Ethan & Jamie - you gotta be kidding me

Ethan & Jamie Հ you gotta be kidding me

Le bal bat son plein. Moi qui pensais ne pas venir, puis ne pas apprécier la soirée, je commence finalement à me laisser aller à aimer l'ambiance et la compagnie de Lou. Cependant, lorsqu'elle part aux toilettes, j'en profite pour m'éclipser quelques instants pour prendre l'air et m'échapper un peu de tout ça. Je n'oublie pas mon paquet de clopes et m'en allume rapidement une à peine dehors. C'est là que je crois le voir. Jusqu'à ce qu'il réalise qu'il est bien là à quelques mètres de moi.
« Ethan ? ». Je n'ai pas vraiment réfléchi avant de l'appeler, disons que c'est sorti tout seul, comme si je veux m'assurer que c'est bien lui et pas un sosie ou même un fantôme j'en sais rien. Je dois être tout blanc pour le coup. Au final, je m'étais bien accommodé de sa mort. Ce serait mentir de dire que ça m'avait fait plaisir, parce que je ne me réjouirai jamais de la mort de quelqu'un mais disons que je ne l'avais pas pleuré non plus. Ca m'avait fait un problème en moins. Ca m'avait attristé d'une certaine manière, puisque je savais que ça avait fait du mal à Rose, et que je tenais à Rose, mais pour le reste... Et puis j'avais été trop choqué par tous les évènements que j'avais appris en sortant du coma pour m'attarder sur la visiblement fausse mort d'Ethan. Je le dévisage dans la pénombre, en ayant de savoir si oui ou non c'est bien lui tout en cogitant déjà énormément sans savoir. Si c'est lui, il a vraiment du culot pour revenir à Harvard après avoir fait croire à tout le monde qu'il s'était noyé. C'était juste impensable, même pour moi. A croire que c'est bel et bien un plus gros enfoiré que moi.

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Décidément ce genre de soirée ultra lookée ne m'était pas destiné. Je desserrais ma cravate étouffante puis détachais ma veste de costume pour me munir de mon paquet de cigarette. Il fallait bien que ça arrive un jour, je m'étais trop longtemps voilé la face à propos de ma relation avec Presley. Si bien qu'aujourd'hui, alors que je commençais à m'éprendre d'Evelyn, ma meilleure amie devenait un sujet de discorde. Mais Presley était-ce réellement que ma meilleure amie ? Si c'était le cas alors je ne serais pas là, entrain de fuir celle que j'étais sensé faire tournoyer autour de moi dans la salle de bal. J'étais en colère, en colère après moi même. Je n'avais pas évolué, j'étais toujours aussi perdu, indécis qu'à l'époque. J'avais toujours ce problème de ne vouloir blesser personne et au final je décevais tout mon entourage et je me retrouvais seul. Seul avec mes paquets de clopes et mes bouteilles d'alcool. Je ne prêtais plus attention à tout ce qui m'entourer, cette altercation avec Evelyn m'avait déconnecté du monde. Je devais fumer, là tout de suite, pour dissiper ce malaise en moi.

Enfin à l'extérieur, je levais directement les yeux au ciel, suppliant Dieu ou je ne sais qui de me rendre la vie beaucoup plus facile. Les étoiles étaient à peine visible, c'était si triste de pourrir la nature, nous ne pouvions même plus la contempler. Et puis alors que je m'apprêtais à allumer mon poison, j'entendis quelqu'un prononcer mon prénom. Soit c'était une vieille connaissance à qui je n'avais pas dit que j'étais finalement vivant soit j'hallucinais. J'avais cherché le visage ayant pu me connaître mais en vain. Je m'étais alors avancé dans la pénombre jusqu'à apercevoir une silhouette commune. Oh oui celle là je ne pourrais pas l'oublier, Jamie. Je n'avais jamais été pressé de lui faire part de ma présence à Cambridge. Il ne m'avait jamais accueilli dans sa vie, j'étais un monstre à ses yeux, et tout compte fait je ne cherchais plus à m'immiscer dans sa vie. Il ne voulait pas de moi tant pis, j'avais essayé. Mais alors pourquoi m'avait-il interpellé, pour m'en coller une ? Je gardais une distance de sécurité avant de confirmer mon identité. " Oui c'est bien moi, Jamie c'est ça ? " demandais-je avec une pointe d'ironie, comment oublier celui qui partager une partie de mon sang. " Dis donc je ne t'aurais jamais vu à un tel évènement mec " à cet instant, d'autres questions me taraudaient, comme notre soeur, Rose. Avec elle c'était beaucoup plus facile, quoique... Depuis que Solweig nous avait quitté, je ne devais plus être dans son coeur.

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Franchement, je me demande si on ne m'a pas glissé quelque chose dans mon verre. Une drogue forte par exemple, si forte qu'elle me fait halluciner et revoir mon frère censé être décédé il y a de ça six mois. Je fronce les sourcils en essayant de distinguer plus précisément son visage alors qu'il se rapproche de moi avec une certaine méfiance. J'en oublis ma cigarette qui se consume, trop intrigué et choqué pour faire quoi que ce soit. " Oui c'est bien moi, Jamie c'est ça ? " Son ironie me fait l'effet d'une bombe. Aucun doute, c'est bien lui, pas un quelconque autre frère, son jumeau ou n'importe. Ma surprise se transforme en colère. Comment est-ce qu'il a pu faire un truc pareil ? Faire croire à sa mort, faire souffrir tous les gens qui l'aimaient -ou l'aiment, je ne sais plus, les laisser le pleurer ? Immédiatement, je pense à Rose. Je n'ai pas vraiment eu d'explications sur son départ, mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est lié. Alors forcément, j'en veux à Ethan, beaucoup. Au moins maintenant j'ai une vraie raison de ne pas l'aimer. " Dis donc je ne t'aurais jamais vu à un tel évènement mec. " Est-ce qu'il est sérieux ? Il vient vraiment de m'appeler "mec" ? En faisant genre il me connait et tout ? C'est plus fort que moi, je lache ma cigarette, l'écrase avec le pied puis avance doucement de quelques pas vers mon demi frère. « J'adore les bals. » Ok, c'est complètement faux, mais c'est juste histoire de lui faire comprendre qu'il ne me connait pas, et qu'il ne me connaitra probablement jamais. Puis sans réfléchir je dois bien l'avouer, mon poing part. Il faut dire que son visage était beaucoup trop tentant, sa petite joue qu'il me tendait. Pliant et dépliant les doigts, j'ajoute. « Mais merci, je me sens tout de suite plus à ma place. »

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J'avais encore joué au bon grand frère accueillant et bim, un coup de poing en pleine tronche. Je l'avais pas vu venir celui là. Ce mec était vraiment perturbé, moi qui croyait avoir un grain, je n'avais jamais été violent à ce point. Cette soirée qui avait fini plus rapidement que prévu m'avait déjà entraîné dans mon côté sombre, cette provocation suffisait pour m'allumer. Ma pommette me lançait, j'avais porté ma main à mon visage pour tâter les dégâts. Son petit air hautain commençait sérieusement à me gonfler, j'avais fait pas mal d'effort, il n'avait jamais été prêt à enterrer la hache de guerre, tant pis pour lui, la guerre était déclarée. Tandis qu'il m'était passé sous le nez, fier de m'avoir amoché, j'attrapais sa veste avant de le retirer vers moi pour lui mettre à mon tour un bon coup de poing. Deux frères se battant, quel magnifique spectacle, nous allions bientôt attirés les regards. " C'est quoi ton problème merde, t'as une bouche, mais si tu préfères qu'on se casse la gueule y a pas de soucis j'ai plus grand chose à perdre " une étrange sensation de déjà vu me figea un instant, son regard, son visage me faisait penser tout simplement à moi il y a quelques années. " T'as jamais cherché à comprendre qui j'étais de toute façon, ça t'arranges de me hair on dirait " à l'époque déjà lorsque je n'avais encore rien fait, que j'avais juste appris qu'il était mon frère il n'avait pas été très heureux à l'idée, alors après ma disparition et les derniers évènements, je n'étais pas prêt de faire parti de son cercle d'amis ou je ne sais quoi. Malgré ça nous partagions le même sang bordel. Je maintenais ma main contre son torse pour le séparer de mon corps qui rêverait probablement de rouer de coups. " Je ne t'ai jamais voulu de mal, si tu ne veux pas d'un frère à ce point je respecte ta décision cependant je serais curieux de savoir pourquoi tu as toujours eu tant d'agressivité envers moi " à dire que j'allais rentrer tranquillement chez moi et que je me retrouvais maintenant nez à nez avec mon pire ennemi. Jamie poussait de toute ses forces, soit il décidait d'être intelligent soit on repartait pour un combat sanglant.

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Un bon coup de poing, c'est tout ce qu'il me fallait. Maintenant, ça va mieux, je me sens tout de suite plus détendu et calme. Pas moins rancunier et énervé par rapport à Ethan, mais sous contrôle on va dire. Je ne me trouve pas excessif, trop violent ou quoi que ce soit. Après avoir fait ce qu'il a fait, agi comme il l'a fait, j'estime qu'il méritait au moins un bon coup pour lui remettre les idées en place. En fait, je me trouve même sympa. Peut être que son entourage l'a pardonné facilement, mais il faut bien que quelqu'un lui remette les idées en place. Faire croire à sa mort ? Sérieusement ? Si je l'aimais bien, il se serait pris deux coups de poing.
Alors que je cogite, je sens Ethan m'attraper et avant que je réalise, une vive douleur me paralyse la mâchoire. Par réflexe, je porte une main à mon visage en lançant un regard noir à mon soit-disant frère. " C'est quoi ton problème merde, t'as une bouche, mais si tu préfères qu'on se casse la gueule y a pas de soucis j'ai plus grand chose à perdre. " Je rigole gentiment. Ca ne lui va tellement pas de faire le caïd. " T'as jamais cherché à comprendre qui j'étais de toute façon, ça t'arranges de me hair on dirait " Franchement, sur ce point là, ce n'est pas moi qui vais le contredire. Pour une fois qu'il dit un truc censé. " Je ne t'ai jamais voulu de mal, si tu ne veux pas d'un frère à ce point je respecte ta décision cependant je serais curieux de savoir pourquoi tu as toujours eu tant d'agressivité envers moi. " Ajoute-t-il tout en maintenant une certaine distance de sécurité entre nous comme s'il croyait que j'allais le taper de nouveau. Je ne suis pas du genre à vouloir avoir toujours le dernier mot, j'ai fait passer le message que j'avais à passer, maintenant c'est bon, je ne vais pas le taper sans raison, je ne suis pas un buffle ou quelque animal sauvage, je sais quand même me tenir. Je toise, tape, remet ma veste en place et souris, c'est aussi simple que ça. « Je crois que tu ne te rends pas bien compte de ce que tu fais subir aux gens qui t'entourent. T'arrives en seigneur là, comme si tu t'attendais à ce qu'on te mange tous dans la main. J'ai jamais dit que je ne voulais pas d'un frère. Je ne te veux juste pas toi comme frère, t'es beaucoup trop comme ton père. »

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Jamie avait prononcé la phrase de trop. Qui il était pour me juger en une fraction de seconde, et me comparer à mon père que je n'avais pratiquement jamais connu, c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Je serrais les poings, évitant de lui en coller une de plus. Je n'en avais plus rien à foutre, j'arrêterais de vouloir croire en une famille soudée. Je n'avais rien demandé à personne, en me côtoyant les gens devaient se douter que j'étais instable, j'aimais vivre ma vie comme je l'entendais point. À l'avenir je serais beaucoup plus prévenant pour leur éviter de "souffrir". " Sérieux Jamie, ne te permet pas de juger les gens sans les connaître, mon père lui n'est jamais revenu me voir, moi je suis là, je suis plus qu'humain que ce con " finalement il n'avait quand même pas tort, j'avais de ses gènes... Je me voilais peut être la face, je ne voulais pas apparaître comme ce monstre et pourtant, inconsciemment je marchais sur ses plates-bandes. Je ne disais pas que Jamie avait eu plus de chance que moi, mais lui il avait eu droit à mon père, pas moi, moi j'avais vécu avec une mère ivrogne. Enfin bref, la situation n'était pas prête de s'arranger entre mon demi frère et moi même. Je ne voyais plus quoi apporter à la conversation, dans son esprit j'étais un bon crétin, mais comme on dit il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. Si ce mec était vraiment mon frère il finirait un jour où l'autre par être plus souple avec moi. Pour l'instant je n'allais pas chercher à le rallier de mon côté, c'était peine perdue. " Bref, je suis ravi de voir que tu vas bien en tout cas, je pense qu'on a plus rien à se dire, tu n'es pas prêt à m'avoir comme frère, donc... " J'avais l'impression qu'il n'existait aucune culpabilité chez Jamie, c'était l'occasion de voir s'il souhaitait savoir ce qu'il m'était arrivé ou au contraire me laisser m'en aller.

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Je crois que pour une fois, on est d'accord sur un point : "notre" père est un con. Mais je doute que ça aille plus loin, que ça suffise à nous rapprocher. Je nous imagine bien mal tous les deux autour d'un verre à discuter de la pluie et du beau temps, ou partager nos tristes anecdotes sur notre géniteur. Quand à lui étant humain, qu'il me permette d'en douter. L'être plus que notre père, c'est relativement facile, puisque lui ne l'est pas du tout. Mais quel genre de personne humaine fait croire à sa mort et laisse tout son entourage en deuil ? Et pire, selon moi le suicide de Solweig a quelque chose à voir avec le fait qu'il l'ait abandonnée après l'accident et qu'il se soit "noyé" par la suite. Alors question humanité, on repassera. Il me sert ensuite un petit discours, comme quoi il serait ravi de voir que je vais bien et que vu que je ne suis pas prêt à avoir un frère, il va y aller. J'hallucine là. Alors quoi ? Il va juste disparaître une fois de plus ? Moi qui suis de nature très patiente, j'avoue que là je ne le suis plus du tout. « T'as raison, fais ce que tu sais faire de mieux, tire toi. C'est vrai que c'est la meilleure manière de montrer que toi, t'es prêt à avoir un frère. » Peut-être qu'au fond, je suis blessé. J'étais dans le coma et mon frère et ma soeur se sont barrés, alors forcément, je me sens super aimé. Et puis, s'il tenait un minimum à moi, il insisterait non ? Là, il me prouve juste que c'est un lâche et il essaie de remettre toute la faute sur moi, comme si le fait qu'on ne s'entende pas est uniquement du à mon comportement. « Et tu sais où est Rose ? Non ? Parce que moi non plus, figure toi qu'après ta prétendue noyade elle s'est tirée elle aussi. Qui sait, elle est peut être vraiment morte elle! »

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C'était une blague ? Je ne savais décidément plus sur quel pied danser, déjà que je n'étais pas doué dans n'importe quelle relation, alors dans ce cas là c'était bien pire. Jamie me détestait et en même temps je ressentais que ma présence, être son frère ça comptait pour lui. Malgré les apparences, Jamie était sensible à toutes ses histoires, peut être même un peu plus que moi et Rose. Rose qui s'était apparemment volatilisé, lui aussi ignorer où elle se trouvait. " Arrêtes tes conneries, elle est bien plus intelligente que nous deux, on a de la chance de l'avoir, elle reviendra nous sonner quand elle sera prête, enfin je pense... " bon pourrais-je enfin allumer ma cigarette oui ou non ? Oui, j'avais attrapé une cigarette du paquet à moitié vide puis j'avais enflammé le bout, je remplissais mes poumons de ce poison tout en jetant parfois un coup d'oeil à la silhouette de mon demi frère. Je m'y faisais toujours pas, j'avais une famille autre que ma mère. Si autrefois j'avais vu ça comme un cadeau, aujourd'hui c'était un vrai cauchemar, un puzzle complètement défait. " Écoutes Jamie je suis prêt à t'accueillir mais pas toi alors je t'abandonne pas, loin de là je suis toujours dans le coin, quand t'auras fini de bouder fais-moi-signe ! Parce que franchement c'est pas après moi que tu dois gueuler mais après notre père, c'est lui qui nous a mis dans cette situation " je ne pourrais pas faire mieux pour la soirée, j'en faisais suffisamment après le coup de poing qu'il m'avait foutu. Finalement j'avais peut être gagné en maturité après m'être ressourcé au Texas. Puis merde j'avais d'autres soucis en tête, la femme que j'aimais m'avait piqué une crise au milieu de la piste de danse. " Ce n'est pas ma soirée, je suis désolé, tu voudrais pas qu'on se revoit autre part, tu veux mon numéro où tu me donnes le tien ? " lui avais-je demandé en me rapprochant de lui pour apercevoir son regard menaçant dès que j'entrais dans son espace vital. " Je t'harcèlerais pas, c'est con on est de la même famille et on se comporte encore comme des étrangers " ajoutais-je en sachant pertinemment que pour lui nous étions encore des étrangers.

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Spoiler:

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Je pense qu'on a bien plus de points communs que ce que je veux bien me l'avouer. Comme par exemple le fait qu'on est mauvais dans les relations humaines -comme si on avait besoin de plus de difficultés. Ou encore le fait qu'on tienne les uns aux autres dans cette fratrie. Enfin, ça reste un bien grand mot. Je tiens à Rose, pour sûr. Et il s'avère que je tiens peut être un tout petit peu à Ethan, si on cherche bien, vraiment bien, bien au fond. Sinon pourquoi je serais autant énervé par son comportement ? Par le fait qu'il se soit fait passer pour mort ? Je lui en veux d'avoir fait ça à Rose, mais je lui en veux aussi de m'avoir fait ça. Je me suis senti abandonné à mon réveil : Rose, Aby, Ethan, tous étaient partis. Mais ça, je suis bien à dix milles lieux de le reconnaître. Quand il parle de Rose, je soupire. Je n'aime pas du tout l'idée de devoir la partager en quelque sorte, vu qu'ils s'entendent bien entre eux, et que moi je ne m'entends avec aucun des deux. Mais je sais qu'avec Rose, c'est un amour silencieux et l'entendre parler d'elle alors qu'elle a disparu m'énerve légèrement, surtout qu'il ne semble pas plus inquiet que ça. Personnellement, je me pose des questions depuis des mois. Je suis cependant d'accord sur un point : on a de la chance de l'avoir. « A mon avis, on n'a pas la moindre idée de ce qu'elle est en train de vivre. Et si tu tenais un peu à elle, tu t'inquièterais toi aussi. » Si Rose n'a pas la preuve que je tiens à elle, Ethan maintenant l'a et il peut en témoigner.
Lorsqu'il reprend la parole, je me sens bouillir de nouveau. J'ai l'impression qu'il ne comprend rien à rien, pire qu'il fait exprès de ne rien comprendre et de me considérer comme un gamin. « Attends, tu crois vraiment que ce que je fais là c'est bouder ? C'est pas un jeu, c'est pas parce que toi t'as fait le mort que moi je boude, j'suis quand même plus mature que ça. » Je secoue la tête, effaré par autant d'incompréhension. Je ne peux pas croire qu'il ne réalise à quel point il peut faire souffrir les gens autour de lui et faire comme si de rien n'était, ou en tout cas le prendre autant à la légère. « Tu peux pas remettre toute la faute sur notre père, quand t'as décidé de te faire passer pour mort, c'était pas sa décision, quand t'es revenu et que t'as prévenu personne ça l'était pas non plus, alors pour une fois assume et laisse le en dehors de ça. Cette situation là, c'est toi qui nous a mis dedans. » Je m'étonne moi même par le calme dans ma voix. Il a beau être plus âgé, j'ai l'impression d'être le plus mature de nous deux. « Ce n'est pas ma soirée, je suis désolé, tu voudrais pas qu'on se revoit autre part, tu veux mon numéro où tu me donnes le tien ? Je t'harcèlerais pas, c'est con on est de la même famille et on se comporte encore comme des étrangers. » J'avoue que là, je ne sais pas quoi faire, il me prend un peu de court. Accepter, refuser ? Je me dis que c'est peut être le moment de lui montrer que je vaux mieux que lui et que je sais mettre ma rancoeur de côté pour le bien être de tout le monde. Même si je n'ai pas particulièrement envie de garder contact avec lui, je me dis que ça peut toujours servir de l'avoir dans mes contacts, on sait jamais, en cas d'urgence ou quoi. En tout cas, c'est l'excuse que je me donne à moi même pour accepter sa proposition. Je tends la main. « Passe moi ton téléphone. »

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Ce soir ce ne serait pas le grand soir pour des réconciliations entre les deux frères impulsifs. D'ailleurs je ne savais pas encore si ce jour arriverait. " Au départ je n'avais pas l'intention de me faire passer pour mort Jamie, j'ai vraiment failli y crever, maintenant je suis là et je compte bien me rattraper " j'avais tendu mon téléphone au beau brun, et tandis qu'il pianoté à mon avis son numéro, je le regardais du coin de l'oeil. Au fond j'étais fier de lui, il avait de la gueule, un mec, un vrai. Mais quand pourrais-je lui dire au risque de passer pour un lèche-bottes ? Notre histoire était bien compliquée, je savais que la clé était probablement Rose. Elle seule possédait à mon avis la capacité de nous lier. Jamie m'avait rendu mon portable, j'espérais qu'il ne m'ai pas fait une mauvaise blague en entrant le numéro de quelqu'un d'autre, je lui faisais confiance pour une fois. " Merci, on se revoit bientôt, portes-toi bien, je t'embêterais dans quelques temps !" ma voix était beaucoup plus calme, j'avais relâché la pression, il était mon petit frère et malgré toutes les horreurs qu'ils pourraient me balancer au visage, je ne pourrais m'empêcher de le défendre, de l'aimer. J'avais tourné les talons avant de disparaître dans la nuit noire, complètement chamboulé par ces retrouvailles et par le fait que Rose soit introuvable.

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