before and after. - helya.

Quand je me suis regardé dans le miroir, je me suis rappelé ce qui me liait à Hélios. Mon fils, Arun. Un moment d'inquiétude m'a parcouru, j'avais peur qu'il le sache. Seulement si je croise des têtes connues. Boston, c'est grand. Alors je tente de me convaincre que ça va bien se passer. Ce week-end avec Hélios est tout bonnement merveilleux mais j'apprécie d'autant plus la cerise sur le gâteau. Ce bal de Boston. Je l'imagine déjà magique. Quand les préparatifs sont prêts, je rejoins Hélios dans le salon. Je m'arrête pour l'admirer, il est vraiment élégant. J'ai envie de lui dire mais je me sens gênée. L'avouer, c'est rendre plus réel. Et plus la fin de soirée approche, plus la fin du week-end aussi. Quand je franchis les derniers pas qui me séparent d'Hélios, je viens doucement poser mes mains sur son torse, lissant les quelques plis de son costume. " Tu as prévu de charmer des dames ce soir ? Le choix de la tenue est excellente, Helios. " A nouveau, habitude prise, je descends ma main pour la glisser dans la sienne. Geste tendre, accompagnant un sourire quasi enjôleur. " Je compte bien ne pas te perdre ce soir, j'ai pris ma plus belle robe pour cela. " je me pince la lèvre inférieure. Je ne me rends pas compte que je redeviens la jeune femme qui minaude. mais j'aime trop ça.

Bien trop habitué que je suis aux soirées « pince fesses » et autres joyeusetés du genre, l'idée même d'être le cavalier d'une si jolie femme m'enchante. L'une des multiples raisons qui m'incite à choisir ma tenue très soigneusement. Je remercie d'ailleurs Gauthier intérieurement pour toute l'attention prise dans le rangement de mes vêtements, cette organisation nouvelle m'aidant, chaque jour davantage, à supporter ma condition récente avec philosophie. La preuve en est, ma tenue est impeccable, composée d'une chemise noire ainsi que d'un pantalon et d'une veste blanche. Un peu de nouveauté tranchant agréablement avec le sempiternel costume full noir. Mais plus agréable encore, c'est l'odeur sucrée qui atteint bientôt mon odorat à l'approche de cette délicieuse nymphe, que j'imagine sans peine sublime et rayonnante. Les dames ? Le pluriel est de trop, Mademoiselle. Charmer une dame, ma cavalière, est mon unique but que je réponds dans un sourire parfaitement solaire, indiquant la franchise évidente de mes paroles. Ma main caresse délicatement la sienne, posée désormais contre mon torse, d'où les battements de mon cœur n'en sont que plus sonores. Mais garde-moi donc tout près de toi. Quant à ta belle robe... je t'imagine déjà sublime t-elle une sirène dans cette étoffe. Un rien rendrait ta beauté plus évidente encore.

On est vraiment bien habillés mais je ne peux retenir mon commentaire pour lui. Je me doute bien qu'il s'est fait aidé pour choisir mais... ça n'est que mieux. je voulais l'encourager à cela. Ses talents de séducteur sont plus qu'évident lorsqu'il avoue chercher à ne séduire que moi ce soir. " Tu sembles mettre tous les moyens pour atteindre ce but. " je glisse mon doigt le long du bord de sa chemise de ma main libre. Un frisson me parcourt sous la caresse de sa main. Jusqu'à se transmettre à tout mon corps alors qu'il continue de bouleverser mes neurones par ses mots enchanteurs. " C'est mon intention. Je ne compte pas te lâcher d'une seule seconde ce soir. " puis me vient une idée. Je me rapproche encore plus de son visage, mon souffle jouant avec ses lèvres, sa joue et vient flirter à son oreille. " As-tu besoin que je te montre à quel point elle est magnifique ? " Je serre un peu sa main dans la mienne. " C'est plutôt simple. " Je sens mon palpitant qui s'affole à cette proposition. J'attire sa main près de moi, lui faisant frôler mon corps. Ce serait mentir de dire que ça ne me fait pas d'effets. Quand j'ai reculé mon visage, je n'avais qu'une envie : me rapprocher à nouveau et l'embrasser. Mais je n'ose pas. Je n'ai pas envie d'être déçue parce que je me suis imaginée des choses. Bien que mes mots ne soient pas innocents en fin compte.

Côté séduction, sans aller jusqu'à prétendre que je suis rouillé, je confesse bien volontiers avoir laissé ce penchant très agréable de l'existence afin de me concentrer sur une donnée toute autre : réapprendre à vivre. Arpenter le monde m'entourant d'une manière bien différente, contraint d'utiliser des sens qui, autant être honnête, ne sont que secondaires en comparaison de celui de la vue. Aadhya semble l'avoir compris alors même que je m'apprête à oser lui demander quelque chose en rapport. L'important à mes yeux est d'y parvenir... que j'ose sans détour, me fiant davantage à l'odeur de ce parfum délicieusement sucré afin de murmurer ces mots à son oreille. Aurais-tu peur que je ne m'enfuie ? Mon visage ne devient sérieux qu'une ou deux secondes, le temps de profiter de ce fugace instant. La jeune femme serre d'abord ma main, la déposant sur son corps aux courbes semblables à un fruit défendu. Un sourire étire ensuite mes lèvres alors que c'est mon tour de pencher mon visage, osant combler une partie de cette distance encore présente entre nous. Trop fugace pour que mon esprit imagine... et puis... L'impulsion du moment m'invite à attraper ses deux mains dans une douceur extrême, frôlant ses hanches par la même occasion. Il serait égoïste d'être le seul à imaginer. Ferme les yeux, si tu acceptes l'expérience. Ne te fie plus seulement à ta vue... mais à l'intégralité de tes sens... Mains déposées contre mon torse, j'ose. Advienne que pourra...

La séduction fait comme l'effet d'une bombe destructive. Une bombe agréable, cela dit. Ce serait bien trop naïf de ma part à présent de dire que nous étions en week-end entre amis. Je l'ai cherché. Il me cherche. Et plus ça va, plus je trouve ce feu qui anime mon âme. Cette proximité est si agréable que j'en oublie mes filtres. " Peut-être. " que je lui réponds lorsqu'il me demande si j'ai peur qu'il s'enfuie. L'intonation ne laissait aucune place à une interprétation autre qu'un " Oui " . Je ne sais pas si je vivrais bien la fin de ce moment. Quand ça ne sera plus l'approche d'une soirée mais d'une fin. La sensation de ses mains sur moi, j'y goûte et je ne m'en sens pas assez rassasiée. ça va être dur. Surtout lorsqu'il joue aussi. Bon sang, je me sens défaillir lorsqu'il se rapproche, qu'il me frôle et m'invite à en faire de même. " Tu n'as pas pris le temps de profiter, si c'est trop rapide pour toi... " je ne parviens pas à dire un mot de plus lorsqu'à son tour, il prends mes mains. Qu'il les pose sur son torse avec l'autorisation express de le toucher. Mes lèvres se pincent, mon corps se dandine sous cette excitation et mes paupières obéissent en m'attirant dans les ténèbres. J'ai l'impression que je commence à sentir mes poumons se vider. je manque d'air. " Hél...ios... " Ma joue se pose contre sa mâchoire tandis que mes mains dessinent chacun des traits de sa musculature à travers sa chemise. La chaleur ne fait qu'augmenter et je suis certaine que ce n'est pas une raison météorologique. Contrairement à lui, je prends le temps jusqu'à effleurer sa peau au détour d'un interstice entre deux boutons. Rien que cette sensation, je me sens prête à céder. à aller plus loin. A tel point que je me sens vaciller et je me recule soudainement jusqu'à me tenir à la console. Haletante, je le regarde fixement. S'il pouvait le voir, je sais qu'il verrait mon regard plein de désirs pour lui. Sauf que je sais que ce n'est pas le cas. " Tu es très beau, Hélios. " dis-je en essayant de conserver un ton "normal" pour la conclusion alors que je suis prise par la frustration. Je dois l'admettre, il m'attire plus que de raison. Perturbée, paniquée, je fais quelques pas, tantôt à gauche, tantôt à droite. Mon esprit est sans aucune logique. " Tu ... tu as tout ce qu'il te faut pour la soirée ? " se dérober, c'est bien une de mes spécialités.

Pour le fait de profiter, je me fais confiance. La soirée commence à peine, et je préfère ne posséder qu'un bref aperçu de ce sublime fourreau dans lequel Aadhya est mise en valeur, bien au-delà de ce que mon toucher ne peut me faire imaginer. Un bref sourire étire d'ailleurs mes lèvres à cette idée. Mon intention n'est pas de te découvrir en quelques secondes à peine, ma chère... que je murmure à son oreille sans faux semblant ni désir de mentir. Au contraire, je veux qu'elle sache que rien ne presse, d'un côté comme de l'autre, et que le fait de nous apprivoiser autrement me plaît. Ne rien précipiter. Profiter, ainsi qu'elle l'a très justement fait remarquer plus tôt. Aadhya... ? Mon corps demeure tout près du sien alors que je l'initie au fait de découvrir autrement qu'en contemplant. Je guide ses mains dans un premier temps avant de la laisser mener la danse à son propre rythme. La joue de la jeune femme contre la mienne, nos souffles brûlants s'entremêlent et ma peau frissonne rien qu'à ce contact. C'est à mon tour de manquer d'air, de découvrir des émotions que je pensais inatteignables désormais. Ma compagne de ce soir me détrompe sans violence, armée de toute la douceur et de toute la sensualité dont elle semble dotée. Alors qu'elle prend son temps, et me provoque une multitude d'émotions toutes plus extraordinaires les unes que les autres, je ne reste pas sans rien faire. Le bout de mes doigts dessinent son épaule droite, et mes lèvres osent déposer un florilège de petits baisers contre sa joue. La proximité se brise presque trop brusquement à mon goût alors qu'elle s'éloigne en s'accrochant à la console derrière elle. Mon visage demeure mystérieux, curieux, mais mon corps, reste à sa place initiale. Bien moins que la sirène me faisant face est la conclusion que je décide d'offrir à la belle brune, dont les émotions me semblent perturbés. Je me permets de lui tendre la main, tel le gentleman que je suis, cherchant à la ramener près de moi alors que j'entends ses chaussures faire quelques pas d'un côté puis de l'autre. Tu veux... que je m'en aille ? Je ne sais même pas pourquoi cette question est passée de silencieuse dans mon esprit à énoncée à voix haute. Sans doute fallait-il que je la pose... afin d'être certain de ne pas être déjà allé trop loin à son goût.

La tension monte crescendo entre nous, se jouant diaboliquement de nos esprits, nos coeurs et même nos corps tous entiers. Ma propre respiration n'est us devenue aussi erratique depuis des lustres et bigre, ça fait du bien. Voilà pourquoi je me laisse ainsi porter par la suite des événements, allant jusqu'à fermer mes yeux meurtris jusqu'à ce que ses derniers ne soient définitivement plus un obstacle. À peine ai-je réuni les arguments que je souhaite développer brièvement que les lèvres d'Aadhya s'emparent des miennes sans crier gare, ou plutôt si, en hurlant intérieurement la passion l'habitant là, tout de suite. Sans brutalité aucune, j'entoure la taille de la belle brune d'une main afin de la repousser contre le mur porteur le plus proche, et approfondi l'étreinte dans un savant mélange de tendresse, d'inaccessibilité et d'une passion que personne ne me connaissait encore. Un rien de ma personnalité dont peu avaient eu vent jusqu'à lors. Il me fallut être à bout de souffle pour m'éloigner - non sans regret - tout en avançant le bout de mon doigt contre la douce peau de sa joue. Si tu n'es pas prête...ou que tu as peur que cela ne perturbes ton fils... qui a dit qu'on ne pouvait pas attendre ? Je peux comprendre beaucoup de choses, tu sais...

C'était probablement la première fois que l'on me demandait ce que je désirais, moi, dans mon for intérieur. Si l'honnêteté me frappait complètement, je répondrais sans hésiter que je souhaite voir à nouveau, ne pas m'adapter constamment aux situations qui, autrefois me paraissaient simple... et que, au-dessus de tout cela, je la voulais elle. Curieuse émotion après les avoir soigneusement fuis, Aadhya et son fils, afin de dissimuler ma cécité grandissante. Pourtant, lorsque sa voix aussi désirable que son être tout entier me pose cette question... j'esquisse d'abord un sourire. Franc, semblable à de la béatitude. Je pense que je mentirais en n'avouant pas que j'adorerais réellement contempler ton beau visage plutôt que de l'imaginer que je commence d'un ton doux avant de s'emparer de son visage en coupe, caressant ses joues à l'aide de mes pouces, comme si ce toucher pouvait effectivement me permettre de les imaginer, elle et sa beauté ensorcelante. Tu sais, il risque d'avoir des conséquences pour moi aussi. En théorie, je devrais un jour épouser une riche héritière car le rang qui est le mien exige... pourtant... Nouveau soupir avant que je n'embrasse une joue, puis l'autre, avant de m'emparer de ses lèvres en les effleurant d'abord, puis en laissant la fièvre et la passion me contrôler. Ce serait égoïste de ma part de répondre que je veux être heureux... à tes côtés. Mais c'est pourtant ce que je pense, et je n'ai nulle intention de le cacher.