échos de plaisir (eloa)

cinq petites minutes. pas une de plus. le temps pour moi d'aller chercher mon traitement dans ma chambre. tu l'ignores eloa mais je suis loin d'être le mec que tu imagines. tu me sais un peu sauvage mais t'es loin de te douter à quel point. poings encore abîmés de ma crise d'il y a deux jours, il faut absolument que je prenne mes médocs ce soir. je fouille rapidement dans ma valise jusqu'à chopper la boîte. cachets hors de l'alu, je me précipite jusqu'à la salle de bain où je fais couler l'eau. les avales difficilement. je déteste les prendre. relève les yeux vers le miroir et me pince les lèvres. je hais ce foutu reflet. déglutis. je me passe de l'eau sur le visage. ce genre de situation a le don de me faire perdre le contrôle, il me faut cinq minutes pour que les cachets me permettent de voir les premiers effets. quitte la salle de bain. me change rapidement et décolle. change d'étage. le deuxième. j'arrive devant ta porte et tape. t'aurais pu la laisser entrouverte. j'adore faire des entrées fracassantes. là je me retrouve à attendre comme un con que tu m'ouvres.

L’amour c’est loin derrière toi, tu n’as plus envie de ressentir ce que tu avais pu ressentir il y a quelques années. Maintenant que tu étais libre, tu voulais profiter et ne pas penser aux conséquences, faire semblant de ne rien voir. Tu voyais des mecs, parfois plusieurs fois où tout simplement qu’une fois. Sans prise de tête et c’est ce que tu recherchais, ici, lors du summer. Pas besoin de revoir la personne, ça donnerait quoi ? Une relation à distance ? Tu n’en voulais pas et voilà que tu échangeas depuis quelques jours des messages avec ce mec que tu as liké sur cette application. Pour une fois que ce n’était pas suite aux invitations envoyés par ton ami, mais bien par toi-même. Tu appréciais l’échange avec lui, et cette fin de journée aux cascades. Tu as l’impression de lui ressembler sur quelques points, il est ce genre de mec qui te plait, physiquement comme mentalement, sans prise de tête. Alors que tu venais de faire ta séance de sport, pris une douche et que tu allais te caler devant la télévision, tu lui avais fait comprendre que tu étais clairement en manque de sexe et sans t’en douter un seul instant, il te rejoignait dans ta chambre. Quelqu’un frappa à ta porte et tu partais lui ouvrir, il était là, le laissant entrer dans ta chambre. Regard furtif qui se pose sur ta montre « Ça va, tu es dans ton timing. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, léger sourire sur celles-ci. Tu fermais la porte derrière lui « Tu veux boire un truc où on passe cette étape ? » tu étais directe, pas besoin de tourner autour du pot, il n’était pas là pour te faire la discussion.

la prochaine fois, tu laisseras la porte ouverte ou contre. j'aime bien faire des entrées remarquées. peu discrètes. coupé dans mon élan. j'attends que tu viennes m'ouvrir. patiemment. impatiemment. la patience n'est pas mon fort. par chance, tu pointes assez vite le bout de ton nez. sourire malicieux sur mes lèvres quand tu te décales pour me faire entrer. je ne me fais pas prier pour pénétrer dans ta chambre. mon regard s'abaisse sur ma montre, mes sourcils se froncent. je ne comprends pas trop ce que tu me racontes. rigole ensuite. « ça aussi tu peux l'marquer dans ton agenda. j'suis jamais à l'heure normalement » ça fait des lustres que ça ne m'était pas arrivé. pour une fois j'ai bien calculé mon coup. cinq minutes pile. porte fermée. c'est une vraie question ça ?  

Cette envie grandissante depuis maintenant quelques jours, tu en parlais avec ton ami derrière ton écran de téléphone. Il se moquait un peu de toi, près à tout pour te trouver l’homme idéal, il était allé jusqu’à liker des profils. Mais entre temps tu avais rencontré Hebert et le feeling était plutôt bien passé. De base, ce n’était juste qu’une sortie près des cascades et après plusieurs messages échangés, voilà qu’il était face à toi, devant la porte de ta chambre. « Si je dois tout noter, j’vais avoir l’agenda blindé avec ton nom partout. » laissais-tu glisser entre tes lèvres, fermant la porte derrière toi. Par politesse, tu lui proposais quelque chose à boire, même si clairement, tu n’avais pas envie de boire, ni même d’attendre une seconde de plus.