tell me all
TW : Consommation d’alcool, drogue douce, violence
Ca ne saute pas aux yeux, ou semble manquer de cohérence, mais il tente de recolle les morceaux Lyssandre. Il tente de sauver ce qui peut l’être dans sa relation avec Florian, malgré toutes les disputes, malgré toutes les engueulades, tous les mensonges, toutes les fois où ils ont tenté de se faire du mal. Il n’a pas été meilleur que le blond, il n’a pas fait mieux, et au fond de lui, il le sait. Seulement, c’était plus facile d’en vouloir au blond, de lui reprocher ses erreurs que d’assumer celles qu’il avait lui-même commis, de ne plus avoir de contrôle sur la situation. Il y a longtemps qu’il ne maîtrise plus rien Lyssandre, mais il refuse de se l’avouer, d’avouer qu’il est désormais piégé dans cette tempête de sentiment, sans la moindre issue si Florian ne décide pas de lui ouvrir la porte. Une porte qui semble demeurée close, malgré les tentatives de l’étudiant pour obliger le jardinier à l’ouvrir. Mais il attend, tente de trouver les mots justes pour mettre fin à l’avalanche de reproches qu’il subit de la part du blond, pour éviter tout ceux qu’il pourrait encore lui faire.
Malheureusement, il heurte l’échec de plein fouet quand le blond se détache de lui, sans avoir prononcé le moindre mot pour le rassurer, pour le laisser penser qu’il y a encore un espoir. Y en a t-il encore un ? Il en doute franchement quand son regard croise celui de l’homme qu’il aime, impassible. D’autres reproches viennent l’acculer un peu plus, comme s’il n’avait pas déjà mal. Et il n’ose pipé mots, en sachant très bien que c’était lui qui avait merdé cette semaine. Certes, Florian l’a rendu dingue, énervé avec ses secrets, avec sa fixation pour Kala ; mais il aurait pû rester chez lui l’étudiant, au calme, à vraiment réfléchir. Au lieu de ça, il avait préféré repousser toute cette histoire, la mettre de côté pendant plusieurs heures, comme si ça suffirait à arranger les choses d’elles-mêmes. Il n’aime pas quand il entend Florian parler d’égalité, comme si tout cela n’était qu’un jeu. Il n’y a pas de jeu, pas de gagnants quand ils souffrent tous les deux. Parce qu’il sait que c’est le cas Lyssandre, et il n’a pas besoin de voir le poing de Florian s’écraser sur le mur pour le savoir. Il le sait, c’est tout.
Il hésite à s’approcher, à tenter un nouveau contact avec le blond mais se stoppe en entendant le nom de Kassim, encore. Il ne le connait pas ce mec, mais il n’en peut plus de le voir interférer dans sa vie de la sorte. Il continue de laisser Florian s’exprimer, l’écoute le plus attentivement possible que son état lui permet. Certains mots le piquent, d’autres le rassurent, de quoi le maintenir dans ce trouble psychologique dans lequel il ne sait pas où il en est avec son amant. La confession du blond lui donne d’ailleurs la migraine. Il avait eut des doutes dans la semaine, en apercevant une moto, puis en discutant avec Erika. Ca pourrait être suffisant pour lui pour partir en claquant la porte, pour mettre fin à toute cette histoire, mais il n’en peut plus de claquer des portes, de simplement hurler de colère après le jardinier. « Je ne comprends toujours pas pourquoi vous faites une fixette sur ce mec… » Kassim. « Je n’ai pas touché Kala, et je ne suis personne. Rien qu’un mec sans importance. Quel intérêt il aurait à s’en prendre à moi ? » Ca lui échappe totalement à Lyssandre, sur le pourquoi ce mec s’intéresserait à lui, chercherait à lui faire du mal, en sachant que ça pourrait blessé Kala justement. Il se masse les tempes, tente d’apaiser la douleur qui semble pulser dans ses veines à chaque battement de son coeur. Il a encore beaucoup à dire, mais cette fois, il entend le faire correctement. « J’ai eu un doute… Quand j’ai vu la moto près du boulot… » Il n’était pas sûr de lui, a finalement pensé à un hasard, mais il aurait dû se faire confiance. « Que l’on soit bien d’accord, ça ne me plait pas… Savoir que tu m’as suivi pendant une semaine, ça ne me plait pas. Que tu te mettes en danger pour me protéger non plus… Parce que je ne veux pas te voir retourner à l’hôpital. Parce que moi aussi je deviendrais fou s’il t’arrivait quelque chose. » Il ose tenter une nouvelle approche, faire un pas vers lui. « Mais je suis prêt à te pardonner. Et je suis prêt à te demander pardon pour le mal que je t’ai fais également. » Parce qu’il le sait Lyssandre, qu’il n’est pas irréprochable, mais aussi que sa décision n’a pas changé. S’il doit passer cette porte, ça sera avec Florian. Il pose la main sur sa joue, vient lui voler un tendre baiser. Le plus doux qu’il lui ait jamais adressé. « Je t’aime. Et je sais que tu as toutes les raisons d’en douter après cette semaine, mais c’est vrai. »