(donastasia) you captivate me in ways no soul ever will

J'esquissais un sourire, rassuré de voir que pour l'instant, j'avais pas gâché ton burger. Tant que ça resterait comme ça jusqu'à la fin, ça m'arrangeait plutôt pas mal. Devoir me priver de toi pendant une minute, c'était beaucoup trop. Parler de l'épisode de l'hôpital, c'était pas forcément une bonne idée. Mais en même temps, ça restait une partie de notre histoire, en plus d'une partie de nos histoires respectives. Un chapitre que je ne pouvais pas nier. Alors c'était pas agréable de se replonger dedans et je comptais pas le faire à chaque fois mais.. fallait que je te le dise, que je me confie sur ce point en tout cas. Avant de passer à autre chose et commencer à construire le reste, si c'était réellement dans cette direction que tu voulais aller. J'avais bien remarqué que tu n'étais pas forcément à l'aise avec la discussion alors je me réfrénais dans mes mots. « peu importe, on va pas refaire l'histoire... on est là maintenant et c'est tout ce qui compte » Un sourire qui s'agrandit un peu plus quand mon regard capte le tien. C'était con de parler du passé, n'ayant pas vraiment envie de foutre en l'air le début de soirée qu'on passait ensemble.

Je ne pouvais qu'être d'accord avec toi sur ce point. C'était une grande partie de nous, une grande partie de notre histoire. On s'était soutenus dans les pires moments de cette année - en partie en tout cas, n'ayant pas été là quand tu t'étais blessée au genou - et maintenant, on était face à face, aux prémices d'une relation naissante. Je voulais pas te braquer avec mes mots, ou même que tu penses que la conversation était clôturées mais force est de constater que le silence avait pris le dessus sur la conversation. C'était pas plus mal, finalement. Tous deux en train de manger, j'avais rapidement fini le burger pour finir avec les frites. De ton côté, tu calais et me proposais la fin de ton double cheese. « ouais, j'veux bien » J'avais toujours eu une faim de loup et aujourd'hui n'était pas une exception. J'attrapais ton burger le temps que tu fasses ce que tu avais à faire pour le manger. Il ne restait plus rien sur la table quand tu revenais. Verres vides, assiettes vides et serviettes chiffonnées. Je hochais la tête à tes mots et me redressais pour qu'on puisse s'en aller d'ici. Main qui vient se glisser dans la tienne naturellement, on se dirigeait vers la sortie, te tenant la porte pour que tu passes avant qu'on rejoigne la voiture. Avant même d'accéder aux portières, je te stoppais pour qu'on soit face à face, entre les deux voitures. La bouche ouverte, prêt à dire quelque chose, mais rien ne sort. Rien qui finalement pourrait te faire du bien. Alors je finissais simplement par attraper ton visage entre mes mains et capturais tes lèvres. T'embrasser était certainement la façon la plus simple de te dire je t'aime.

Pas besoin de grands discours avec toi, les gestes suffisaient pour te faire passer les messages. Alors oui, je me contentais de t'embrasser et le meilleur dans tout ça, c'est la réciprocité du geste. Tes lèvres répondaient aux miennes dans un accord parfait, ce qui me faisait un bien fou. Plus d'une semaine sans être proche de toi et c'était une torture. Surtout depuis que je savais que tu étais prête à vouloir tenter quelque chose avec moi. Ton visage finissait par se réfugier dans mon cou, non sans provoquer quelques petits frissons sur ma peau, tandis que tes mains glissaient dans mes poches arrières. Mon corps mimait le tien, visage contre ton épaule, lèvres contre ton cou, tandis que mes bras s'étaient rejoints dans ton dos pour une étreinte nécessaire. « c'est une excellente idée » Mon milkshake n'était pas suffisant, il me fallait encore du sucre, et du frais. « et j'connais l'endroit parfait » Et surtout faire perdurer ce moment avec toi. Me défaisant de ton étreinte, je me plaçais côté conducteur pour reprendre la route. J'attendais que tu sois bien installée pour mettre le contact et faire ronronner le moteur. Reprenant la route, ma main retrouvait sa place sur ta cuisse, que je caressais doucement, tandis qu'on se dirigeait vers la plage de Boston. Tant qu'à faire, autant se retrouver dans un endroit qui fait vraiment été. Une quinzaine de minutes plus tard, nous voilà arrivés, le soleil presque disparu et un marchand de glaces encore ouvert à cette heure-ci. Regardant la carte, j'avais envie de rester dans des goûts basiques... mais en même temps, j'avais envie d'un peu de folie. « tu pars sur quoi toi ? »

Au fil du temps, le stress retombait. On retrouvait nos habitudes, nos regards et nos sourires. J'aimais cette version de nous qu'on était en train d'avoir. C'était comme si on était chez toi, dans notre bulle, mais à hauteur de Boston. J'aimais un peu trop ça pour que ça puisse se terminer aussi rapidement. Cet avant-goût de ce que notre relation pourrait être, c'était clairement ce dont j'avais besoin pour être rassuré. On était bien, serein. Pas de mot de trop, qui pourrait tout faire flancher. Devant le glacier, j'avais aucune idée de quoi prendre. Tu restais sur du basique, vanille, impossible d'être déçu comme ça. J'optais rapidement pour chocolat, celui avec des petits éclats dedans. Billet donné pour payer la commande et on récupérait nos deux glaces. A quelques pas de là, on s'installait à même le sable, face à la mer et l'air estival qui s'engouffrait dans nos cheveux. « je... crois bien que oui » J'ai beau me creuser la tête, le reste ne l'était pas autant. « notre danse au bal aurait pu l'être dans d'autres circonstances »

Il y avait bien des choses qui n'allaient pas dans notre historique et oui, le bal était loin d'être un souvenir joyeux. Mais je me dis qu'on en serait pas là aujourd'hui si tous ces moments n'avaient pas eu lieu. Comme une histoire de destin. Les briques se clipsent entre elles d'une certaine façon pour arriver à un certain point. Si elles s'imbriquent d'une autre façon, les choses se seraient passées autrement. « j'veux pas voir de tristesse sur ton visage ce soir » que je disais, mon épaule contre la tienne. Autrement dit, essaye de penser à autre chose qu'aux mauvais moments des dernières semaines. Notamment, à aujourd'hui, à nos retrouvailles. A tout ce qui nous attend. « ça va mieux maintenant, toi et moi. c'est tout ce à quoi j'ai envie de penser ce soir » soufflais-je avant de lécher ma glace. Les mauvais souvenirs font partie de nous et de notre histoire. Mais j'ai pas envie qu'ils entachent ce moment romantique. Nous deux sur la plage à manger une glace, c'était ce dont j'avais rêvé depuis des semaines. Je me mettais d'ailleurs à rire en voyant que ta glace commençait à couler sur tes doigts et que tu t'efforçais à rattraper le carnage. « bien sûr » J'te laisse manger mes frites, c'est pas pour dire non à une glace. J'attrapais alors ta glace et te tendais la mienne, afin de la goûter. Vanille c'était vraiment mon péché mignon... « elle est trop bonne la tienne, j'te la rends pas ! » Taquinerie oblige mais pour jouer le jeu, je l'éloignerai au max si tu tentes de la récupérer par la force.