Hungered for your touch. (Alistair)

Hungered for your touch.
with @Alistair Windsor & @Salvatore Denaro
warning : aucun.
8.07.23 Harvard - Adams' House.

En période de vacances universitaires, les lieux étaient bien vides, donnant presque à la maison de la confrérie une aura de maison hantée. Le soleil éclatant qui baignait les fenêtres colorées ne parvenait pas à donner une vie autre que lugubre en ces lieux au sein desquels résonnaient souvent les rires et les éclats des résidents. En un sens, le foyer Adams était un écho lointain de la villa familiale où Salvatore avait fait milles et une bêtises lorsqu’il était enfant, bêtises qui s’étaient aggravées avec le temps. Il posa son regard sur ses longues mains fines, la peinture rouge avait séché sur celles-ci, s’assombrissant avec le temps, et jeta un dernier coup d’œil appréciateur à la nouvelle peinture qu’il venait d’amorcer. Habituellement, il travaillait davantage avec du bleu lui rappelant celui de son île natale où il dominait en tout point : le ciel, la mer, les yeux de sa sœur. Mais pour une fois, exception à ses habitudes, il avait souhaité travailler la teinte carmin. La violence. La colère. Le désir. L’intensité. Alors qu’il était seul dans ce grand appartement, sans son colocataire et sans la possibilité de le revoir où de passer ses nuits à ses côtés, il lui fallait bien évacuer la pression. Le grand tableau blanc, qui ne l’était plus tellement, l’avait aidé sur ce point. Le flirt gentillet avec Alistair avait également fait son effet. Le hasard faisait parfois bien les choses et s’il ne savait pas trop ce qu’il pourrait ressortir de cette leçon privée improvisée en pleine période estivale, il avait bien une petite idée derrière la tête après avoir parcouru le meetsa du séduisant jeune héritier anglais.

Après s’être lavé les mains consciencieusement pour ne pas tâcher les blocs de glaise, il déposa ces derniers sur la table dans la salle d’activité artistique que possédait la maison. Des instruments de musique, des chevalets, un four à céramique, des placards remplis de matériaux, il fallait bien au moins ça pour élever la créativité des étudiants comme eux. Que demandait de plus ? Au lavabo, il remplit deux bassines d’eau qu’il disposa sur la table avant d’ouvrir la fenêtre pour allumer une cigarette. Certes, ce n’était pas autorisé mais ce n’était pas comme si le sicilien se formalisait d’interdits et qu’il gênerait qui que ce soit. La plupart des résidents étaient repartis dans leur famille ou en partance pour le Summer Camp s’ils n’y étaient pas déjà. Il se positionna dans la fenêtre, son regard s’accrochant sur les feuilles des arbres qui bruissaient à l’extérieur tandis qu’une brise rafraîchissante venait caresser son front sur lequel retombaient ses longues mèches brunes. Il allait devoir passer au coiffeur avant de retourner en Sicile.