girls just wanna have fun (w: tallulah)

les joues rosées à la fois par l'alcool et par les multiples danses enchaînées, betty quitte l'atmosphère chaleureuse de la grange pour l'extérieur à la décoration duquel a été apporté un soin tout aussi marqué qu'à l'intérieur. il fait bon dehors. définitivement pas froid, ni trop chaud. c'est juste doux, agréable, pas même le besoin qui se fait sentir de jeter sur ses épaules dévêtues une veste. de toute façon, quand bien même elle aurait besoin de la veste en question, ce ne serait pas une option. elle a oublié la sienne dans la voiture de son frère en venant. qu'importe. décidant de soulager ses pieds chaussées de talons hauts, elle se penche vers l'avant, dénouant toujours dans un sourire les brides dorées encerclant ses chevilles. elle regagne le sol, les pans de sa jupe en dentelle verte coulant sur le sol. qu'importe là encore. elle se redresse, chaussures dans une main alors que de l'autre elle commence à fourrager dans son sac. se faisant, elle se tourne vers tallulah, sa cavalière ce soir. « je pensais pas m'amuser autant ! » qu'elle lance, lumineuse, solaire, répondant plus que jamais dignement à sa réputation de fille lumière. sourire toujours incandescent alors qu'elle extirpe de son sac un paquet de gauloises. ses pieds nus s'enfoncent avec délice dans la pelouse alors qu'elle se dirige vers un assortiment de fauteuils extérieurs installés autour d'un feu de camp. elle tire vraiment son chapeau aux organisateurs. ils ont pensé à tout. elle est en train de s'asseoir quand elle capte avec la retardement ce qu'elle viens de dire et ce que ça peut insinuer. son sourire faiblit, une lueur d'excuse éclosant dans ses yeux bleus. « le prends pas personnellement, je voulais pas dire que je pensais pas m'amuser avec toi » si elle avait cru une chose pareille, elle ne se serait pas rendue au bal en compagnie de tallulah du tout.

Jour de bal. Boule dans le ventre. Coeur qui palpite. Pas de cavalier, mais une cavalière. Pas de sentiment amoureux, mais une jolie amitié naissante. Le décor est sublime. Féérique. Un beau point d'exclamation après tant d’efforts fournis. Tout repose sur les professeurs. Ils pourraient anéantir tes rêves ou les renouveler avec une année supplémentaire au coeur de cette université si prestigieuse. Les examens sont effectivement passés. Ton sort est entre les mains ou plutôt au bout du stylo de tes enseignants. L’été approche à grand pas. L’argent ne coule pas à flots. Chaque dépense est comptée. Ce soir, tout est gratuit. Toute inquiétude a disparu, mais de la culpabilité pèse sur ton joli coeur meurtri. L’énergie positive d’Elizabeth t’aide, c’est certain. Vêtue d’une robe élégante trouvée dans une friperie chic de Boston, tu uses les talons sur la piste de danse et puis vous décidez d’aller prendre l’air à l’extérieur. L’air frais s’engouffre dans tes poumons. Tu humes l’odeur du feu de camp et puis tu t’assois dans un pouf en poussant un soupir de soulagement. « J’avais compris Betty, il m’en faut plus pour que je me froisse » Tu souris et avances tes mains vers les flammes qui réchauffent. Ton regard se perd dans ces dernières. Une absence qui te téléporte dans un passé épouvantable. « Alors toi aussi tu n’as pas trouvé chaussure à ton pied ? Tu crois qu’on est maudite ou un truc du genre ? » Tes opales se débranchent du feu pour s’aligner sur le visage harmonieux de l’étudiante. « Peut-être qu’on est destiné à autre chose, peut-être que je suis destiné à étudier le ciel sans que mon coeur n’appartienne à qui que ce soit » Sur ces mots, tu t’allonges dans le fauteuil moelleux et tu scrutes les étoiles qui dansent au-dessus de l’atmosphère.