Soft skin [feat. Maze]

Les jours étaient comptés avant mon départ pour deux semaines. Il était plutôt rare que nous passions autant de temps sans se voir, alors je profitais de chaque occasion pour profiter de toi. Si j’étais assez taquine avec toi, tu me le rendais bien. Mais cela ne changeait rien au fait, que j’avais bien lu tes mots. Est-ce que je te plaisais vraiment, Jesse ? Parce qu’en aucun cas, je ne voulais que cette relation prenne un tournant qui nous mènerait à notre perte. J’avais déjà perdu un meilleur ami, dans les pires circonstances, je n’étais pas prête à te perdre toi. Tu annonçais ton arrivée et rapidement, je venais t’ouvrir la porte. « T’aurais pu arrivé plus vite. » Je posais doucement ma main sur mon épaule, grimaçant faussement. « Mon dos s’impatiente. » Que j’avouais, avant de finalement sourire et venir me lover dans tes bras, en repoussant d’un geste de la main la porte qui claquait derrière nous. Lèvres qui venaient se poser contre ta barbe, je me détachais pour pénétrer dans l’unique vraie pièce de cet appartement. « J’ai déjà préparé notre... Table de massage, lit. »

La porte s'ouvre et je me retrouve face à la jeune femme, mon regard déjà perdu dans ses yeux bleu océan. Toujours la même chose. Je ris légèrement à sa remarque. "Ça veut dire que c'est moi qui doit commencer ? Ça me va, je préfère finir par me détendre.." J'avais toujours la flemme de donner un massage après en avoir reçu un. Je préférais rester allongé comme une crêpe. Maze se logea alors dans mes bras et je la serrais doucement contre moi, déposant un baiser sur son front. "Parfait" lançais-je, regardant tout autour de nous avant de me diriger vers son lit. Je prend le flacon d'huile qu'elle avait posé à côté du lit puis commence à m'en mettre sur les mains. Je la regarde alors de bas en haut avec un sourire. "Déshabille-toi" je penche la tête sur le côté avant de sourire de nouveau. "Tiens, j'ai toujours rêvé de te dire ça bizarrement." J'attends que la jeune femme se met en place puis m'installe directement sur elle. Pas de chichi entre nous. Je commence alors à passer mes mains le long de son dos.[/color]

Tu arrivais enfin après nos échanges et tu ne perdais pas une seule seconde, rebondissant directement à ma remarque. « Si tu veux oui, moi ça m’est égale. » Je m’approchais, t’enveloppant de mes bras t’offrant une étreinte de bienvenue. On s’enfonçait dans la pièce principale, ou tout était déjà prêt pour cette soirée détente, complètement improvisée. Je me pose contre l’encadrement qui délimite l’entrée et la pièce. Souriant en te voyant déjà appliquer de l’huile sur tes mains. « T’as un date après pour être si pressé ? » Que je soufflais en riant, en référence à nos échanges. Je dénouais le nœud de ma robe cache cœur, pour la laisser glisser le long de mes bras, sans la laisser tomber, la posant sur le dos de ma chaise de bureau. « N’est-ce pas le rêve de tout homme ? » Que je soufflais amusée, avant de me mettre sur les genoux avant de me laisser glisser pour m’allonger sur le ventre. Tu t’installais, quand d’une main, je dégrafais mon soutien-gorge, laissant mon dos libre de tout obstacle. « C’est le moment de me prouver à quel point tu es doué du coup. J’en attends beaucoup, au vu de ce que tu m’as dit. »

Il est vrai que je ne perd pas de temps, me rendant directement près de son lit à imprégner mes mains d'huile de massage. Il fallait dire que j'étais pressé de la masser mais surtout pressé qu'elle me masse. Je souriais à sa remarque. "Et non, je suis tout à toi ce soir." Je la regarde de bas en haut. "Pourquoi ? T'aurai été jalouse si ça avait été le cas ?" Je connais bien sa réponse, mais j'avais envie de la titiller un peu. On en était peut-être pas au même point dans notre relation. Après tout, moi je sais que ça me ferait chier si elle voyait quelqu'un après ce moment passé ensemble. "Le rêve de tout homme, je sais pas. Le mien, peut-être." Sourire au coin de mes lèvres, elle se met en place. Je m'installe alors au dessus d'elle tandis qu'elle dégrafe son soutien-gorge pour me laisser champs libre sur son dos. Je commence à passer mes mains sur son dos, riant à sa remarque. "T'en fais pas. Le massage c'est la deuxième chose à laquelle je suis le plus doué. Et crois-moi qu'après les prochaines minutes, tu auras envie de connaitre la première." Je m'applique sur le massage, appuyant de temps en temps sur le haut puis le bas de son dos en longeant les contours de sa colonne. Puis je la caressais doucement sur les hanches. "T'as la peau douce.." soufflai-je, remontant mes mains pour venir un peu travailler sur sa nuque.

Parce que chaque seconde de l’horloge qui s’écoulait, se perdait à tout jamais, tu fonçais tête baissée vers ton objectif. Du plus loin que je me souvienne, tu avais toujours été ainsi. Tu étais le genre de personne qui usait de ruse pour parvenir à tes fins, prenant parfois des raccourcis dès lors que t’en avais la possibilité. « Je l’aurais peut-être mal perçu qu’une fois fini, tu te précipites vers la sortie. » Je souriais en m’installant sur mon canapé-lit, déplié pour l’occasion. « Tu pourras le cocher dans ta liste du coup. » Je ne prenais pas tes mots au sérieux, te trouvant trop séducteur pour croire chacune de tes paroles. Pourtant, tu avais mis un point d’honneur à me faire miroiter ce moment, comme l’un des meilleurs massages de ma vie. « C’est toi ou moi que t’essayes de convaincre, là ? » Je soupirais légèrement plus fort quand tu mettais plus de pression sur le bout de tes doigts, laissant alors la magie opérer sur mes muscles tendus. « Mmh… T’en doutais ? » Que je chuchotais doucement, laissant tes mains découvrir chaque recoin de mon dos.

J'aurais pu, et peut-être dû, perdre la vie une bonne centaine de fois, depuis que je suis né. Ou alors, au moins avoir fini derrière les barreaux. Et pourtant, me voilà encore libre et en pleine santé à pouvoir profiter de chaque moment qu'il m'était donné. Alors, évidemment que je mordais la vie à pleine dents, évidemment que je me fichais du regard des autres, et évidemment que je n'avais peur de rien. J'couchais avec qui je voulais, quand je le voulais. Maze le savait très bien. Elle fonctionnait pareil. Et pourtant, jamais rien entre nous. Trop attachés, peut-être. Fin, elle, surtout. Car moi, l'attachement n'a pas vraiment d'incidence. Si je veux une femme, je la veux, qu'importe si je l'adore ou si je la connais à peine. Et surtout, j'reste persuadé que c'est pas quelque chose qui peut entacher une amitié. Ça ne me l'a jamais fait, d'ailleurs. Au pire, ça l'a renforcé. "Ah oui, cette fameuse liste." Non, j'en avais pas. Heureusement, je trouve ça triste ce genre de choses. J'me retrouve sur elle, et j'essaye de m'appliquer un max. Fin, j'ai pas besoin de faire d'effort, j'suis naturellement doué avec mes mains. "Moi ? J'en suis déjà convaincu." Ouais, s'il y a bien un sujet où j'ai confiance en moi, c'est bien celui là. Et c'est pas moi qui le dit, mais les gémissements de toutes les femmes avec qui j'ai pu couché. J'passe mes mains sur toute la longueur de son dos, appuyant aux endroits où je ressens des nœuds de tension. "Non, pas une seule seconde." Je savais déjà que sa peau était douce, pour l'avoir pris dans mes bras pas mal de fois. Mais là, je la découvrais autrement. Et les soupires qu'elle lâchait alors que je la massais n'aidait en rien l'envie nouvelle que je commençais à éprouver pour elle. "Tu m'dis quand t'en a marre." Comme si ça allait arriver.

Parce que le destin n’était pas vraiment avec ou contre moi, j’avais perdu la foie, ne faisant confiance qu’à mon instinct. Est-ce que je prenais la bonne décision, d’instaurer cette sorte de barrière entre nous ? J’étais persuadée que oui, pourtant, tu tentais de me démontrer que parfois, se laisser aller pouvais avoir du bon. Comme à cet instant où tes doigts glissaient le long de ma colonne vertébrale pour soulager des douleurs qui étaient jusqu’alors inconnues. Peut-être que je m’étais un peu trop habituée à ces douleurs physiques. Mais cela valait aussi pour les douleurs psychiques, celle que j’évitais désormais. Ne plus avoir de relation me permettait d’avoir le contrôle. C’était pareil avec notre relation, refuser d’accepter tes avances, ça me permettait de garder le contrôle sur cette amitié qu’on construisait depuis trois ans maintenant. — C’est l’avantage de prendre de soin de moi. Des heures de soins par mois, enfermée dans ma salle de bain, à peaufiner les avantages de mes gênes. — Jamais. Que je répondais entre deux soupirs de bien-être. Je me redressais un peu, tournant légèrement le haut de mon corps vers toi quand tes mains étaient occupées avec le bas de mon dos. — Toi arrêtes quand tu en auras marre, parce que je pourrais rester des heures comme ça. T’es doué pour les massages ça, c’est sûr.