Besoin de compagnie ? - Lassa&Carmen

Une chose était certaine, je ne supportais pas que l'on me résiste. J'avais l'habitude de pouvoir avoir le garçon que je voulais, et quand l'un d'entre eux ne voulait pas de moi, ça m'énervait. Evidemment ça n'arrivait pas souvent, mais bon. Et depuis quelques jours c'est ce qui se passait : J'avais rencontré un garçon il y avait quelques semaines de ça, et j'avais appris que c'était un riche héritier qui pouvait donc me faire connaître pas mal de monde, en plus de me payer des trucs. C'est pourquoi je n'avais pas hésité une seule seconde pour l'approcher. Je pensais que, comme pour tous les autres garçons, il serait flatté et apprécierait de passer du temps avec moi... Et bien non ! Il me résistait ! Mais je n'avais pas dis mon dernier mot, et je comptais bien jouer les hypocrites et faire la gentille pour arriver à ce que je voulais. C'est pour ça que, quand je le vis en haut de la file d'attente pour rentrer dans la salle de cinéma, je ne me gênait pas pour dépasser tout le monde et arriver à sa hauteur. " Lassa ! ", criais-je presque pour qu'il fasse attention à moi. Et quand je me trouvais à côté de lui, je l'attrapais par le bras. " Oh, mon Lassa ! Ce que je suis contente de te voir ! Tu aurais dû me dire que tu comptais aller au cinéma ! Je serais venue te tenir compagnie ! ", lui dis-je tout en battant des cils.

Aujourd'hui, j'avais vraiment envie d'aller au cinéma, me reposer ou je sais pas quoi. Ça faisait 4 jours que la nuit de samedi me hantait, passée avec Luke, un mec que je voyais depuis la rentrée, qui m'intriguait et m'attirait, et nous avions passé la nuit ensemble à faire l'amour, ce qui avait le don de me troubler, maintenant. Il avait fui, et ça m'avait plutôt blessé. Enfin, un cinéma seul me ferait du bien! Arrivé sur place, je me dirigeai vers la file pour payer mon billet afin d'aller voir un film que j'avais envie de voir depuis quelques temps. En plus de m'aider à me changer les idées, ça me déstresserait par rapport aux cours. Heureusement! Parce que j'en avais marre, des cours. Vivement le Summer Camp. Je me demandais ça ressemblerait à quoi, cette année... Je n'y étais pas allée l'an passé, pour je ne sais plus quelle raison, en fait. Ah si, le suicide de mon grand-père... Enfin bref. Je payai mon billet et me dirigeai vers la file qui entrait dans la salle #3 du cinéma où se déroulerait le film. Soudainement, j'entendis une vive voix féminine qui me semblait familière. Je me retournai pour voir qui s'était et soupirai intérieurement. Extérieurement, un petit sourire s'afficha sur mes lèvres. Carmen. Oula.. Ça faisait un moment! C'était une fille à qui j'avais repoussé les avances. Eh oui, mon côté mystérieux me rendait difficile d'accès, parfois.. « Hey Carmen ! » Elle m'attrapa le bras. Bon, j'allais pas quand même lui dire que j'avais envie d'être seul. Enfin, je pourrais, mais bon... « Bah j'ai décidé de venir sur un coup de tête. Je passais par là et voilà! Tu vas bien, depuis le temps? » T'es jolie aujourd'hui! »

Dès que j'aperçu Lassa dans la file d'attente du cinéma, je me dépêchais de bousculer toutes les personnes qui se trouvaient sur mon passage pour le rattraper. Et à peine arriver à sa hauteur que je me jetais presque sur lui et j'attrapais son bras. J'en profitais d'ailleurs pour lui faire les yeux doux et battre des cils. " Oui, ça va très bien, surtout depuis que je t'ai vu ! Et toi ? Oh, c'est vrai, tu me trouves belle ? Oh ! Tu es adorables ! Mais tu sais, ce n'est pas qu'aujourd'hui ! Je suis toujours magnifique ! ", lui dis-je avec un petit sourire et un clin d'oeil. Une chose était certaine, je ne manquais pas de confiance en moi ! " Et que dirais-tu si je t'accompagnais ? Oh, s'il te plait, ce serait tellement chouette ! Je suis certaine que l'on s'amuserait trop tous les deux ! ". C'est vrai que je voulais être avec lui pour son argent, et du coup, je m'étais décidée à faire tout ce que je pouvais pour qu'il change d'avis et qu'il veuille bien d'un moi. Ok, j'étais peut-être un peu trop collante mais... Je faisais comme je pouvais ! Après tout je n'avais pas l'habitude de me faire rejeter par un garçon, alors bon... " Mais quand même, tu aurais pu me prévenir... Je peux être une très bonne amie, tu sais ? "

Ça me faisait bizarre de voir Carmen. Bizarre oui, parce que je me souvenais très bien avoir repoussé ses avances. Il était évident que cette fille ne courait qu'après mon nom... «Kentwell» cachait aussi le nom «Raymond». Et Raymond, c'était le nom de famille de mon défunt grand-père, celui qui avait créé la ligne Victoria's Secret. Ouais, Carmen courrait après ce nom que j'avais, je ne sais pas pour quelle raison, mais sûrement pour sa célébrité. Enfin... " Oui, ça va très bien, surtout depuis que je t'ai vu ! Et toi ? Oh, c'est vrai, tu me trouves belle ? Oh ! Tu es adorables ! Mais tu sais, ce n'est pas qu'aujourd'hui ! Je suis toujours magnifique ! " Carmen avait aussi le don de s'aimer à la folie. Jamais je n'avais rencontré une personne qui pouvait s'aimer autant soi-même. Enfin, elle était comme ça, je crois pas que je pourrais faire quoi que ce soit pour la changer, après tout.. « Content de te faire aller mieux! Et puis bien sûr que je te trouve jolie, voyons, quelle question! » Intérieurement, je soupirais, mais j'allais pas faire mon con et lui dire de dégager ou que j'étais un peu réticent à la revoir. Pas que je la détestais, mais je savais pas trop... " Et que dirais-tu si je t'accompagnais ? Oh, s'il te plait, ce serait tellement chouette ! Je suis certaine que l'on s'amuserait trop tous les deux ! ". Que l'on s'amuserait? Oui, peut-être.. Enfin, on s'amuserait si elle mettait ses battements de cils et ses signes trop affectifs de côté. Je n'aimais pas m'ouvrir aux autres comme un livre ouvert et j'avais l'impression que Carmen essayait de me lire, en fait.. « Ouais, c'est une bonne idée... Allez viens, t'as ton billet? C'est notre tour d'entrer. Tu choisiras les bancs, si tu veux... » Je luis souris sincèrement, enfin à peu près. Nous étions près d'entrer, il ne restait qu'à peu près trois ou quatre personnes devant nous. À ses mots, je souris de nouveau. « Mais oui, Carmen. J'en suis sûr! Tu es de très bonne compagnie... »