu étais en train d'interpeller quelqu'un , tu auras l'air moins bizarre - enfin, bizarre tout était relatif, pusique tu étais quand même en train de te taper l'affiche.

@Hélios Grimaldi :heaart:

(Rainier de Danemark)

PRINCE RAINIER
(THE PHOTOGRAPH)
And I find it kind of funny, I find it kind of sad. The dreams in which I'm dying are the best I've ever had. It's a very mad world.

Bien loin d'être en mesure de dire que mon handicap ne m'avait pas freiné durant ce Summer Camp, mes souvenirs n'en restent pas moins magnifiques. Découvrir de nouvelles contrées sauvages, m'habituer à des températures inhabituelles pour un mois d'août - du moins pour le bostonien que je suis désormais - sans compter le développement de mon toucher, hautement aiguisé par ces fameuses contrées, à jamais gravées dans ma mémoire tactile. Une mémoire jusqu'à lors délaissées par ce que mes yeux me permettaient encore de percevoir, alors que peu à peu, couleurs étaient devenues grises et noires, traits transformés en ombres. Une partie de mon être pleurera sans nul doute ce sens qui peu à peu se meurt en moi, résultat de la présence d'un éclat de balle dans ma tête... mais la seconde partie, plus hardie sans doute, s'amuse et s'émerveille de tout ce à quoi je ne prêtais guère attention, en bon voyant que j'étais. En somme, la proposition de Rainier, véritable petit frère, celui que j'aurais adoré avoir toute ma vie durant, a sonné comme une fin d'été fabuleuse. Une dernière occasion de m'émerveiller, de laisser mon imagination tourner à plein régime et, si je ne me montrais pas capable de voir ces gigantesques mammifères marins, laisser les gouttes d'eau de mer faire monter la mayonnaise de mes souvenirs tactiles. Autant dire que, pour ladite occasion, je m'étais préparé en deux temps trois mouvements, m'affublant d'une veste suffisamment chaude pour éviter le mauvais rhume de rentrée, et de quoi nous substanter sur le bateau. Ne jamais venir les mains vides, me répétait toujours Gauthier, mon fidèle majordome. Voilà comment j'avais eu l'idée de resquiller dans les cuisines de l'hôtel afin de préparer notre pitance, à savoir des sandwiches garnis à la française, mayo maison montée à la fourchette - tout un art pour ne pas en flanquer absolument partout sur le plan de travail lorsque la vue n'est plus votre seconde amie - avec du jambon, de généreuses tranches d'emmental et un pain croustillant à souhait. Rien que la préparation m'avait mis les papilles au supplice, et devoir planquer notre sac jusqu'à ce que je sois fin prêt à le sortir de la chambre froide, non sans quatre bières et deux bouteilles d'eau. Qu'il fasse frais ne devait pas être une excuse à ne pas boire. Résultat des courses, pas de repos pour le guerrier, j'avais passé nuit blanche à préparer ces petites choses, mais ce temps mis à profit fut suffisant pour me laisser le temps d'arriver presque à l'heure à l'endroit indiqué. Par chance, pas d'erreur d'emplacement, puisque la voix de mon petit frère de cœur m'accueillait déjà, véritable musique à mes oreilles. Aaaaah j'ai trouvé le futur papa ! que j'énonce dans une voix enchantée, encore en mesure de capter quelques uns de ses grands signes de main. L'atteindre fut bien moins hasardeux que de le rejoindre sur le port, fort heureusement pour moi... Tu es l'un des rares à te souvenir que je peux capter un mouvement... c'est con, mais ça me réchauffe le cœur. Comment va ? Mes grands bras s'ouvrent pour l'accueillir dans une accolade dont j'ai le secret. Après tout, il m'a manqué, et l'intention de le lui faire comprendre est là. Je ne suis pas venu les mains vides... bon la cuisine du restau a eu du mal à s'en remettre, mais j'ai tout nettoyé derrière moi, parole de scout ! Alors que je lève trois doigts comme les véritables membres de cette confrérie, j'éclate de rire en ouvrant mon sac en toile recyclée - plastique évidemment banni pour l'écologiste convaincu que je suis.

@Rainier de Danemark Le grand bleu (Helios) 2109348208

(Invité)

21/07/2022

Argentine, Puerto Madryn ☆ Lundi 14 août 2023 ☆ Journée

Debout sur ton perchoir, tu t'agitais pour attirer l'attention du colosse blond, qui se frayait un chemin parmi les passants qui se hâtaient sur le port. Le départ du navire étant imminent, tout le monde se pressait, se bousculait pour espérer monter à bord. Toi, tu n'étais pas pressé de te retrouver pris dans la mêlée, tu n'avais pas envie de te faire bousculer et de ressembler à un dalmatien avec toutes ces ecchymoses. Même quand tu sortais seul pour te mêler au commun des mortels, la prudence restait de mise, ta pathologie compliquait déjà énormément de choses. En soi c'était déjà un miracle que tu aies pu participer à la compétition jusqu'au bout, tu ne comptais pas finir sur une fausse note. Tu descendis finalement de là lorsque le Grimaldi arriva à ta hauteur, juste à temps pour lui rendre sa vigoureuse accolade. Encore une fois, c'était une attitude très différentes de ce que l'on pouvait attendre de quelqu'un de ton espèce. Il était attendu des membres de la royauté de garder ses distances, à la fois physique et émotionnelle, il n'était jamais bien vu de faire preuve de trop de familiarité, ou de montrer ses émotions. Toi, tu cassais les codes, tu te montrais volontiers tactile avec tes amis et même avec les gens du petit peuple, tu serrais des mains, tu portais les enfants des autres, tu prenais dans tes bras pour offrir un peu de réconfort. "Tu m'as trouvé!" Tu confirmas, un large sourire plaqué sur les lèvres. Tu ressentis une pointe d'étonnement lorsque Hélios te confiance qu'il t'était reconnaissant d'avoir fait des grands gestes pour l'interpeller. "Je t'en prie." Tu répondis sans te défaire de ton sourire. "Je suis content de savoir que mes singeries te facilitent la vie." Tu pris alors le Grimaldi par le bras pour le guider jusqu'à l'embarcadère que les premiers passagers venaient de franchir pour disparaître dans les entrailles métalliques. "Aujourd'hui je serai tes yeux." Ça ne te posait aucun souci de décrire avec précision ce que tu voyais pour qu'il puisse se l'imaginer. Tu enjambas le rebord métallique, guidant Hélios du mieux que tu pouvais. Tu tendis vos billets au contrôleur, qui en déchira le talon pour vous les tendre sans un mot. "J'ai hâte de découvrir ce que tu nous a concocté." Tu ajoutas, touché par tout le mal que ton ami s'était donné pour élaborer votre menu du jour. "Promis, je ne balancerai pas, ton secret est bien gardé avec moi. Croix de bois, croix de fer, si je mens..." Je vais en enfer. Tu faisais toi aussi une promesse de scout en quelques sortes, parce que même si tu avais du bagout et que tu gâchais les surprises avec ta langue bien pendue, tu ne ferais rien qui puisse mettre tes amis dans l'embarras. "Bon, tu veux qu'on tente d'accéder au pont ou on reste à l'intérieur pour l'instant?" Tout dépendait en réalité s'il voulait déjà se faire rincer par les embruns.

@Hélios Grimaldi

(Rainier de Danemark)

PRINCE RAINIER
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And I find it kind of funny, I find it kind of sad. The dreams in which I'm dying are the best I've ever had. It's a very mad world.

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