révélation

là y a plus rien. ok que je répète, ça fait mal. de me confier et que malgré tout, tu me balances que t'as plus confiance en moi. comme quoi raconter tout ça, ça servait à rien. je l'ai pas dit plus tôt parce que j'avais besoin de temps c'est tout. et qu'au final on se connaissait pas tant que ça.  j'ai du mal à me confier sur ce que je ressens alors là c'était pire. j'avais besoin de temps, d'apprendre à te connaitre avant de te parler du truc le plus important de ma vie. tu peux comprendre ça ? que je demande en tournant la tête vers toi. j'avais juste besoin de temps pour te faire assez confiance pour te parler d'elle. j'ai jamais cherché à te mentir volontairement pour te prendre pour une conne. je souffle. ça me gonfle. j'ai accepté parce que j'avais envie, parce que j'avais aussi l'impression que si je disais non je te perdais et je voulais pas. j'ai jamais accepté d'être exclusif avec qui que ce soit. jamais. mais là j'sais pas, le simple fait d'avoir pas dit non direct, ça m'a fait réfléchir et penser que t'étais peut-être l'exception. un exception qui pourtant me balance dans la gueule qu'elle a toujours pas confiance, alors que je ne suis pas un si gros connard. j'en sais rien. on fera ce que tu voudras que je lâche en soupirant un peu. t'es contente que je me sois ouvert et pourtant ça va toujours pas.

Évidemment ton histoire personnelle y est pour beaucoup dans ce manque de confiance. T’as été abandonnée une fois et c’était la pire sensation que t’aies jamais connu, tu ne prendras jamais le risque de revivre ça. Alors tu restes sur tes gardes, te préparant à écourter n’importe quelle relation. T’as peut-être usé de trop grands mots. Plus rien même toi t’en es pas sure mais le dire te convaincra peut-être que c’est le cas. T’avales ses paroles mais tu sais plus trop quoi répondre. Tu soupires. « Écoute on a tous les deux nos tords. T’aurais pu refuser l’exclusivité parce que tu n’étais pas prêt, j’aurais pu te laisser plus de temps pour t’expliquer au lieu de tout couper entre nous. Vous tournez en rond, chaque partie se justifie et finalement les deux témoignages sont légitimes. Tu lui reproches de ne pas t’avoir averti assez tôt, il dit qu’il avait besoin de temps. Finalement tout est toujours question de temps. Il n’y a que le temps qui pourra cicatriser vous blessures, et votre relation. Si il y en a toujours une. T’es persuadée que oui mais sa dernière réponse te serre le coeur. « Dis pas ça Valentin. On dirait que tu t’en fous. Les yeux brillants tu continues. « J’étais tellement énervée contre toi, tellement. J’avais envie de tout oublier, de tout recommencer à zéro mais je me suis vite rendue compte que c’était impossible parce que t’avais pris beaucoup plus de place que ce que je pensais. J’ai envie de voir ce que ça peut donner nous deux, de savoir jusqu’où on peut aller, quitte à ce que ça s’arrête définitivement dans un mois j’en sais rien mais je veux pas tout avorter maintenant. J’ai envie d’avancer mais je peux pas le faire toute seule. »  T’essayes de saisir son regard à travers les verres opaques, c’est compliqué et ça ne fait qu’accroître la distance qu’il y a entre vous.

ta réaction elle me fait mal, parce qu'à t'écouter, même moi j'ai l'impression de d'avoir trompé, alors que c'est pas le cas. et bordel tout le monde sait que ça ne me ressemble pas, de me tenir à carreau dans une relation. pourtant il y avait truc de différent pour nous, que je ne saurais expliquer. t'as débarqué dans ma vie comme une tornade et je suis incapable de comprendre ce qu'il s'est passé en moi. et puis finalement, entendre qu'on a tout les deux nos torts, ça me rend assez d'accord. on attendait pas les même choses, on a manqué de communication et on a pas compris que le temps avait une signification différente pour l'un et l'autre. j'hoche la tête à la positive, pour te faire comprendre que je suis d'accord avec toi. j'men fous pas, j'serais pas là si c'était le cas en réalité j'ai failli ne pas venir. pas parce que j'en avais rien à foutre, mais parce que j'avais pas envie de vivre ce moment où t'allais me dire au revoir pour de bon. pourtant là je sais que je me comporte comme un con, je suis fermé, j'ai l'air détaché mais c'est ma façon de me protéger. parce que ouais Giulia, t'as la capacité de me faire du mal. je t'ai laissé entrer, c'est ma faute. wow t'es douée pour les discours d'encouragement, ceux qui partent bien et qui finissent par "quitte à ce que ça s'arrête définitivement dans un mois" que je dis en commençant à rire un peu. puis j'ai du mal à m'arrêter. la fatigue, la nervosité du moment, l'anxiété de me demander ce que tu voulais me dire, tout ça mélangé fait que je me tape un énorme fou rire tout seul. pardon je me racle la gorge. je vais pas te mentir, je m'attendais clairement à un "t'as laissé un t-shirt chez moi, tiens bouffon, je veux plus jamais te revoir du coup j'étais pas préparé à ça.

T’as l’impression de prendre toutes les décisions vous concernant, comme si il n’y avait que toi d’impliquée. Les lèvres s’entrouvrent pour lui répondre et il se met… à rire ? Tu le regardes, surprise, puis te préfère observer l’horizon et les nuages gris qui apparaissent doucement au dessus de vous. T’attends qu’il se calme, jettes quelques coups d’œil dans sa direction. On dirait presque un fou, et un léger sourire amusé prend la forme de tes lèvres. Il finit par se reprendre. « Un peu plus et tu te pissais dessus. Et si j’avais voulu ne plus te voir, ton t-shirt je l’aurais brulé, ça serait allé plus vite. » Tu hausses les épaules feignant l’innocence. « Bon du coup tu penses quoi de ce que j’ai dit ? »

je lâche complètement la rampe. la fatigue et la frustration qui prennent le dessus et que je me mets à rire sans réussir à m'arrêter. au final je me canalise et je vois que toi, t'es restée tellement sérieuse que je me dis que je vais finir par me faire dégager. ouais fallait que ça sorte que je dis en me raclant la gorge. je pense que je suis d'accord avec toi et je ne rajoute rien. restant dans le silence. non sérieusement ça nous ressemble pas d'être là comme deux personnages de comédie romantique, dans le final du film où tout le monde veut savoir si le mec récupère la fille. on dirait qu'on sait plus quoi se dire, que y a un truc de cassé. pitié achève moi. c'est en train de me foutre une angoisse que je déballe à vive allure. et puis sans un moment sans réfléchir, je me tourne vers toi, j'attrape ton visage entre mes mains et je viens t'embrasser. j'en avais trop envie. et je pense que c'est ce qu'il nous faut pour arrêter cette espèce de fossé entre nous.

Tu le vois éclater de rire et t’hésites entre le suivre parce que son rire est particulièrement contagieux ou le fusiller du regard parce que la conversation était plutôt sérieuse. Non tu te contentes d’attendre en regardant autre part puis une fois calmer tu te tournes vers lui et l’écoute. Lorsqu’il parle de comédie romantique tu peux pas t’empêcher de grimacer. « Beurk dis pas ça je déteste les comédies… » Pas le temps de terminer ta phrase qu’il t’attire jusqu’à lui pour t’embrasser. D’abord surprise, tu ne résistes pas longtemps à ses lèvres. Tu réalises que t’en avais besoin, que t’étais en apnée pendant tout ce temps et qu’il ne suffisait que de ça pour respirer à nouveau. Une main sur sa joue tu prolonges le baiser encore et encore, jusqu’à ce que tu sois interrompue par un élément que t’avais pas anticipé. La pluie. En moins d’une minute le temps change radicalement, range le grand soleil pour une pluie torrentielle. T’es toujours contre lui quand tu te fais arroser. « Nooon j’ai pas de parapluie Valentin ! » C’est tout ce que tu trouves à dire alors que tu dégages tes mèches brunes trempées collées sur ton visage.

j'attends pas que t'aies fini ta phrase, je pose mes lèvres sur les tiennes et je t'embrasse comme avant. avec toute la tendresse et l'affection que j'ai pour toi. tes lèvres m'ont manqués, vraiment beaucoup. j'ai embrassé personne depuis toi, t'es la dernière à avoir laissé ta marque, parce que tu sais à quel point c'est important pour moi. et soudain, comme si une force supérieur m'avait entendu pour ma connerie de comédie romantique, il se met à pleuvoir. mais pas une petite pluie, une grosse pluie, comme dans les films. ça me fait rire, je retire mes lunettes de soleil qui ne me sont plus d'aucune utilisé et en profite pour te contempler dans les bonnes couleurs. on s'en fou que je dis en repoussant une mèche de tes cheveux trempée, venant t'embrasser à nouveau. je crois que quelqu'un voulait nous offrir notre scène de comédie romantique le sourire encore sur les lèvres, j'ai l'impression d'enfin te retrouver.

Sensation de sérénité quand vos lèvres entre en contact. T’as l’impression qu’enfin vous terminez ce chapitre concernant cet espèce de rupture, et ça fait du bien. Ça fait du bien de le retrouver. Pour combien de temps t’en sais rien, comment ça va se passer par la suite ? Bien ou mal ? T’en sais rien. Tu sais pas ce que l’avenir vous réserve et sur le moment tu t’en fou t’as juste aucune envie de te décoller de lui. La pluie le fait pour toi mais pas pendant très longtemps. Un nouveau baiser et puis tu te mets à rire. « Je crois que cette personne ne nous voulait pas du bien. » Ça a jamais été ton truc les comédies romantiques, mais tu dois avouer que la pluie ne gâche en rien le moment et le rendrait presque plus agréable. « Tu m’as manqué. » Tu regardes ses beaux yeux en articulant ces mots, sincère.  « Je crois qu’on ferait mieux d’y aller, j’ai de l’eau jusque dans mes chaussures. » Et on parle pas de ton t-shirt qui commence à devenir transparent. Pas sûr que t’aimes l’exhibitionnisme.

les voies du seigneur son impénétrable que je sors, pour justifier qu'on ne sait pas s'il nous voulait du bien ou non en balançant cette horrible pluie sur nous. toujours assis sur notre muret, mes mains qui encadre ton visage, je viens essuyer la pluie sur tes joues. tu m'as manqué aussi j'ai fais presque que des conneries pendant ton absence, Ava, Dina... n'importe quoi. si tu savais. ouais viens, je te ramène chez toi on se dirige vers ma voiture mais avant de monter, je sors des serviettes et des couvertures que je mets sur les sièges en cuire de ma ferrari. tu connais la règle, si tu abimes mon bébé je t'en voudrais jusqu'à la fin de ta vie. on monte, une fois à l'abris de la pluie et plus au sec, je me tourne vers toi. juste pour qu'on soit clair et que je ne fasse pas de connerie, tu veux qu'on reprenne l'exclu comme avant ou on se laisse encore du temps ? c'est juste pour savoir où on en est.

Ca te fait plaisir de l’entendre de vive voix. Tu lui as aussi manqué. Comme quoi il aurait bien fallu vous retrouver un jour ou l’autre. L’instant d’après tu te lèves et les bras croisés sur ta poitrine tu le suis jusqu’à sa voiture. Une Ferrari évidement, est-ce qu’il sait conduire autre chose ? Une fois toutes les protections installée tu rentres dans la voiture. « Moi qui pensait que la serviette serait pour moi. «  Tu prends l’air scandalisé avant de te tourner vers lui. Tu prends quelques secondes pour réfléchir à la question, ou plutôt affirmer tes idées. « Je préfère qu’on se laisse encore du temps. Et tu me diras quand tu seras prêt à passer à quelque chose d’exclusif. Ça te va ? » Tu ne peux pas accepter d’être exclusive avec lui tout en sachant qu’il aime encore sa meilleure amie. Alors tu préfères lui laisser le temps de faire le point sur cette situation avant de t’engager dans quoique ce soit.