scent of summer [melchior]

après cette journée bien riche en... heures de vol, voilà qu'elle commence à piquer du nez mamie von rosen sur le lit de sa chambre d'hôtel. impossible pour toi de fermer les yeux pendant le vol. t'as pas la phobie de l'avion, mais t'es pas sereine à te laisser aller au point de t'endormir vraiment. t'as juste du fermer les yeux maxi une heure ? alors imaginez la tronche qu'elle se paye à 19h passé. popotin enfin levé de ton lit, tu te prépares rapidement pour aller à la soirée de bienvenue. tu rejoins melchior en bas de l'hôtel, lunettes de soleil sur le nez et la tronche enfarinée ― heey ! sont fous de nous proposer une soirée dès le premier soir après toutes les heures de vol qu'on vient de vivre... dur dur ça. un peu plus et il t'voyait pas ce soir. t'essayes quand même de paraitre agréable et souris légèrement. quand même assez contente de le voir. tu lui fais la bise, puis baisses le regard en direction de ses tongs. le sourire qui s'élargi. regard qui se braque sur lui, tu pouffes ― je valide la manucure. mais pas les tongs ! fallait bien que tu le tailles à moment donné.

une fois arrivés à la soirée, t'espères croiser tes potes mais pour le moment, ça s'passe rien qu'entre lui et toi. vous vous avancez vers le buffet ― wow ça a l'air d'arracher ça ! à toi l'honneur ! que tu lâches en grimaçant, tout en lui proposant un amuse bouche que t'as piqué sur le buffet au hasard.

L’avion a bien atterri. Tu ne pouvais pas rester éveillé durant le trajet, alors tu as pris un petit cacheton pour prolonger la nuit. Suivant le flux de touristes et notamment d’étudiants, tu as pu avoir la clé de ta chambre et t’effondrer sur le lit tout moelleux. Les vacances vont être dures, t’as pas pu faire suivre ton stock d’herbe, les chiens renifleurs t’auraient grillé en moins de deux à l’aéroport. Alors peut-être que tu trouveras ton bonheur sur place, mais t’y crois pas. Ce séjour est l’occasion de faire une pause, de mettre ton organisme au vert. Ce soir, tu vas revoir la minuscule et ravissante Aimee. Elle est farfelue cette fille, t’as bien envie d’apprendre à la connaître. Le temps s’écoule. Tu finis par faire le tour de l’hôtel et tu te pointes à l’heure convenue dans le hall. Les cheveux en vrac, chemise légèrement ouverte sur ton torse tapissé de poils italiens, tu la vois arriver et ton sourire s’agrandit. Le contact est facile. Aimee n’est pas timide. Elle te vanne direct sur tes chaussures de guerrier. « Non mais oh, je peux arpenter la jungle avec ces trucs » Vous migrez ensuite vers le buffet à volonté. Il y a tout un tas de petits fours. La couleur semble indiquer qu’il y a une sacrée dose d’épices. Aimee te propose un amuse-bouche, tu l’attrapes entre ses doigts et l’engloutis d’un seul coup, comme si ça allait t’éviter le coup de chaud. « Oh putain » Le piment se propage. Tu portes ta main à la bouche ou tes lèvres brûlent. « Tu veux me tuer » Le regard se déporte. Tu bouscules un gars, à la recherche d’un verre. Tu t’éloignes de la ténébreuse, la gorge en feu. Il n’y a que de l’alcool ? « De l’eau ! » Tu te faufiles entre les personnes et découvres une table recouverte de gobelets. Ton nez plonge à l’intérieur. C’est un jus de fruit. Tu ouvres les lèvres et tu bois entièrement le liquide. Tu reviens ensuite vers la coupable, les yeux rougis. « Je transpire comme un phoque au soleil, à ton tour ! » Tu balaies la table de tes prunelles et attrapes une petite bouchée que tu places au coeur de ta paume. « Tu vas résister ? Aurais-tu du sang équatorien ? »

petite remarque dénigrante sous pointe de sarcasme comme tu sais si bien le faire aimee. il contre attaque, en vantant l'utilité de ses tongs pour l'aventure. les yeux grands ouverts, tu baisses le regard, puis croises les bras contre poitrine pas franchement convaincue ― avec des tongs. j'sais pas dans quel état tu vas retrouver tes pieds.. peut-être même qu'après une journée de jungle, t'en auras plus. littéralement plus. peut-être bouffés par un serpent, encore pire s'il est venimeux. arrivés vers le buffet, t'attrapes un amuse bouche. d'ailleurs, tu sais pas pourquoi ça s'appelle comme ça. tu dirais plutôt un brûle entrailles. au vue d'la tête qu'il tire après en avoir gobé un en entier. t'as les yeux qui s'écarquillent en le regardant faire ― ok, donc pas ceux avec l'espèce d'olive.. - ou d'piment ? - dessus. je note, je note. que tu lâche en grimaçant. il panique, s'agite et cherche quelque chose pour calmer l'feu en lui. merde. tu vas le perdre de si bonne heure ? et il revient aussi vite qu'il est parti ― faut manger quand c'est comme ça, pas boire. que tu dis alors qu'il t'accuses d'avoir voulu le tuer. et en effet, il est rouge comme une écrevisse l'pauvre. tu prends une serviette en papier posée sur la table, et viens lui éponger le front et le creux du cou ― j'avoue, t'es en sueur. j'espère que t'es pas sujet aux.... tu sais.. aux fesses là. ouais bon tu vas pas non plus lui parler de possibles hémorroïdes à haute voix hein. il comprendra. et là, une fois ton tour arrivé, tu t'mets à loucher quand il te présente le petit four que tu devras manger. argh. pas sur que tu sois d'attaque maintenant. allez aimee. tu viens saisir l'amuse bouche de tes doigts puis avant d'le manger, tu fermes les yeux si fort que des rides apparaissent au coin de tes yeux ― non non j'ai rien d'équatorien. du coup.. j'ai rien à prouver hein ? si ? et vu sa tête, t'as compris que t'avais pas le choix. à toi d'faire la dure. et là, une fois l'amuse bouche ingurgité, tu te mets à hausser les épaules. bof. c'pas si terri.....o m g. la fumée qui s'échappe de tes trous d'nez et de tes oreilles, vous la percevez ? si si elle est  visible à des km. ― ch'vais creuver.... que tu dis en t'arrêtant d'macher. pire que tout. tu craches l'amuse bouche dans la serviette, tandis que des larmes s'échappent. trop d'émotion. ah non, trop d'piment. tu saisis son avant bras et le serre aussi fort que tu ressens le feu en toi. ― j'vais vomir.

Loin de ton pays, tu retrouves un peu plus de vie. Tu t’animes de nouveau, osant croire que tu plais et que tu peux être apprécié. Il y a toujours le spectre d’Olivia, cette folle qui est aujourd’hui emprisonnée dans un asile. Toujours ce chagrin qui pèse sur ton âme. Mais tu peux pas choisir la mort. Tu dois avancer. Garder le souvenir de ta défunte fiancée. Ne pas croire que tout va s’effacer à jamais. Aimee est une délicieuse distraction. Du sucre. Elle illumine tes vacances avec ses conneries. Le piment assassine tes papilles. Tu t’agites dans la pièce, amusant la galerie et tu bois longuement un verre. Le feu perdure. Un dragon en action. T’es anesthésié de la bouche à l’estomac. « Pas encore, mais je devrais en avoir à cause de toi » Tu cherches à ton tour un petit four qui semble bien épicé, assez pour provoquer la douleur chez la petite femme qui te tient compagnie. « Tu dois passer cette épreuve Aimee, pour voir si tu es assez forte pour moi » Tu ricanes et la regardes qui engloutis ce truc si minuscule mais si puissant. La réaction est là. Tu jubiles et ta bouche se transforme en un gros « o » de déception. Elle a tout recraché. C’est pas du jeu, vraiment pas. « Pas sur moi, prend un autre gars à la place » Ok, elle est tactile. C’est nouveau, t’es pas habitué à ce qu’on te .. touche. Tu évites normalement tout contact. C’est étrange. Déstabilisant. « Je crois qu’on est gustativement dépaysé non ? T’en veux encore ? Ah mais non, t’es une looseuse » Ton pouce vers le bas, tu émets un bruit de pet signalant sa défaite. « T’es toute rouge, tu veux prendre une douche froide ? »  

un enfant, il en fait des caisses, ça peut pas être si épicé hein. que tu penses en levant les yeux au ciel. attendant qu'il daigne te rejoindre de nouveau près du buffet. une fois qu'il aura trouvé un truc pour apaiser le feu. et une fois qu'il revient vers toi, que tu comprends que c'est à ton tour, tu te dis que... finalement faudrait peut-être pas tenter le diable hein. tu saisis l'amuse bouche qu'il tient au creux de sa main, puis le fixe du regard, les lippes tirées en une grimace ― j'ai une compet à faire..... si j'suis malade, ça craint. tu comprends que t'as pas le choix et pries dans ta tête que tout s'passe bien pour toi. t'as l'gosier rapidement en feu, et tu captes que mr tongs est entrain d'foutre littéralement de ta tronche. t'arrives à rien prononcer à part l'envie d'vomir. et pour le coup, t'aimerais vomir sur lui, histoire de le calmer un peu. il est limite entrain de te huer alors que t'es entrain de mourir à ses côtés. ouais bon, t'en fais un peu trop sur le coup, mais ça arrache ! ils sont tarés de vous mettre ce genre de trucs à disposition. vous, les américains, vous êtes pas habitués à tout ça. tu saisis son avant bras, le sert entre tes doigts. ce sera la seule vengeance de ta part qu'il aura. ah non, tu lui fais un doigt aussi, alors qu'il te traites de looseuse. tu relâches son bras, puis reprends ta respiration en venant manger un truc plus safe, sur le buffet. ouais yen a qui en mangent et tout semble bien aller. c'est ok ― j'ai failli.. te broyer le bras entre mes ongles. ça lui aurait fait les pieds. tu passes ta main sur ton front, puis prends un truc à boire, maintenant c'est un peu redescendu ― c'est mort, je mange plus rien. puis tu te mets à froncer les sourcils en l regardant ― j'garde en tête que tu t'es bien foutu d'moi quand j'étais entrain de mourir par contre. et quand il s'y attendra le moins, tu te vengeras. krkrk. il a d'la chance, t'as une mémoire à chier.