Harlem&Hélios ✧ Temptation

Matinal, comme toujours. Je profite de la fraîche pour me balader à même la plage privée de l'hôtel, évitant ainsi foules et autres désagréments prenant vite une proportion incontrôlable avec ma cécité. Aujourd'hui, point de crapahutage, pas de risque de tomber sur un serpent ou pire, j'ai décidé de m'octroyer l'une de ces véritables journées de vacances dont on se souvient : room-service à ne plus savoir où donner de la tête, parler à des amis encore à l'autre bout de la planète et profiter, tout simplement. Dans cette optique, je sors d'ailleurs de la douche avec en tout et pour tout une simple serviette enroulant mes hanches. Je cherche à déchiffrer les possibilités du service, dont les lettres à peine en relief ne me facilitent pas franchement l'existence, au moment où l'on frappe à ma porte. Tenue d'Eve n'ayant pas changé, je conserve la carte des différents menus lorsque je suis obligé de lâcher un : que puis-je pour vous ? sans imaginer une seconde que je connaissais le jeune homme me faisant face bien au-delà des mots.

Tu n'en pouvais plus d'attendre ; passer le restant de tes vacances avec Hélios, c'était THE bonus. En sachant que tu comptais profiter au maximum de sa personne, parce qu'il était clair que tu avais un crush sur lui. Ca faisait d'ailleurs longtemps que tu ne l'avais pas ressenti aussi intensément pour quelqu'un. En général, au bout de quelques semaines, c'était passé et tu étais déjà entrain de faire les yeux doux à une autre personne mais là, tu avais même chamboulé et supplié le boulot pour être avec ce dieu grecque. T'avais trépigné jusqu'à enfin pouvoir vous revoir. Et c'est à peine quand il a ouvert la porte que tu lui as sauté dessus, le faisant reculer de quelques pas. - C'est moooooooooooooooi, ton homme favori de tout l'univers. T'étais comme un gosse avec lui. Relation daddy-baby et cette affinité qui te faisait fondre à tout instant. - Je t'ai maaaaaaaaaaaanqué ? Tu continues de le papouiller avant de le relâcher, réalisant sa tenue et lâchant un oh. - C'est ça ma surprise, toi ainsi ? Tu disais oui mille fois !

Mon cœur fait un bond de colosse lorsque la voix d'Harlem, que je reconnaîtrais entre mille même au milieu d'un brouhaha assourdissant, parvient à mes oreilles. Nous n'avions pas encore défini de date quant à son arrivée mais la surprise donnait un goût encore plus sucré à nos retrouvailles. Qui a parlé d'attente et de résistance déjà ? Je ne sais plus, mais ça doit être un sacré abruti. Harlem ?! Je l'accueille dans mes bras en lâchant le menu que je tentais de déchiffrer quelques secondes plus tôt, ce dernier s'échouant lamentablement sur le sol. Il va sans dire que j'ai repoussé la porte du pied, histoire qu'aucune femme de chambre ne vienne interrompre nos retrouvailles d'une quelconque manière. Je gagne quoi si je réponds ? Mes longs cils blonds papillonnent, alors que mes prunelles turquoises sont illuminées à la fois d'envie et de joie pure. Oui, je suis bêtement heureux qu'il ait fait le chemin pour venir jusqu'à moi. Un peu plus et c'est moi qui aurait cédé, autant être honnête. A la base j'essayais de trouver de quoi manger... mais leur foutue carte est indéchiffrable. A la place, je peux rester comme ça si ça plaît à tes petits yeux chastes... Mes longs doigts caressent doucement sa joue, amusé par la situation. Harlem m'a manqué. Maintenant c'est l'évidence même.

Le myocarde fait des loopings comme un cabri repu dans un champ en fleur. T'avais pas une plus belle image que celle-ci pour illustrer la joie de retrouver ton petit Dieu. - Tu gagnes .. Propos luxueux soufflés au creux de son oreille, avec une lenteur exagérée. T'aime vous mettre à bout. Vous aviez été plus que bête à vous lancer le défi de ne pas coucher ensemble. Mais chaque fois, devient un supplice. Accompagné d'une effrayante peur, que tu finisses par engager ton coeur dans l'affaire. Et maintenant que tu vas être dans son quotidien, tu ne sais pas comment tu vas faire pour demeurer "chaste". - Pour notre résistance, je vais te demander à contre cœur de mettre un boxer et un t-shirt. Parce que je veux qu'on gagne. Enfin, que tu perdes le contrôle devant moi. Oui, t'as qu'une hâte de finir plaqué contre lui. - Tu vas te fringuer et je te cite le menu, même si j'y suis pas. Allez oust. Tu embrasses sa joue, quitte ton monsieur et échoue sur son lit, attrapant la carte au passage. Tu commences à réciter les plats. - On peut tout prendre ??

Et j'adore l'emporter... que je glisse à mon tour à l'oreille de Harlem, non sans user d'une voix suave et provocante. Tout en lui me provoque des émotions si fortes que mon palpitant en est malmené à chaque seconde... et pourtant, en bon fiérot que je suis, il n'est pas question de céder... si ce n'est à un éclat de rire, face à la demande de mon compagnon de ce jour. S'il plaît à sa majesté... que je lance théâtralement en m'inclinant sans tenir ma serviette, qui se décroche au passage et que je ne raccroche que de justesse. Mon séant musclé est visible, mais pas la seconde partie de mon anatomie. La donne me fait sourire d'un air taquin et joueur, d'ailleurs, alors que je me dirige à tâtons jusqu'aux tiroirs de ma commode où j'extirpe de quoi m'habiller. Juste un boxer et un t-shirt alors, puisque tu n'es pas au menu... Je lui rends un baiser chaste mais cette fois sur le bout du nez, déclarant forfait pour cette fois. Je ne disparais que cinq minutes, le temps d'enfiler ce que j'ai choisi avec minutie. Lorsque je réapparais, c'est effectivement vêtu de ces deux pièces de vêtements et rien d'autre. On prend absolument tout ce que tu veux surtout ! Plutôt une envie salée ou sucrée ? Je croise les bras contre mon torse, demeurant à une distance sage et calculée. Mes prunelles turquoises brillent de défi, car ne pas fondre dans ses bras, c'est un défi colossal pour moi.

T'as du mal à rester digne devant Helios. Ca faisait longtemps que tu n'avais pas ressenti le cœur qui allait exploser. Tu flippes en vrai mais tu te persuades que ce n'est qu'un gros crush comme tous les autres que tu croises sur ton chemin. Tu ne peux pas te permettre d'aimer qui que ce soit. La dernière fois, t'as dû rivaliser avec autrui. Et t'as failli en crever. Tu refuses de prendre le risque. Le déni, c'est bien aussi. Tu feins l'évanouissement, tout en gardant un œil ouvert sur ses trémoussantes fesses. Le paradis, ne peut pas être aussi beau que ce que tu vois. Tu rougis au bisou chaste, c'est si doux. T'es con Harlem. - Je suis au menu de la victoire que tu hurles, faussement en colère. T'avoue que tu voudrais bien être partout dans son environnement. Mais c'était bon pour personne ce genre de désir. Après, vous finissez anesthésié et le danger n'existe plus. Tu te redresses du lit, étant sur les genoux, bras croisés aussi. Tes joues se gonflent en guise de protestation d'une telle distance avant de te bomber le torse. - Envie de toi que tu lances le plus sérieusement que tu peux. - Et de sucré que tu chuchotes pour pas te retrouver dans la mouise non plus.

Voilà que je me retrouve à cabotiner, trop heureux que Harlem m'ait fait la surprise pour penser de façon cohérente. Peut-être que, pour une fois, je n'ai pas envie d'avoir trente-trois ans au compteur mais un peu moins, histoire de retomber dans une sorte d'innocence délicieuse. De la victoire ? Bras toujours croisé contre mon torse, désormais habillé, je lève un sourcil de défi et de surprise d'un même temps. Certes, cette douce tentation qui me fait face a trouvé l'une de mes surprises lors de notre conversation meets : une soirée de rêve dans un restaurant non moins de rêve. Mais puisqu'il a envie de sucré, cette ma surprise première à laquelle je pense là, tout de suite. Il se trouve que je t'ai parlé de surprise... que je reprends en m'avançant de deux pas, tel un félin prêt à bondir sur sa proie. En vérité, j'essaie de mettre de côté le fait d'être diminué par ma vue qui m'abandonne et de séduire cet être parfait en face de moi. Mais pour que je t'en parle plus longuement, il va falloir revoir le côté chaste. Ou bien... puisque tu parles de victoire, cette surprise peut-être à gagner avec un jeu. Sans résister réellement, mes pas ont effacé la distance nous séparant physiquement, et ma main s'est levée pour caresser doucement la joue de Harlem. Juste une simple caresse. J'adorerais... Mais je renonce. Pudeur, ou crainte... ou un peu des deux.