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Des lustres que je n'ai pas ressenti une telle panique s'écouler dans mes veines avec une violence sans précédent. Mon côté écolo est mis sous silence le temps d'arriver à l'hôpital général de Boston, auquel je me rends en bus pour des soucis de praticité et de rapidité. Mon impétuosité du moment se heurte néanmoins à une donnée non négligeable : cette peur de mettre un pied dans cet établissement empestant la javel à cent mètres, où j'ai passé un temps infini ces dernières années. Les flashes du braquage, puis de mon réveil des mois plus tard, ainsi que ma rééducation aussi pénible que douloureuse m'offre sur un plateau une migraine dont je me serais bien passée. L'incessant va-et-vient de l'entrée me semble pourtant lointain, tant mon esprit se trouve prisonnier de ces épisodes sombres de mon existence. Aussi, dans un geste erratique, je m'empare de mon cellulaire afin de dicter un texto d'une voix tremblante, incontrôlable. Pitié, dis-moi que tu vas bien... La commande vocale de ce téléphone me sauve littéralement les fesses depuis six mois maintenant. Je la maîtrise de mieux en mieux, bien au-delà de ma peur panique, ne m'offrant aucune autre option que celle de rester planté tel un piquet de gare. Ma chienne Scylla n'est même pas avec moi... me laissant nu, sans défense devant cette véritable aller simple pour l'enfer.@Ingvar Wayne
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