C'était ce genre de tête à tête que j'adorais avec toi. Continuer de te découvrir, d'en apprendre plus sur toi. Capter ce qui se passait parfois dans ta tête. J'étais amoureux, c'était indéniable. J'pourrais même t'écouter parler pendant des heures sans perdre le fil de ce que tu pouvais me dire. Ou peut-être si, un peu, parce que je me perdrais à te regarder être à l'aise avec moi. C'était un tout qui m'était encore inconnu mais que j'embrasais petit à petit. J'avais plus envie de lutter contre ça... Je sais par contre que c'était encore ton cas, alors je me contentais d'attendre que tu sois prête. J'attends que tu embrases à ton tour ces moments comme pouvant être notre quotidien. Debout, je te regardais te rhabiller, ne perdant pas une miette de la moindre parcelle de ton corps bien trop vite recouvert, pour ensuite te suivre dans la cuisine. J'étais ton commis ce soir, pour faire un fondant au chocolat. Un encas qui irait parfaitement bien avec les fraises qui devenaient notre fruit petit à petit. « si, si, j'vais la chercher, j'arrive » Mon attelle, dans mon sac à dos. J'allais dans ta chambre pour aller fouiller dedans, la mettant alors sur mon bras pour bloquer mon bras ainsi que ma main. Le tube de codéine visible, je tournais la tête vers la porte avant de prendre un cachet rapidement. Bouteille d'eau ouverte pour faire passer le médicament et me voilà opérationnel pour le reste de la soirée à tes côtés. Je revenais à tes côtés et attendais tes instructions. Visiblement, tu t'occupais du chocolat et du beurre, donc je m'occupais du sucre et de la farine. « je fais ça ! » Commençant à ouvrir le tiroir en question, c'était pas la feuille qui attirait mon attention, mais plutôt les boites de codéine. Celles que tu avais acheté la dernière fois. Petit bug, à peine visible, le coeur qui s'emballe sans que tu ne le remarques vraiment. Je soupirais avant de fermer ce tiroir et ouvrir celui à côté - le bon. J'attrapais la feuille, cherchant à me concentrer sur la recette plutôt que sur les médocs présents dans cette fichue cuisine. Ne pas y penser, ne pas y penser... C'était dur, mais j'avais pas le choix. Je fouillais pour récupérer les denrées ainsi qu'un conteneur pour mettre les deux dedans. Je récupérais la balance et je m'attelais à tout faire. Non sans jeter des coups d'oeil vers toi... clairement amoureux.

alors que tu t'affaires à sortir tout ce dont vous avez besoin pour faire le fameux fondant au chocolat dont tu parlais, tu marques un temps d'arrêt pour le regarder partir. à son retour, tu le vois avec ce merveilleux accessoire qu'est l'attelle.  — t'as pas eu besoin d'aide? question uniquement rhétorique puisque tu vois bien que la réponse est non. tu te remets à peser tes aliments, les mélanger les uns aux autres, avec l'aide de donovan qui ajoute les aliments pesés préalablement. la pâte à gâteau réalisée, le four préchauffé, t'enfournes le tout pour quinze minutes. — on a quinze minutes devant nous.. dis-tu sur un ton censé être coquin jusqu'à ce que tu te retournes vers l'évier.  — ce qui me laisse le temps de faire la vaisselle ! tu t'esclaffes et mets les mains à la patte directement. t'oserais pas lui infliger cette corvée, mais laisser la cuisine sale, c'est pas ton truc. — t'es le maître du four, si c'es trop cuit, c'est parce que t'auras mal checké ! j'peux pas avoir les mains dans l'eau et les yeux devant le four petite piqûre de rappel parce qu'il se pourrait que tu mettes plus de temps à tout nettoyer et ranger, que le temps de cuisson.

C'était un travail d'équipe tout ça et ça fonctionnait parfaitement bien. Si bien que rapidement, le gâteau était au four, en train de cuire. Quinze minutes. Tu commençais presque à m'aguicher avec ta voix sensuelle... avant de mettre fin à tous mes espoirs d'un moment plus intime que ce cours de pâtisserie. « moins sexy que ce que j'avais en tête... » Mais j'acceptais. Surtout que ça s'était quand même empilé. Je hochais la tête, m'installant sur le plan de travail nettoyé pour regarder le four pendant que tu t'occupais de la vaisselle. Au bout d'une quinzaine de minutes, le gâteau était prêt, la vaisselle était finie et on avait plus qu'à déguster tout ça tout en profitant de notre présence à l'un et l'autre. Un nouveau moment à ajouter dans la bibliothèque fraichement créée de nos souvenirs partagés.