you shouldn't have heard that (orllian)

le corps et l'esprit en vrac. plus vulnérable que jamais. j'entends ma soeur me parler mais je ne l'écoute pas. sermon habituel. reproches qui fusent dans tous les sens. critiques sur tous les aspects de ma vie. je suis habitué à ce qu'elle me parle mal, à ce qu'elle me pourrisse la vie. j'ai grandit dans l'ombre de ce dragon. cette fille démoniaque qui n'a qu'une seule obsession, me rendre la vie dure. j'ignore pourquoi elle s'acharne autant sur moi. depuis qu'elle m'a vu embrasser un mec, j'en prends plein la gueule. et cet accident il y a deux nuits, elle en vient presque à dire que j'aurais dû y passer. la mort m'a épargné. elle non. je sens l'angoisse monter en moi. elle arrive bientôt à ses fins. elle y arrive toujours. « dégage émilie putain » je souffle malgré la douleur de mes côtes. j'en peux plus. elle va me faire craquer. elle ne s'arrêtera pas avant de m'avoir vu chialer, je le sais.   

nuit agitée, t'es rentrée tard hier. suspendu à ton téléphone, tu t'étais laissée entrainer dans cet enfantillage. toi, celle qui s'est toujours promis de rester éloigner de ces conneries. ce matin, tu t'es levée tôt pour allez voir ton ami arlan à l'hôpital. les mains rempli de petite surprise, tu t'étais fait plaisir en France. t'es en avance, tu suis les flèches au sol qui indique ou tu dois te diriger. arrivée à l'accueil du service, tu demandes ou se situe la chambre d'arlan. la main qui s'accroche à la poignet. tu les entends ses paroles tranchantes et acerbes. tes sourcils se froncent et ton visage s'approche machinalement pour mieux écouter. tu n'as sans doute pas tout entendu mais ses mots sont dur. tu décides d'ouvrir la porte au moment ou il lui indique de dégager. " allez, ton tour est passé ! je crois qu'il t'a demandé quelques choses. " t'es froide. aucun sourire ne traverse tes lèvres, tu l'observes. le regard qui s'affronte. elle finit par se résigner. tu tiens la porte comme pour lui ordonner de se presser. elle se dirige vers la porte et dans un mouvement brusque tu claques la porte derrière elle comme pour lui indiquer que sa présence te dérangeait. " je l'aime vraiment pas ! " attention qui se reporte sur ton ami. la respiration un peu trop rapide. tu lâches tes souvenirs sur la petite table et tu lui dis : " allez c'est bon elle est partie " tu les connais ses crises.     

ses mots sont durs à entendre. des coups en pleine gueule. je les prends sans même sourciller, sans chercher à me battre ou à me défendre. elle a ce pouvoir là sur moi. elle sait y faire. comment manier les mots pour me mettre plus bas que terre. dans ces cas-là, j'ai l'impression d'être de nouveau ce gamin de cinq ans qui en prend plein la gueule pour rien et qui ne peut même pas se défendre. sa présence m'électrise et elle le sait. elle est au courant avec cette influence et cette emprise sur moi. je suis sans défense. sans barrière. et tout ce qu'elle me dit, m'atteint de plein fouet. ma gorge est nouée. je n'arrive quasiment plus à parler. je me mets en tailleur sur le lit parce que cette position, étonnement, ne me fait pas trop souffrir de ma blessure. la mâchoire serrée, je lui demande de partir. de me laisser. en sachant pertinemment qu'elle ne va pas me lâcher tant qu'elle n'aura pas vu les larmes coulées sur mes joues. des semaines qu'elle me harcèle en message, fallait qu'elle passe. c'est plus fort qu'elle j'imagine. et alors que je m'apprête à prendre une nouvelle rafale dans la gueule, c'est ollie qui entre dans la chambre. je ne calcule pas tout de suite ce qu'il se passe. je regarde ma soeur dans un silence de plomb. ça va partir en pugilat, c'est certain. cette tension fait battre mon coeur encore plus vite. à tout rompre. je crains le pire. réellement, j'ai peur. et contre toute attente, emilie se barre. la porte qui claque me fait sursauter. mon regard retrouve le vide. ma respiration s'accélère. s'intensifie. rapidement. trop rapidement. les larmes commencent à couler sur mes joues. j'explose en silence. incapable de dire le moindre mot. ma gorge est toujours aussi nouée. mes genoux se relèvent contre mon torse par instinct. par sécurité. besoin de me replier sur moi-même. j'éclate en sanglots. mes doigts cherchent mes cheveux. mes mains se forment en poings, je tire dessus. et cette crise qui ne se calme pas. je suffoque. je manque d'air. j'hyperventile. à la limite du vertige. de l'évanouissement. je tente tant bien que mal de me contrôler mais la panique me fait divaguer. les mots d'ollie ne sont que des échos lointains. il n'y a que lorsqu'elle me prend dans ses bras que ma respiration se calme un tant soit peu. gamin traumatisé par sa propre soeur. ollie arrive à me calmer. elle me fait lâcher l'emprise de mes doigts sur mes cheveux. elle m'empêche de me faire du mal. sa voix me calme. me rassure. ce balancier qu'elle m'oblige à faire m'apaise. elle me berce et woow, ça fonctionne. je ferme les yeux. ma respiration est stable à présent et la seule chose que je trouve à dire, que j'arrive à dire, c'est « désolé » je ne sais même pas de quoi je suis désolé mais je le suis.

salope. pensée qui traverse ton esprit en voyant cette fille. bourreau qui quitte sa chambre. ton attention se reporte sur lui. corps qui cherche à se protéger alors qu'elle est partie. il se recroqueville, les doigts qui se crispent et qui cherchent à lui faire du mal. cette crise, tu la connais. angoisse mêler, à la honte et la peur. tu viens très rapidement t'asseoir à ses côtés. lui chuchote doucement des mots qui pourraient le réconforter. " elle est partie.. " tes mains qui viennent se poser sur ses pieds. premier contact pour essayer de tenter quelques choses, rien ne marche, tes mots ne l'atteigne pas. muscle qui se crispe, qui veulent allez plus loin dans la colère. sa respiration s'accélère, l'impression de manqué d'oxygène. tu connais tout ça. tu souffres du même mal, les angoisses qui te prennent aux tripes. alors que son état s'aggrave, tu glisses sur le lit et finis par entourer tes bras autour de lui. corps que tu sers contre toi, que t'obliges à se calmer. toi, t'as besoin d'être sous l'eau pour te calmer. tu voulais tenter autre choses. corps qui résiste et qui finit par se détendre. respiration moins rapide, les doigts se desserrent et viennent t'enlacer à ton tour. tu la haïssais cette fille. mot d'excuse qui te ramène à ce moment. ton visage se recule pour pouvoir l'observer. " t'excuses pas voyons. " larmes visible encore sur son visage. sans lui demander, tes mains viennent essuyer l'eau qui perle. tu l'observes. " elle ne te mérite pas arlan " comme ta mère ne te méritait pas ollie. parole que t'applique à toi. tu grimaces et finis par lui dire : " t'as le droit de bouger de ton lit ? ou c'est encore trop tôt pour une petite promenade ? " tu souris, essayant de lui faire oublier ce moment avec sa soeur.