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Les originesallemandes, italiennes, irlandaises, anglaises, écossaises, galloises, polonaises.
feat. MADDIE ZIEGLER
mise au monde à boston le 05/04/2003.
américaine.
célibataire, hétérosexuelle et hétéromantique.
étudiante en histoire et littérature s'apprêtant à passer dans la douleur (et dans l'illégalité) en troisième année.
aisé.
Le caractère
juliet, elle est plus que l'ombre d'elle-même. elle donne bien le change pourtant, elle a pas l'air si brisée que ça aux yeux de ceux qui ne savent pas tout ce qu'elle a vécu, tout ce qu'elle vit encore et vivra toujours. elle est souriante et elle a l'air presque l'air fun, un peu mordante, franchement joueuse. c'est une menteuse. elle a pas trop eut le choix. elle a dut apprendre à mentir, le sourire faux perfectionné, elle excelle là-dedans, dans l'art de faire croire qu'elle vit sa meilleure vie alors qu'elle se sent crever lentement depuis la mort de sa soeur. (uc)
Les anecdotes
- ( 01 ) fille. sœur. deux rôles assignés de longue date, le premier l'ayant été, évidemment, à sa naissance alors qu'elle a acquis le second six ans plus tard, à la naissance de sa cadette. deux rôles dans lesquelles elle avait habitude d'exceller, ou tout du moins elle se débrouillait. fillette solaire, pétillante, assez facile à vivre. le sourire aux lèvres, l'expression rieuse. les larmes qui montent vite toutefois, quand la contrariété la gagne. le visage qui se macule de plaques rouges dans ces moments-là, ses yeux bleus qui deviennent immenses et ses bras qui se tendent invariablement vers la personne la plus à même de la réconforter (son père, 90% du temps, s'il se trouve dans les parages à ce moment-là). émotive, assurément, mais pas difficile pour autant. même à la naissance de sa petite sœur, la transition d'enfant unique à aînée de sa fratrie se fait finalement en douceur. proche de sa maman et plus encore de son papa pourtant bien occupé par ses études puis par son boulot, juliet partage de bon cœur ses parents avec la petite aladiah. mieux encore, elle s'avère être une grande sœur investie, voulant non-stop aider et guider sa petite sœur. en dépit de l'écart d'âge, les deux fillettes nouent un lien étroit, juliet prenant un plaisir évident à intégrer allie dans ses aventures.
- ( 02 ) durant des années tout va bien. préservée des conflits qui germent de plus en plus entre ses parents, juliet avance sans mal dans la vie, ne se heurtant qu'à peu de contrariétés. elle ne perd rien de sa joie de vivre et mène richement sa vie entre sa famille, ses amis, l'école et ses passions. quand elle n'est pas tenue de se trouver dans une salle de classe ou derrière son bureau à faire ses devoirs, elle va trouver ses amis, passe du temps avec ses parents ou bien avec sa petite sœur. elle s'intéresse à plein de choses, se montre ouverte et volontaire. elle adore sortir faire du roller, pratiquer la danse, dessiner et lire. tout va bien. c'est le sentiment qui prédomine. certains jours elle est d'humeur particulièrement joyeuse, d'autres jours elle se révèle plus boudeuse, mais rien de bien méchant. la norme, en somme. c'est une gamine active, agréable qui se fait inviter partout et n'a aucun mal à se lier aux autres. ses professeurs l'encensent, louant son travail et son sérieux et ses parents n'ont pas à se plaindre d'elle non plus.
- ( 03 ) 2003. juliet a quinze ans et elle est entrée sans encombres particulier dans l'adolescence. plus regardante du regard des autres, plus caractérielle, elle a grandit, n'est plus une petite fille. pour autant, elle ne se calque en rien au clichés de l'ado difficile qui rejette ses parents et/ou agit comme si la moindre de leurs actions risquait de lui mettre la honte. elle deviens une jolie jeune fille, courageuse et débrouillarde, entourée des bonnes personnes, à même de l'aimer, de l'entourer, de la soutenir et de la conseiller. là encore, tout va bien. et puis, d'un coup, sans qu'elle ne le voit venir (sans que personne ne le voit venir), tout se désagrège. et il ne s'agit pas d'une peine de cœur, ou d'une amitié brisée, de toutes ces choses qui paraissent si primordiales sur le moment et dont les adultes soutiennent d'une voix qui se veut réconfortante que ça ne fait mal sur le moment, que c'est une épreuve qui se surmonte. non. il ne s'agit de rien de tel. juliet garde un souvenir très net de ce jour, de ses parents la faisant asseoir pour lui expliquer la situation. elle se souvient de l'angoisse qui l'avait submergé à la vue de celle qu'elle lisait sur le visage de son père et de sa mère, des tremblements dans sa propre voix lorsqu'elle leur a demandé ce qui s'était passé. la vérité formulée par son père, comme un poids s'abattant sur son cœur. aladiah, sa petite sœur si solaire, si vivante, s'est fait diagnostiquée une leucémie. juliet en reste sonnée un moment. car ça paraît surréaliste. ça sonne comme le speech d'un film ou le début de l'un de ses livres si tristes qu'elle lit consciencieusement et qui s'empilent par dizaine à l'intérieur de sa chambre. il lui faut un moment pour encaisser le fait que ça arrive bien à allie, que ça arrive bien à leur famille, car toute la famille est impactée, forcément. le temps que l'info fasse son chemin, les digues qui l'aident à maintenir son calme s'effondrent en elle, les rougeurs s'invitent sur son visage et elle finit en larmes dans les bras de ses parents non sans penser que ça ne sonne pas bien. elle ne devrait pas pleurer n'est-ce pas ? elle ne devrait pas s'effondrer, ce n'est pas elle qui est malade et allie va avoir besoin d'elle et ses parents vont avoir besoin d'elle eux aussi. alors elle pleure, elle s'effondre, mais pas trop longtemps. même si elle s'effondre en elle-même, même si elle se fêle de toutes parts et se ratatine, elle se ressaisit, au moins à l'extérieur. elle s'accommode de la grosse boule persistante qui loge désormais dans sa gorge et elle revêt le sourire de la jeune femme qu'elle n'est pas tout à fait encore, feignant une force et une bravoure dont elle ignore si elle l'a seulement en elle.
- ( 04 ) après le diagnostic de la leucémie d'allie, ses parents volent en direction de new york pour trouver les meilleurs médecins pour leur fille. juliet reste derrière à boston, confiée aux bons soins de ses grands parents. les adieux sont douloureux et elle doit se faire violence pour ne pas fondre en larmes à l'aéroport, pour se rappeler que ça n'a rien de définitif, mais elle tiens bon et elle en est fière. pour un peu et si elle n'était pas aussi accablée de tristesse, elle se donnerait à elle même un petit coup sur l'épaule pour se féliciter de sa maitrise d'elle-même. comme elle paraît loin, d'un coup, la petite file qu'elle était il y a pas si longtemps et dont les yeux se remplissaient de larmes pour un cornet de glace qui lui aurait malencontreusement échappé des mains. elle se fait fille d'acier, tout du moins elle essaie. elle assure à ses parents qu'ils n'ont pas à s'inquiéter pour elle, qu'ils doivent se concentrer sur allie, qu'elle va s'en sortir, qu'elle n'est plus une enfant qui a besoin d'eux tout le temps. même si c'est du flan. elle n'est peut-être plus une petite fille, mais elle se sent friable, fragile et elle a assurément besoin d'eux mais elle n'a pas le luxe de pouvoir les garder auprès d'elle et elle ne les veut pas auprès d'elle, d'ailleurs, pas si ça doit enlever du soutien et des forces à allie. alors elle les laisse partir. et puis elle les voit quand même un peu. ça dure des années. de brèves visites alors qu'elle réside au quotidien chez ses grands parents, des étreintes toujours trop brèves. des ça va, ma puce ? auxquels elle répond machinalement que oui, bien sûr, ça va. tout va bien, même si rien ne va. qu'est-ce qu'elle pourrait dire d'autre ? ils doivent entendre de sa bouche qu'elle tiens le coup pour pouvoir repartir à new york auprès de sa soeur et elle est prête à leur dire n'importe quoi si ça peut rendre les choses un peu plus faciles. elle se mord la langue, non stop. les larmes coulent difficilement, dans l'intimité. quand elle est seule, parfois quand sa meilleure amie lola est là, ses grands yeux tristes posés sur elle l'invitant à la confidence. mais même seule, même auprès d'une personne de confiance, elle ne lâche jamais pleinement prise. elle serre les dents sans discontinuer même si les fêlures grandissent en elle, la laissant chaque jour un peu plus déchirée. elle a un sale pressentiment. elle ne se l'explique pas, elle ne le dit pas, mais elle est sûre que ça va aller en s'empirant et que rien, rien, ne sera plus jamais comme avant. ses notes se dégradent lentement, ses profs sont conciliants, d'autant qu'elle reste vraiment très loin de l'échec scolaire. elle est juste plus distraite, paraît moins présente en classe, mais comment l'en blâmer ? ses intérêts se fanent et ses nuits sont courtes et peuplées de cauchemars.
- ( 05 ) 2020. juliet a dix-sept ans et entame sa dernière année de lycée. allie est inscrite à un essai clinique et sa sœur aînée tâche de placer là-dedans tout l'espoir (trop mince) qu'elle parviens encore à rassembler. juliet essaie de se focaliser sur ses cours. elle veut intégrer une bonne université, elle veut réussir. et si allie se remettait ? et si sa petite sœur revenait auprès d'elle ? elle convoque cette pensée dès qu'elle se sent faiblir, à deux doigts de flancher. si les choses doivent s'améliorer, juliet ne veut pas qu'allie rentre chez elle pour découvrir que sa sœur a gâché ses chances de réussir. elle veut faire ça pour allie, pour ses parents, mais pas que, bien sûr. elle sait qu'elle se le doit aussi à elle-même. qu'elle a bossé dur pour ça et qu'elle ne se le pardonnera pas si elle échoue. et c'est difficile, c'est pénible même de s'investir, d'étudier, quand ses pensées dévient si aisément, quand le désespoir l'emplit si rapidement. mais elle tiens bon. le sourire faux, son sourire de fille forte, lui viens désormais comme un rien et elle l'affiche dès qu'elle retrouve brièvement ses parents. elle s'efforce d'incarner l'espoir, même si rien à faire, ça sonne faux même (surtout en fait) à ses propres oreilles. son état d'esprit et la douleur qu'elle ressent dans son quotidien a des répercussions sur son apparence physique, elle perd du poids car elle perd de l'appétit et même les cochonneries sucrées dont elle raffolait ne lui font plus particulièrement envie. les couleurs sont fanées, de même que les goûts. elle ne retrouvera vraiment sa vie que lorsqu'elle retrouvera allie. mais la vie ne prend pas ce chemin, jamais. l'essai clinique n'est pas concluant, ça se confirme. le vide se creuse et la chute se précise.
- ( 06 ) 2021. elle a réussi, juliet. elle s'est assurée de se voir ouvrir les portes d'harvard. le souvenir qu'elle voudrait plus saillant de la lettre d'acceptation arrivée dans la boite aux lèvres, de l'effusion de tendresse de ses grands parents, qui s'empressent de la serrer fort et de l'inonder de félicitations, puis ses parents qui prennent le relais, qui lui assurent qu'ils boiront très bientôt à sa santé pour célébrer dignement ce succès. et juliet elle est fière d'elle, mais ça ne fait pas tout, et même si ça représente beaucoup, ça ne représente rien pour allie. allie dont la santé ne s'améliore pas. allie dont le souvenir déjà s'éloigne. 2021 et juliet est désormais une étudiante parmi tous les autres, sur l'un des plus prestigieux campus du monde. elle regarde les autres étudiants de sa promo et elle se sent un peu en déphasage. elle essaie de s'investir, toutefois. ses qualités de danseuse lui offrent une place parmi les cheerleaders et elle grossit les rangs d'une confrérie (ceux de la adams). elle se fait des nouveaux amis en conservant les anciens, elle se rend à des soirées, elle affiche trop souvent son sourire forcé qui est devenu trop naturel, qui lui monte trop rapidement aux lèvres. son cœur continue de se briser sous les vivats et les mouvements assurés qu'elle exécute dans sa mini-jupe, ses pompons bandits en rythme avec les autres. 2021 et ça ne s'arrange pas. les mois qui s'étirent, la fin d'année qui approche. la fin qui approche tout court en fait.
- ( 07 ) 17 décembre 2021, le combat d'allie prend fin. et c'était prévisible à ce stade, vraiment, c'était qu'une question de jours, mais ça fait un mal de chien. à nouveau les digues cèdent en juliet, comme cela a été le cas des années plus tôt, quand le diagnostic est tombé. elle s'enfuit à toutes jambes, manquant de se tordre la cheville dans ses talons qu'elle prend juste le temps d'ôter de ses doigts agités de tremblements avant de repartir à toute allure, comme pour laisser le monde derrière, tout le monde. une main plaquée sur ses lèvres alors qu'elle court encore, à moitié tordue en deux, secouée de tremblements. c'est lola qui la rattrape, des larmes coulant de concert sur ses joues. juliet s'effondre contre elle, verse plus de larmes qu'elle n'a concédé à en verser au cours des dernières années. à quoi bon serrer les dents, à quoi bon être forte ? le combat est terminé. la guerre est perdue. le gouffre qui la menaçait s'ouvre définitivement sous ses pieds et elle bascule dans le vide, à la merci de celui-ci.
- ( 08 ) retour à la vie normale, enfin techniquement. normale car elle rentre chez elle, car elle vit de nouveau avec ses parents. sauf que rien n'est plus normal sans allie et la maison qu'elle retrouve lui paraît vide, dépouillée, bizarrement méconnue, curieusement oppressante; elle respire mal, juliet et elle sait qu'il en va de même pour ses parents. ils sont tous les trois détruits et il n'y a pas de porte de sortie. pas de possibilité pour se soustraire à cette souffrance si violente, si épaisse, qu'elle emporte invariablement tout le reste. les parents de juliet l'entourent à nouveau, physiquement et moralement, ils essaient du moins. les étreintes, les mots de réconforts, mais tout tombe à plat, tout sonne mal. juliet prend les gestes d'affection d'abord, et puis rapidement elle s'éloigne, deviens secrète, difficile, solitaire. le réflexe de fuir, comme si laisser ses parents derrière pouvait la distancer du mal qui la ronge. n'importe quoi. elle part en vrille, elle s'effondre. elle fait des conneries. elle commence à fumer et c'est pas si grave, même si ça l'est un peu quand même. la clope toujours au bec, à peine une finie qu'elle la remplace par une autre. elle veut s'évader, elle veut partir loin. elle est coincée pourtant. coincée dans son corps, coincée dans cette ville, cette université, cette famille, aussi, qui n'en est plus vraiment une sans allie. et les rapports de juliet avec ses parents, autrefois sains, complices, paisibles, se dégradent à grande vitesse. elle qui était une vraie fille à papa le repousse désormais, peut passer des heures face à lui sans desserrer les lèvres. c'est pas mieux avec sa mère, plus passive vis-à-vis des écarts de sa fille là où son mari est bien plus excédé, souvent à deux doigts d'exploser. elle s'en veut juliet, ça l'amuse pas d'être une telle conne, une telle peste. parfois elle veut s'excuser. elle veut dire qu'elle est désolée, désolée pour tout. qu'elle voudrait être meilleure, qu'elle peut être meilleure. elle veut retrouver les bras de son père, de sa mère. souvent même, elle est à deux doigts de leur céder, de leur accorder le privilège de la retrouver, eux qui ont déjà perdu une fille, qui n'ont pas le luxe d'en perdre une autre. mais quand elle est au bord du point de rupture, elle se sent tanguer. et elle s'autopersuade que y a rien à gagner à ça, à finir dans leur bras, à pleurer à nouveau à chaudes larmes. à leur laisser croire que leur petite fille est encore là sous toutes ces provocations, sous toute cette crasse. y a rien à gagner là-dedans car cette fillette n'existe plus. juliet est la première à vouloir la retrouver, mais elle n'est plus là, allie l'a emportée avec elle.
- ( 09 ) dix-neuf années passées sur cette terre, mais elle pourrait bien souffler sa centième bougie sans en éprouver de la surprise. elle a l'impression d'avoir tout vécu, trop vécu. c'est peut-être pour ça qu'elle peut passer des jours sans répondre à ses parents, qu'elle découche et fugue à répétitions. elle se fait l'effet d'être devenue une adulte. une adulte paumée, brisée, lacérée, mais une adulte quand même. toutes les rondeurs de l'enfance qui ont disparu, toute la douceur et le caractère pétillant de sa personnalité qui se sont perdus. elle feint bien à coup de sourires de ne pas être aussi désœuvrée et bousillée qu'elle l'est en réalité, mais elle est plus pointue juliet, plus dure. on se fait mal en allant en avant de gens comme elle, on s'y brise même peut-être. écharpée, aiguisée, faite d'angles durs. y a bien de la tendresse là-dessous, le reste de ce qu'elle était, mais elle a changé, bien trop changé. ça lui plait pas. ça plait pas à grand monde, sauf aux gens qu'elle rencontre alors qu'elle est déjà cet état. pour ceux là, paraît que ça lui ajoute de la profondeur. bah. elle préfèrerait être plus plate. d'autant qu'elle ne se sait pas profonde, juste creuse.
- ( 10 ) maven, elle l'a rencontré dans cet état, courant 2022. elle était sur le campus avec lola, elles marchaient pour regagner le parking, leurs sacs sur les épaules quand un ballon de football a manqué de les percuter, tombant devant elles. lola s'est baissée pour le récupérer et les deux filles se sont tournées pour voir à qui le ballon en question devait être rendu. un garçon fonçait déjà sur elle. un garçon notablement plus âgé et un garçon franchement canon qui plus est. il les a interpellé et lola était à deux doigts de lui rendre le ballon quand, saisie d'une impulsion, juliet l'a récupéré. et au lieu de faire une passe à l'étudiant qui était presque à leur niveau à ce stade, elle s'est mise à courir dans la direction opposée, le ballon dans les bras. lola est restée sidérée, à regarder sa meilleure amie filer et le gars a mis quelques secondes à revenir lui aussi de sa surprise avant de se mettre à courir derrière juliet. c'était ce qu'elle cherchait. qu'il lui courre après. provoquer une réaction. est-ce que ce garçon avait quelque chose de particulier ? non, même si elle le trouvait canon. elle a juste éprouvé comme un besoin de se mettre en avant et c'est ce qu'elle a fait. le type l'a rejointe au bout d'un petit moment et l'a attrapée, nouant un bras musclé autour d'elle, les précipitant tous deux vers le sol. un plaquage qui aurait pu la blesser et elle a grogné mais quand elle a levé les yeux vers le mec à moitié couché sur elle, il souriait, son regard vert lumineux, la bouffant des yeux. il était beau, mignon. y avait quelque chose de décontracté chez lui et une forme d'aisance qui l'a de suite attirée. elle voulait être comme lui. relâchée, apaisée. elle voulait ça plus que tout au monde et elle se sentait aimantée par ce sentiment qu'elle aurait tant aimé pouvoir faire sien.
ils se sont présentés l'un à l'autre avec maven, sous le regard toujours surpris de lola qui les avait rejoint entre temps. il les a invité toutes les deux à une soirée le soir-même, et juliet a dit oui directement, décochant à la ronde un grand sourire. elle était sensée être chez elle ce soir là après un énième conflit avec ses parents et car c'était un soir de début de semaine mais qu'importe. elle n'était plus à une digression près, loin de là. lola n'a pas pu venir et c'est seule que juliet s'est rendue à cette soirée dans un grand appartement penthouse aux abords de bston.
elle savait pas trop à quoi s'attendre. elle s'est retrouvée seule fille parmi plusieurs mecs, tous occupés à se défoncer, à se faire passer un pétard. l'angoisse l'a saisie, mais elle ne s'est pas dégonflée. quand maven lui a tendu le joint, elle a dissimulé son hésitation dans un sourire assuré, essayant de cacher qu'elle n'avait jamais touché à ce genre de choses auparavant. elle s'était jusque là limitée aux cigarettes, ne s'était jamais essayée à quelque chose de plus fort. elle a eut du mal au début, n'a pas des masses apprécié. et puis le pétard est revenu vers elle, une fois, deux fois, trois fois et sans en être particulièrement fan c'est devenu supportable, puis agréable. juchée sur les genoux de maven qui planait carrément à ce stade, elle commençait à se sentir plus détendue qu'elle ne l'avait été depuis une éternité quand la porte s'est ouverte et qu'il est entré, transformant pour juliet la soirée. casteel. - ( 11 ) à la seconde où son regard a accroché celui bleu acier de casteel, le vert chaleureux des yeux de maven a perdu pour juliet violemment de son éclat. maven était toujours beau, mais bien qu'elle ne puisse pas prétendre le connaître au bout de moins de vingt-quatre heures, il lui évoquait une beauté plus classique, plus facile et il émanait de lui l'énergie brute et naïve d'un chien fou. il ne manquait pas de charme et elle était à peu près sûre que des centaines de filles lui aurait volontiers pris sa place sur ses genoux, mais casteel déroba toute son attention quand il s'installa sur le canapé en face d'elle, détonnant parmi tous les autres car il n'était pas défoncé, pas même un petit peu, même pas éméché. il n'a jamais pris le joint, on ne lui a même pas proposé. il avait l'air plus réel que tout le reste et il était presque douloureux pour juliet de détourner la tête de lui. il ne la quittait pas des yeux non plus, son regard d'un bleu très clair à la fois froid et provocateur, contenant comme un haussement de sourcils permanent dirigé dans sa direction. comme s'il lui lançait un défi, quoi que cela puisse être. il avait l'air de dire qu'elle n'était pas à sa place ici, parmi ces garçons, alors même qu'il ne savait rien d'elle. comme s'il avait le pouvoir de la mettre à nue, juste comme ça, de fendre d'un regard la carapace qu'elle s'était donnée tant de mal à construire au cours de ces dernières années. elle était clouée par ses yeux, hautement consciente malgré la drogue prise de tout ce qu'il faisait. elle avait la gorge sèche et l'impression que son coeur battait plus fort et plus vite que la normale. les genoux de maven lui paraissaient instables et dès qu'elle croisait les yeux de casteel (soit quasiment tout le temps), elle lisait dans ces derniers qu'il était contrarié qu'elle se trouve toujours là, comme si elle le décevait d'une façon ou d'une autre. c'était absurde, c'était fort et elle était complètement consumée par lui, n'avait jamais rien éprouvé de comparable.
il lui a à peine adressé la parole ce soir-là et il est parti avant tout les autres. concernant juliet, la soirée a pris fin avec son départ. elle s'est comme effondrée quand la porte s'est refermée sur lui. elle s'était nichée dans un coin du canapé voilà au moins une bonne heure et elle sentait une fatigue sourde et compacte qui menaçait de l'ensevelir. elle ne pouvait pas rentrer chez elle et les garçons qui l'entouraient été dans un bien trop mauvais état pour être en mesure de lui vouloir grand mal. elle n'était pas non plus en état de raisonner très clairement, elle qui avait déjà tendance à prendre les pires décisions même quand elle se trouvait dans son état normal. elle a fini par dormir là-bas, s'endormant facilement pour une fois, presque déjà enveloppée dans les bras de morphée avant même que son corps ne touche le matelas de la chambre d'amis qu'elle s'était accaparée. le lendemain elle s'est esquivée tôt alors que les garçons dormaient encore, la tête embrouillée à l'exception d'une vision très claire : le regard accusateur de casteel invariablement pointé sur elle. - ( 12 ) près d'une semaine, c'est la durée du laps de temps écoulé entre sa première rencontre nocturne avec casteel et le moment où elle reçoit son invitation sur meetsa. une semaine à prendre garde à chaque visage qu'elle croise à harvard, en quête du sien, avant de s'entendre dire par maven qu'il n'est pas étudiant à harvard. elle l'interroge, curieuse, et est surprise de constater que le ton de maven est presque las, un peu cassant même. et tout ceci n'est pas dirigé contre elle, mais contre casteel avec lequel à l'évidence maven n'est pas aussi ami que juliet se l'était imaginé. qu'importe, elle s'abreuve des infos qu'elle obtiens, épluchant les profils meetsa, poursuivant sa quête. elle sait que c'est con, que c'est franchement bizarre même, voir obsessionnel de sa part. elle n'en parle pas à lola, même si elle pourrait juste être honnête, expliquer à sa meilleure amie que c'est bon pour elle de penser à autre chose qu'à son drame familial, même si son attention est parasitée par un regard acéré la provoquant, la fusillant. alors qu'elle continue à le chercher, c'est finalement lui qui la trouve. une demande meetsa qu'elle accepte et c'est le début de tout. ils se mettent à communiquer, leurs messages relativement espacés puis de plus en plus nombreux et envoyés du tac au tac. elle se met à parler plus avec lui qu'avec quiconque. elle le revoit aussi en chair et en os, se met à traîner de plus en plus souvent chez lui. la langue qui se délie, jeu de séduction qui s'installe aussi. ils jouent, mais ça n'est pas ça, ça n'est pas qu'un jeu. elle prend racine en lui et lui en elle. elle parle peu de cette nouvelle relation à sa vie à ses amis, encore moins à ses parents qu'elle tiens complètement dans l'ignorance de ce pan de sa vie. c'est que presque dix ans la sépare de casteel et quand bien même, sa relation avec ses parents et en particulier avec son père est déjà suffisamment orageuse sans qu'elle n'en arrive à expliquer que, la plupart des nuits où elle découche, c'est pour dormir chez un mec plus âgé et qui a coup sûr ne ferait pas l'unanimité. c'est qu'il est pas nécessairement simple à aimer, casteel, et elle est même pas sûre de l'aimer elle-même, juliet.
- Code:
<div class="card-user-bottin-students"><students class="text-s-bebas text-upper">MADDIE ZIEGLER</students><span class="c-uno text-upper text-bold">@"Juliet Blackburn"</span></div>
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