Drawing. - Oksana

Enième étape de ce séjour en Equateur. Je savais qu'il y avait une excursion de prévue mais au lieu de suivre le groupe, j'ai décidé de faire mon propre chemin tout en m'inspirant de leur parcours. Histoire de ne pas me perdre. J'ai ce qu'il faut dans mon sac à dos et je pars au moins une bonne heure avant les autres. Chemin se faisant, je viens à bifurquer à un carrefour, choisissant un itinéraire qui m'a semblé intéressant. J'arrive à une crique assez petite, l'eau vient flirter avec la plage mais il n'y a pas de grandes vagues. C'est calme. Chose que j'apprécie grandement. Je me pose à l'ombre et au lieu d'aller nager, je sors mon carnet de croquis. A défaut d'avoir un modèle, je capte les traits du paysage qui s'offre à moi. Jusqu'à ce qu'elle arrive. Je ne sais pas si elle a vu que j'étais là, et je ne me fais pas connaitre. Non, j'en profite pour faire d'elle mon modèle. les traits naissent à chaque seconde, jusqu'à ce que nos regards se croisent quand je viens à regarder une nouvelle fois, ma nouvelle muse.

Bien que Sana soit le genre de fille à passer des heures à faire du lèche-vitrine et descendre des verres d’alcools sans que ceux-ci n’aient une réelle influence sur son état, aujourd’hui, elle avait décidé de partir à l’aventure. Après avoir parlé avec les locaux dans un espagnol parfait, elle avait découvert que de nombreuses criques se cachait ci et là, souvent peu connues des touristes. Eurêka ! Elle avait besoin de se ressourcer un poil et c’est avec un sac de plage qu’elle explore la nature. Les écouteurs coincés dans ses oreilles aux rythmes de musiques de sa jeunesse, elle finit par arriver sur une plage qui semblait totalement vide de monde. Du moins c’est ce qu’elle croyait. Posant ses affaires sur le sable chaud, elle retire sa robe pour aborder ce nouveau bikini qu’elle venait tout juste de s’acheter. Faisant son train-train, elle ne remarqua pas qu’un jeune homme se trouvait aussi dans ce petit bout de paradis. Ce n’est qu’après avoir posé son téléphone dans son sac qu’elle relève les yeux et finit par croiser son regard. Elle se mit à sourire, peu vraiment choqué au final par la présence de quelqu’un. C’était sûrement un local qui adorait pouvoir se détendre dans un lieu secret. Néanmoins, la brunette ne lui accorda de prime abord qu’un salut timide de la main avant de se tourner et se décider à tremper les orteils dans l’eau céruléenne.

Ce n'est pas souvent que je m'amuse à dessiner les femmes qui croisent mon chemin, ça n'en reste pas la première fois non plus. A distance, c'est difficile de distinguer les traits de la jeune femme pour en saisir toutes les subtilités. Je tente de faire au mieux, manquant même de me louper lorsque mon regard rencontre enfin le sien. Je suis démasqué. Enfin, je l'imagine. Elle ne vient pas me mettre son poing à la figure, alors je peux continuer. Le doute subsiste mais je m'en formalise peu. Au final, j'admire mon dessin et j'y trouve bien des améliorations par rapport à ceux que j'ai pu faire auparavant. La chaleur me tanant, je décide de me baigner. Sur le chemin, je viens déposer la feuille arrachée de mon carnet sur la serviette de la jeune femme, ne me cachant pas du geste alors que je passe devant elle avec un sourire enjôleur. Je plonge directement dans l'eau, appréciant la fraicheur contrastée. Je n'ai pas besoin de mot pour échanger avec la jolie blonde, pour l'instant. Je la laisse venir à moi, si elle le désire. Je nage en arrière sur un mètre ou deux avant de me stopper. voir si elle a la démarche de venir à moi.

La crique dans laquelle se trouvait la jeune femme était un long étendu de sable blanc entouré de roche volcanique, elle était peu ombragée et malheureusement, Oksana n’avait pas prit la moindre protection . Le soleil tapait si fortement que la belle ne pourrait pas rester ici des heures à simplement parfaire son bronzage. Néanmoins la chaleur semblait beaucoup plus supportable une fois les pieds à l’eau. Sana ne savait pas ce que faisait le garçon derrière elle, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance ou non. Après tout, ça pouvait être un prédateur à l’affût d’une idiote qui viendrait se perdre ici, qui sait ? Elle se tournait quelques fois pour regarder ce qu’il faisait, si il ne venait pas lui voler des affaires pendant qu’elle avait le dos tourner. Après tout, rien qu’aux noms de marques qui trônait sur ses affaires, il ne serait pas étonnant que quelqu’un veuille les lui piquer… Elle tourne à nouveau la tête mais ne voit plus l’inconnu à sa place. Elle pense qu’il est partit mais le voit soudainement proche de sa serviette. Elle était prête à lui courir après si il fallait mais, étonnement, il ne faisait que passer et déposer quelque chose. Si il croyait pouvoir poser de l’argent dans ses malles comme si de rien été pour se faire une étrangère, il pouvait se mettre le doigt dans l’oeil. Il lui passe à côté, et s’éloigne légèrement, la regardant avec insistance comme pour lui demander de le suivre dans l’eau. Oksana finit par avancer à son tour, presque à sa hauteur mais n’avance pas plus puisqu’elle ne touchait plus fond. — Tu comprends l’anglais ? qu’elle lui demande, toujours persuadé qu’il était un local et non un étudiant d’Harvard comme elle.

Je voulais lui montrer que j'étais ouvert à échanger avec elle mais ne la connaissant pas, j'avais amorcé ce premier pas. peut-être de façon étrange avec le dessin. Mais c'est mieux que pas du tout. Elle se rapproche et je continue de l'observer. Elle fait le second pas et je ne sais pas pourquoi, je viens à prendre la décision de lui répondre en espagnol. vu sa question, je me doute qu'elle est une touriste en vacances et fort probablement une étudiante d'Harvard, on est nombreux ces temps ci. " Je ne comprends pas bien votre langue. " (Espagnol) je me pince la lèvre inférieur, sur mon visage, l'air taquin peut clairement se lire. Ce n'est pas pour me moquer de la jeune femme. Juste, j'avais envie de jouer un peu. " j'espère que je ne te fais pas peur. " (Espagnol) je nage vers elle mais je garde ma distance pour ne pas la mettre plus mal à l'aise. J'attends un petit peu avant de lui parler en anglais.

Les sons mélodieux qui sortaient de sa bouche étaient parfaitement espagnol. Il était peu probable que le jeune homme ne soit pas de la région mais, Sana gardait à l’esprit que l’une des langues les plus parlées du monde. Alors, peut-être qu’il pouvait être un étudiant taquin qui voulait séduire d’une autre manière que la drague lourde des américains habituels. La blonde secoue négativement la tête. — non ? Je pense pas que tu sois un tueur ou quoi que ce soit du genre ? Qu’elle lui dit avant de rire. — Sinon je me trompe et dans ces cas-là, je voudrais que tu me laisses au moins dire adieu à quelques personnes avant de m’ôter la vie ! Oksana n’avait pas peur de ce qui pouvait arriver, après tout c’était la vie. Au moins, elle aurait une agréable dernière vue. Faisant des cercles avec ses jambes pour rester a flot, elle lui accorde finalement un sourire et continue toujours dans un espagnol exemplaire. — je m’appelle Oksana au fait, mais tu peux m’appeler Sana. Et toi donc ? et la voilà qui tend la main amicalement comme pour sceller cette rencontre. Isla Isabela semblait être un bon endroit pour rencontrer de nouveaux gens, ou du moins... se calmer un peu sur les soirées arrosées à rentrer seule à l'hôtel sans qu'elle ne sache vraiment comment elle a atterrit dans son lit et en pyjama.

Mon regard pourrait me trahir mais la jeune femme ne me connait sûrement pas assez pour cela. Je me retiens de rire, j'ai envie de jouer, c'est plus fort que moi. Elle semble bien comprendre l'espagnol car elle me réponds dans un premier temps comme si elle avait tout compris. " Tant mieux... " (Espagnol) je souris avec douceur alors qu'elle vient me répondre à son tour en Espagnol, tout aussi parfait que le mien. Je comprends mieux ! J'explose de rire avant même de pouvoir réponddre. " Je m'appelle Mikhaël. " (Espagnol) et parce que je ne vais pas faire durer le jeu trop longtemps, je prends sa main dans la mienne pour la saluer. " Enchanté de faire ta connaissance " que je finis par dire dans notre langue habituelle. Evidemment, je sais que je viens de me vendre. " Tu parles très bien Espagnol, n'empêche. J'aurais bien aimé te taquiner plus longtemps. " ça aurait été drôle de la sortir de sa zone de confort. ça sera pour une prochaine fois...

Le sourcil arqué, Oksana n'avait pas comprit de prime abord pourquoi le brun s'était mit à rire mais en l'entendant parler dans un anglais parfait, elle avait sût qu'il venait de la troller. Elle finit par s'exclaffer à son tour avant de lui sourire une nouvelle fois. — Je suis colombienne donc l'espagnol n'est pas un grand problème pour moi. Bien qu'elle soit adopté et qu'elle ait grandit dans une famille américaine, les origines espagnoles de son paternel avait joué dans son éducation. — Toi aussi tu parles super bien l'espagnol ! t'as appris ça à l'école ? Après tout, c'était une langue largement apprise dans le monde entier pourtant pas l'une des plus parlées de nos jours. Doucement, Oksana enfonce son menton dans l'eau, laissant les vagues s'écraser contre son visage de poupée. Ressortant ce dernier, elle recrache un peu d'eau qu'elle avait mit en bouche puis passe sa main dans sa tignasse pour la tirer vers l'arrière. — t'es ici pour le summer camp je suppose ? tu fais partis de quelle université Mikhaël ? Qui à rencontrer un beau garçon qui parle sa langue sur son lieu de vacances, la blondinette voulait pouvoir savoir un maximum sur lui. Peut-être qu'ils pourraient se revoir ailleurs qu'ici.

Je suis rassuré qu'elle rit à la découverte, ce qui me fait rire aussi, de soulagement. J'acquiesce lorsqu'elle m'explique comment elle sait si bien parler la langue. " Je vois. " alors qu'elle me retourne la question. Je secoue la tête négativement. " Pas que. J'ai des origines en Espagne et j'y allais souvent quand j'étais plus jeune, à force, je parle très bien la langue." même si l'anglais prime dans mon quotidien. J'observe la jolie blonde, continuant de la détailler. je me rapproche un peu alors qu'elle continue de me poser des questions. " Je suis au département d'arts et littératures à Harvard. Mais l'an prochain, je vais passer en Business. " je me rapproche et avec lenteur, je viens ramener une de ses mèches humide près de sa chevelure, l'aidant mieux à se recoiffer. Quand je ramène la main vers moi, je frôle son menton avec douceur sans la quitter du regard. " Je suppose que tu es à Harvard, toi aussi ? " la réalité ? c'est pas la question que j'avais envie de poser. j'avais autre chose en tête mais la patience est la meilleure des vertues.