carrie au bal du diable ❥ maloa

Cette soirée, je ne sais plus quoi en penser. A cette table, c’était un enfer. Lui, et elle, Félix et Syden. Le pire, c’est qu’elle est sympathique cette fille. Et moi, je suis encore la pauvre cruche qui y a cru, qui laisse une chance à quelqu’un pour qu’on lui laisse piétiner son cœur. Encore. Intérieurement, j’ai envie de me faire la promesse d’arrêter d’être aussi naïve, arrêter de croire aux belles paroles, les mots qui font plaisirs, qui font rougir. Mais je sais que j’en serai incapable, et une fois la tristesse passée je serai sûrement redevenue la même. Je n’en sais rien. L’envie de fuir est là, mais j’ai vite été coupé dans mon élan, oubliant totalement que mon frère m’avait inscrit pour la couronne. Couronne que je porte encore sur la tête d’ailleurs. La tristesse a fait place quelques instants à la surprise de l’avoir remporté avec un certain Roman. Qui n’est autre qu’un des meilleurs amis de Félix. Encore lui. Le faux-sourire aux lèvres, le mascara qui n’a pas encore coulé quand j’ai dû aller chercher ce titre qui me surprend encore, quand je remercie des gens que je connais qui me félicite. Dès que je peux, je fuis cette salle. Je n’y prends aucun plaisir à être élue. Alors que ça aurait dû être une soirée parfaite.   J’ai besoin de toi, je suis dans la troisième tente en partant de la droite. Message simple sans t’en dire plus que je t’envoie, espérant que tu le reçoives rapidement. Besoin de mon amie. J’aurai pu l’envoyer aussi à Lilia, j’aurai bien eu besoin de vous deux à cet instant précis. Les minutes passent et la pression se relâche enfin quand je fonds en larme toute seule dans cette tente, incendiant presque chaque personne qui tente de l’ouvrir voir si elle est occupée. Mes yeux se baladent entre ce décor somptueux de la tente et cette couronne posée à côté de moi. « ça aurait dû être parfait. » que je me murmure toute seule avant de verser de nouvelles larmes. Puis c’est ton visage que j’aperçois enfin. Sans rien dire, je me jette à ton cou, pleurant encore plus fort.

Tu n’étais pas présente ici, seulement pour tes études, tu étais victime d’un chantage de ton père et ancien beau-père, ta liberté comme un rapprochement avec son fils. Chose impossible vu qu’il avait refait sa vie, heureusement, il y en avait au moins un sur les deux de libre et de heureux, ce n’était pas toi. Tu savais que la sentence retomberait, que tu allais devoir rentrer et que tu ne pourrais pas faire ta vie comme tu le souhaitais, même si dans le fond tu réfléchissais à d’autre solution. Te marier avec un homme riche, peut-être qu’il te lâcherait ? Il n’aura plus rien à dire sur ton comportement et tes choix, et il n’aurait plus d’emprise sur toi. A vrai dire, tu n’en savais que trop rien, tu n’avais pas vraiment la tête à t’amuser, mais pourtant, tu étais tout de même venue avec Kian. Il t’avait invité rapidement par message et tu avais accepté, portant une magnifique robe bleu avec des diamants, une coiffure simple mais qui te mettait en valeur. Tu t’en doutais qu’il aurait été là, présent à cet événement, ton regard s’était posé un instant sur ce jeune homme, avec cette demoiselle, te replongeant pendant un court instant dans ton passé. Tu avais chassé rapidement ces pensées avant de tomber sur le message, envoyé seulement quelques minutes plus tôt de ton amie. Tu n’avais pas cherché à comprendre plus longtemps et tu avais pris rapidement le chemin pour te rendre dans cette fameuse tente. A peine tu avais montré ta tête et que tu avais remarqué que quelque chose ne se passait pas correctement. Ce visage d’ordinaire très joyeux, était sombre, montrant la tristesse, la prenant rapidement dans tes bras. « Qu’est-ce qui se passe ma belle ? » laissais-tu glisser entre tes lèvres. Tu savais très bien avec qui elle allait à ce bal, tu n’imaginais pas une seule seconde que c’était de sa faute à lui.

Le téléphone entre les mains, tu as pris la première personne qui passe dans ton répertoire en termes de meilleures amies, et c’est sur toi que s’est tombée. Le mascara qui a quitté mes cils pour se poser sur mes joues, laissant des longues traînées noires. Le rouge à lèvres qui fout le camp. Les yeux rouges et bouffis par les larmes. Je sais que je ne ressemble plus à rien. La fille enjouée de venir à ce bal est maintenant bien loin. Je me suis jetée dans tes bras sans même crier gare, alors que tu me demandes ce qu’il se passe. « Je suis la fille la plus stupide qui soit ! » m’exclamant peut-être un peu trop fort. Je tente de fermer l’entrée de la tente comme je peux. Je refuse qu’on me voie comme ça, encore plus si mon frère passe dans les parages. Ou même Félix. Quoi que, je ne suis même pas sûre qu’il me cherche. « Félix… il est venu avec une autre fille. » Je fini par donner un semblant d’information. « Mon cavalier est venu avec deux cavalières. Pas mal non ? » A peine fini que je laisse de nouveau couler une larme, mais de colère cette fois-ci. Tout se mélange dans ma tête. La tristesse, la colère, envers lui comme envers moi. M’en voulant d’être celle que je suis. L’espace d’un instant, j’aurai aimé être Syden, avoir été capable d’envoyer boulet Félix, lui faire comprendre son erreur. Ou être de ces filles qui ne se sont pas naïves, qui s’en moquent de tout, qui passeraient à autre chose de lendemain. Mais non, je suis moi, et ça me désole.

La soirée battait son plein, tu avais vu plusieurs personnes que tu connaissais, quelques danses par ci et par là. C’était une ambiance bien différente des soirées de Londres et de Paris, mais ça te plaisait tout de même. Pourtant, tu ne pensais pas que cette soirée allait se terminer ainsi, un message qu’elle t’avait envoyé rapidement, tu devais la retrouver dans cet endroit, dans cette tente, loin des regards. Tu avais suivi attentivement les indications pour arriver au bon endroit, une fois sur place, tu ne reconnaissais pas ton amie. Celle qui portait ce grand sourire sur ses lèvres, qui avait reçu le titre de Reine du bal. Elle s’empressa de venir dans tes bras, la gardant un instant comme ça, lui demandant ce qui se passait, tu n’avais rien vu, du moins, rien de grave pour le moment. Mais quand elle prononça cette phrase, qu’il était venu avec une autre femme, la colère s’empara de toi. Tu ne supportais pas de savoir tes amis dans le chagrin, dans la tristesse à cause d’un homme. Encore plus quand il s’agissait de lui, il lui avait déjà fait mal une fois et il continuait encore et encore. « Mais quel enfoiré. » laissais-tu échapper de ta bouche, pourtant tu serrais les dents, essayant de ne rien lâcher pour ne pas la blesser davantage. Tu savais qu’elle s’était de nouveau attachée à lui, énorme erreur, mais tu ne pouvais pas lui dicter sa vie, elle était bien assez grande. « C’est un homme qui prend du plaisir à blesser les femmes. » ton regard en disait long, tu n’espérais pas le croiser en sortant d’ici, tu serais capable de lui mettre une énorme gifle à lui décoller la tête de son corps.