(george&wilby) melody of love

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« Arrête. Premièrement, tu sais très bien qu’on – et surtout toi- fait encore tourner beeeeaaucoup de têtes. Et deuxièmement, on a passé l’âge de se soucier de ce que les autres pensent. Je suis content d’être là avec toi, c’est tout ce qui compte.»

Il avait un peu hésité à accepter l’invitation de Wilby, principalement à cause du lieu… Depuis sa rechute du 26 juin dernier, il se méfiait beaucoup de la force de sa volonté à résister à une bière bien fraîche. Presque trois semaines plus tard, il devait se rendre à l’évidence qu’il ne pourrait pas se cacher toute sa vie.

« Une table tranquille dans un coin ? J’ai peur que si tu es trop visible, notre conversation soit constamment brisée par de jolies dames qui te demanderont de signer leur poitrine.»

Prenant l’initiative, il alla prendre place dans un espace reculé.

« Comment ça va, Wil ? Parle-moi donc de ce voyage, et de celle qui t’y accompagnait. J’peux voir des photos ? La météo était clémente ? »

Il ne se cachait pas que la résilience du fleuriste suscitait sa plus sincère admiration. George avait eu énormément de mal à passer à travers un divorce qui, avec le recul, se dessinait inexorablement depuis plusieurs années et dont il était la cause principale. Wil, de l’autre côté, s’était littéralement fait larguer tout juste avant l’autel, en plus de perdre son enfant à naître… Il ne pouvait s’imaginer ce par quoi il était passé…

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« Ah! »

L’évocation d’une jeune et jolie jeune femme inconnue soulevant sa jupe après lui avoir tendu un marqueur noir ne manqua pas de lui faire naître un éclat de rire bien senti.

« Ben écoute, ça va. Beaucoup d’ajustements. Redécouvrir la vie sous un autre angle, et tout ça.»

Combiné à sa récent sobriété, trouver un équilibre à cette vie amputée se révélait un défi certain. Même s’il y avait un bien un thème universel à l’existence, c’était bien l’adversité. Et puis, la vie détestait le vide, après tout, et tandis que la porte de son histoire avec Skylar se refermait, d’autres s’ouvriraient immanquablement. Qu’elles soient de nature relationnelle ou non.

« Ah ouais ? Très chouette ça! Elle est encore étudiante ? Tu l’as connu comment ? Je ne te mentirai pas, j’ai toujours eu la certitude profonde que de ‘dater’ un fleuriste doit être la chose la plus fantastique du monde. J’imagine déjà la romance, le soucis du détails….»

Pour un, il sonnerait presque comme un prétendant.

« Tu sais, c’est un des avantages de ma plus si nouvelle que ça situation maritale – j’ai tout mon temps. Et si jamais je pars d’ici à 3h du mat, et bien… ainsi soit-il! Tant que l’histoire est bonne!»

Le serveur passa prendre leur commande, et il demanda un perrier.

« Meryana et moi ? Pfffff»

Il poussa un profond soupir…

« Je ne sais pas par où commencer… Je l’ai rencontré dans une soirée bénéfice, quand j’étais encore marié. Et honnêtement, deux autres flutes de champagne, et elle m’aurait conquis. Puis je l’ai revu plus récemment, par hasard alors que…. Ça n’allait pas du tout, disons. La revoir a été comme un électro-choc.  Ça m’a vraiment servi de motivation pour reprendre ma vie en même. Ça va sonner idiot et niais, et je me dis, ‘dang, c’est clairement le genre de femme pour laquelle je dois être sur mon A-game’, tu comprends ? »

Il marqua une courte pause, alors qu’il tentait de recoudre les fragments épars de ses histoires partagées avec la pétillante auteure.

« Je l’ai revu une nouvelle fois, à ce même bal d’Harvard. Je me suis excusé de mes agissements passé, je lui ai mentionné toute la fascination qu’elle exerçait sur moi, tout en lui laissant savoir que je n’étais encore que l’ombre de moi-même… Je dois t’avouer que je ne sais pas trop quoi faire… Elle est parfaite. But I’m a mess »

Il releva le regard vers son ami.

« Est-ce que je comprends que tu la connais ? C’est une amie à toi ?  »

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« Bien plus jeune ? Mais tu as quel âge, dis donc ? T’as l’air encore tout fraîchement débarqué de l’université. »

Il avait lui-même marié une femme singulièrement moins âgée : il n’allait certainement pas lui jeter la première pierre. Même si cette propension ne lui avait pas apporté que du bien…

« Elle étudie en quoi ? »

Au-delà de l’âge, il s’imaginait que les embûches viendraient probablement beaucoup plus du côté des différences dans le mode de vie que dans le nombre de printemps écoulés. Loin de lui l’idée d’en faire part à son ami, ceci dit : les amours naissants étaient une beauté rare qui ne méritait qu’émerveillement et contemplation révérencieuse.

« Sympa ce pote, en tout cas! Vous deviez former une belle bande tous les trois. J’espère que vous n’avez pas joué les trouble fêtes ? »

Il arqua un sourcil faussement sévère. Après tout, cette communauté universitaire était un peu sous sa responsabilité, et il ne voulait pas qu’elle ne tombe sous l’emprise de ces dépravés qui résidaient hors de la tour d’ivoire.

Il fut ensuite étonné d’entendre le bref moment partagé entre Wilby et Meryana, anecdote qui ne manqua pas d’altérer sa vison de plusieurs événements.

« Ah ouais ? Mince, pardon Wilby, sincèrement, je n’avais absolument aucune idée…  »

Il poussa un profond soupir, avant de poursuivre.

« Enfin, tout est pour le mieux, puisque tu sembles vraiment avoir trouvé quelqu’un de bien. Mais c’est bête, j’ai… hm…. J’ai eu des problèmes de consommation, et mon programme de réhabilitation me suggère fortement de ne pas m’investir dans de nouvelles relations pendant une bonne année. Le temps que je retrouve mon équilibre et la confiance et la force de faire face à mes faiblesses… du coup…  »

Il hocha la tête de gauche à droite face à ce dilemme qui le tiraillait tant, entre cette femme ensorcelante et la reconstruction de son lui-même morcelé. Une idée lui fit cependant retrouvé légèrement le sourire…

« Je ne te mentirai pas, cependant…  »

Il relevant les yeux vers son compagnon de soirée, le regard pétillant.

« Le fait que je puisse compétitionner en amour avec Wilby Tremblay, ça me fait une sacré fleur!  »

Il espérait que son ami ne lui en voudrait pas de cette boutade.