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Homonymes au comptoir
CHARLIE & CHARLIE
Le métro était terriblement encombré, il y faisait trop chaud (surtout qu’avant de partir elle avait fait une tarte à la rhubarbe pour son père, la chaleur du four avait envahi la cuisine). Charlie préféra descendre à l’arrêt suivant, elle continuerait ensuite. Elle avait le permis. Elle aurait pu avoir une voiture, donc. Mais son père refusait qu’elle en ait et sans son aide la rousse n’était pas capable de s’en offrir. Du moins, elle n’en faisait pas l’effort : marcher et prendre le métro ça ne la dérangeait pas après tout. Et pour tout le monde, il valait mieux car Charlie était un vrai danger au volant. Elle était trop brutale et roulait trop vite. Et, surtout, elle était énormément distraite. Ses leçons de conduite se passaient en général comme ça :« Passez la 3ème.
— Là comme ça ?
— Mais soyez douce Charlie quand même !
— Mais si je fais ça plus doucement ça ne marche pas !
— Bien sûr que si, seulement là vous forcez le levier, évidemment vous sentez une résistance ! Faites avec deux doigts seulement, pas le droit à plus !
— Deux doigts ? Mais ça va paaaas ! Vous êtes fou !
— Allez-y en douceur, là, comme ça !
— Ohhhhhh ! Oh regardez ! L’écureuiiil ! On dirait un marsupilami, il sautille presque !
— CHARLIE ! Le trottoir ! »
Chaotique, en un mot. Non. Pour l’humanité, Charlie Violet Lestwood O’Kelly ne devait pas conduire.
Sortie du métro, ses talons claquèrent donc sur le bitume, l’allure vive et rapide mais assurée (la rousse, c’était sûr, ne souffrait pas d’hypercapnie). Elle avait rendez-vous avec son ami… Charlie. Un Dunster qu’elle avait rencontré après l’attentat et aussi tragique soit cet évènement, elle était heureuse d’avoir croisé le chemin de l’étudiant. Il étudiait la sexologie et la sociologie, on était toujours sûr d’apprendre plein de choses avec lui – par ailleurs, Violet était persuadée depuis toujours que les ornithorynques pouvaient être atteints d’hypotension orthostatique à cause de leur… Nez/bec/bouche/gueule/trucaubout. Pour un peu, ils le levaient trop haut, trop vite en regardant le ciel (pas besoin d’un télescope ou d’aimer les tranches de jambon en bon humain pour voir et aimer les étoiles, les animaux aussi pff) et en la rabaissant brutalement (parce que un congénère hurluberlu n’avait rien trouvé de mieux à sortir qu’un calembour de berge – de comptoir, si vous voulez rendre ça plus anthropomorphe) et bam ! Vertige. Et elle se disait qu’avec quelqu’un comme Charlie… Peut-être qu’il pourrait l’aider dans ses recherches pour prouver ça comme il était plus calé niveau scientifique ? Enfin, bref. La Lowell avait effectivement quelques petits problèmes de rationalité récurrents. Elle ne savait pas penser à des faits comme la stalinisation ou les corps radioactifs, elle partait toujours dans des contemplations et questions farfelues.
La jeune femme arriva enfin au bar. Plutôt connu dans Cambridge, au moins, elle avait une chance de ne pas se perdre ce qui après quatre ans était encore un risque avec l'Irlandaise. Ou bien, attirée par une odeur de rhododendron au détour d’un parc, elle était capable d’y flâner et de rater l’heure du rendez-vous. La musicienne, ne voyant pas Charlie (mais elle était très douée pour louper les gens), s’installa donc à une table en l’attendant.
FICHE PAR STILLNOTGINGER.
- Spoiler:
- J'ai toujours été nulle pour les titres désolée. xD
(Invité)