(silby) summer sunet

summer sunset

Il s’agissait du quatrième rendez-vous selon Siloé. Et pourtant, j’avais l’impression qu’il s’agissait du premier. Du plus « officiel », celui qui déciderait de notre relation à venir. Surement à cause de ce que l’on a pu se dire par message. Surement à cause de ce que j’ai pu parler avec ma thérapeute, qui m’a donné plus ou moins le feu vert. Non pas avec Siloé. Mais en règle générale. Il faut croire qu’elle me pense capable de me remettre dans une relation. Et si elle y croit, alors pourquoi je n’y croirais pas non plus ? Dès lors où je lui avais proposé cette idée de piquenique sur la plage, j’étais allé chercher le matériel nécessaire. Petite, bien qu’assez grande pour tous les deux, des coussins. Une caisse exprès pique nique. Sans compter le petit repas, modeste, n’étant pas le meilleur des cuisiniers. Petite salade de riz et en dessert des fruits, prédécoupés. Sans oublier des petits gourmandises par la suite. J’avais pris des chamallows, au cas où si l’on voyait quelqu’un faire un feu de camp, ou que je me décidais à en faire un sur la plage. J’avais essayé de penser à tout, même au petit plaid, si jamais le vent venait à se lever durant la soirée. Je ne me pense pas être l’homme le plus romantique, mais j’avais tenté de faire du mieux que je pouvais. Sans oublier évidemment le bouquet de fleurs. Surement pour lui faire oublier la médiocrité du repas qu’elle allait manger ce soir.

J’étais arrivé trente minutes en avance, de quoi déposer tout sur le sable. Afin que tout soit prêt une fois qu’elle arriverait. Il ne faisait pas si chaud que cela, et pourtant je sentais la sueur dégouliner sur mon front. Le stress. Lorsque je la vis arriver je ne pus que sourire. Elle était encore plus belle que lors de la soirée du bal. Plus naturelle, plus … Siloé. Et c’est ça qui me plaisait. Vêtu d’une chemise grise et d’un pantalon noir je me levais pour lui faire signe. Tout en respirant un bon coup, une fois à ma hauteur, je lui déposais un baiser sur sa joue. Tout en lui montrant notre petit coin pour la soirée, je préférais préciser directement. « J’espère que tu n’as pas trop faim. Je suis mauvais cuisinier. » Mais pour me rattraper, je pris le bouquet de fleurs et le lui tendis. « On ne peut pas être bon à tout. » Je l’invitais alors à s’asseoir à mes côtés. Tou en la regardant, j’oubliais tout. De lui demander comment elle allait, comment s’était passée sa journée. Laissant un blanc s’installer, bien que le bruit des vagues était bien présent lui. C’était plutôt agréable en fin de compte.

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En une soirée tout peut changer. Un rien peut tout changer. La preuve avec le geste de Zed. Avant Siloé, je ne me voyais pas capable de revoir une femme, du moins pas pour l’instant. Il avait suffit que Zed me propose d’accompagner une de ses amies pour que je change. Pour que je me sente mieux. L’envie de la rendre heureuse, de la voir sourire. Passer du bon temps avec elle. Sans prise de tête. Je ne savais pas où tout cela allait nous mener, et on ne tentait d’aller trop vite ou de comprendre. Laissant la vie et le temps nous guider. C’était donc avec un grand plaisir que j’avais préparé tout cela pour Siloé. Je ne l’avais fais pour personne avant. Je suis loin d’être un mec romantique même. J’avais même peur d’en avoir trop fait. Trouvant cela presque un peu trop ringard, parce qu’après tout : beaucoup de femmes semblent apprécier les bad boys de nos jours. Siloé me paraissait différente. Ou alors était-elle tout simplement gentille avec moi, ne voulant pas me blesser quand j’ai pu lui offrir tous ces bouquets et que je me suis comporté tel un gentleman. De base je faisais cela pour Zed, pour ne pas lui faire honte. Et il s’avère que j’apprécie ces moments et le fait d’être un gentleman. Parce que voir Siloé sourire à mes moindres faits et gestes et paroles, ça me rend moi-même heureux. « J’en n’ai pas trop fait ? » J’avais encore énormément de mal à retrouver cette confiance en moi. Mais elle m’aidait pour cela. « T’as raison, viens. » Puis je laissais s’asseoir avant de m’installer à ses côtés pour ouvrir le petit panier et lui montrer ce qu’il y avait. Complètement gêné. « Si la salade de riz ne te dit rien, euh … » Je regardais autour de nous, mais il n’y avait rien. Mais c’était avant de penser que de nos jours on pouvait se faire livrer un peu n’importe où et n’importe quand. Je sortis mon portable, et dis. « On peut toujours se faire livrer. » Je ne voulais pas l’affamer. « T’as ramené de quoi dessiner alors ? » Il s’agissait de la seule chose que je lui avais autorisé à ramener. Après sa personne. Je sortis une assiette, me servant un peu de la salade, et goûtant. Tout en hochant de la tête, j’étais plutôt satisfait. « Mhh … Tu cuisines toi ? Non parce que moi je suis nul… il faut dire que je n’ai jamais eu de cuisine… » Et c’était plutôt une bonne excuse non ? Puis il arrive un certain âge où on n’a plus forcément envie d’apprendre. Où il est plus facile de commander par exemple. Mais pour Siloé, il faut croire que je sortais de mes sentiers battus. Préférant partir à la découverte de terrains inconnus. Et bon dieu, que ça me rendait heureux, de découvrir toutes ces choses avec elle.

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Il ne savait pas trop ce qu’il était en train de vivre avec Siloé. Est-ce qu’il essayait de lui plaire, de la draguer, ou tout simplement, se comportait-il comme un bon ami ? Il savait qu’elle commençait à lui plaire, mais est-ce qu’une relation pouvait se faire entre eux deux ? En était-il capable ? Oui, il doutait beaucoup suite à sa dernière relation. Et il ne voulait pas la blesser d’une quelconque manière. Elle avait l’air si douce, si gentille. Il ne savait même pas s’il la méritait. S’il pouvait mériter une seconde chance en amour. « Bon ça va alors, je n’en suis pas encore là. » Et ça ne lui avait même pas traversé l’esprit à vrai dire. Il se rendit compte à quel point il était à côté de la plaque en ce qui concernait le romantisme. Mais ce qu’elle venait d’évoquer, il le mit dans un coin de sa tête. Juste au cas où. « Quel est ton plat préféré ? Celui que tu fais le mieux ? » Lui demanda-t-il alors qu’ils se retrouvaient tous les deux avec leur petite assiette de salade de riz. Ca ne faisait pas rêver pour un diner censé être « romantique », il s’en rendait compte, mais il n’avait pas eu d’autres idées. Alors qu’elle lui demandait pourquoi il doutait autant de lui, il se sentir gêné, les joues légèrement se rosir. Le Wilby d’il y a quelques mois se serait renfermé sur lui-même à cette question, mais pas ce soir. Il avait appris de ses erreurs, de sa thérapie. Il devait parler, s’ouvrir. « Je pense que ma dernière relation m’a vraiment mis au plus bas… » Parce que oui avant cela, il était plutôt du genre à draguer tout ce qui bouge. Il savait ce qu’il valait, il savait qu’il plaisait. Plus maintenant. Du moins, il savait qu’il était loin d’être le meilleur homme qui puisse y avoir sur terre. « … par ma faute hein. » Rajoutait-il pour être totalement sincère et franc. S’il s’était ouvert de la sorte avec son ex, il n’en serait surement pas là à l’heure actuelle. Mais le regrettait-il vraiment ? Il était en très bonne compagnie. « J’ai parlé d’ailleurs à ma psy, de nous deux … » Pourquoi il lui disait cela ? Aucune idée, il l’avait tout simplement dit. Comme l’impression qu’il en avait besoin.

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Tout en mangeant, ils commençaient à discuter. Apprenant encore à se connaitre l’un et l’autre. Lui qui avait toujours eu du mal à ce genre de rendez-vous, romantique, il s’étonnait d’apprécier le moment. Ou alors était-ce grâce à la compagnie qu’il avait. Bien que ça c’était plutôt bien passé avec Meryana aussi. Peut-être était-ce tout simplement lui qui avait changé. Le fait de ne plus avoir de problème pour parler de lui, pour s’ouvrir, facilitait surement beaucoup de choses. « Pourquoi est ce que ça ne compterait pas ? Je sais pas du tout comment on fait, c’est compliqué à faire non ? » C’était un peu comme si elle lui disait qu’elle savait faire de la glace. Il était un peu impressionné. « De la pizza ? C’est cool ! Tu penses que tu voudrais bien me la faire goûter ? » Ca sera toujours meilleur que les pizza surgelées qu’il a pu s’acheter dans sa vie. Et alors qu’une petit instant de blanc s’installa, Wilby se décida à s’ouvrir davantage à Siloé. En lui avouant avoir parlé d’elle à sa psychologue. C’était un grand pas pour lui. « Je lui ai demandé si elle me pensait prête à aller vers quelqu’un. Si elle me voyait dans une relation avec une autre personne. » Petit sourire, il baissait la tête pour regarder son plat et rajouter. « Parce que je t’apprécie énormément et je ne voudrais pas te faire perdre du temps. » Il releva alors son regard pour le poser sur l’horizon, n’osant pas croiser son regard. « Je sais pas trop où on va… tous les deux… Mais je sais que j’apprécie beaucoup ta compagnie. Que j’ai envie de te revoir, de te rendre heureuse, de voir ton joli sourire sur ton visage. Parce que tout ça, ça me rend heureux moi-même. » Et enfin, il tourna son visage pour la regarder. Voir si elle ne s’était pas enfouie.

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La conversation semblait se faire aisément. Ils continuaient à apprendre davantage l’un sur l’autre. Et bien que jusque là il avait détesté ce moment avec les femmes, il appréciait réellement ces moments avec Siloé. Cette simplicité, ces moments de flottements, où ils se regardent et où la conversation est simple. Ces moments où ils apprennent à se connaitre. « Dis comme ça, ça fait pas rêver. » Dit-il en riant. Bien qu’il ne soit pas compliqué. Il pourrait manger tout et n’importe quoi. Etant un ancien sans abris, il ne fait pas la fine bouche. « Ca peut-être une idée de prochain rencard… » Il la regarda, sentant les joues rougir face à ces paroles. Oui, il voulait la revoir, encore et encore. Partager des petits moments comme ça, des activités simples, de la vie quotidienne. Sans forcément qu’il n’y ait de sexe. Bien que le sexe soit un gros plus oui. Mais il a appris qu’il n’y a pas que ça qui compte. C’est pourquoi, il prend tout son temps avec la jeune fille. Il tente même de s’ouvrir à elle, chose qu’il n’a jamais réellement faite. Ou alors sans avoir réellement envie. Ca ne venait pas de lui, pas avec son exe. Pourtant, avec Siloé, il avait de s’ouvrir, de lui ouvrir son cœur. Mettre sa fierté de côté. Et tout simplement lui dire ce qu’il avait pu dire à sa thérapeute. « Viens là, que je t’embrasse de nouveau. » Et il avança à son tour ses lèvres des siennes pour l’embrasser à son tour. Un baiser doux, mais surement pleins de sentiments naissants. Il regarda alors le reste de son repas, et prit le tupperware rempli de fruit. Il prit une fraise, avant de venir la mettre dans la bouche de Siloé. « C’est moi qui l’ai faite, j’espère que c’est bon. » Il rigola avant d’en prendre une aussi. Evidemment, il n’avait fait que l’acheter, la laver, la couper et la mettre dans cette boite.