N'oublie pas, ici c'est notre jardin secret - Feat. Emma

© Kaiji
Cette journée s'annonçait vraiment pourrie. Les révisions me sortaient par les yeux. Mais il fallait que je bosse si je voulais pas avoir le droit à un aller simple pour London city. Etre un étudiant boursier, c'est franchement un truc des plus chiant. Codage, codage, codage. J'en pouvais plus. J'étais pas Zuckerberg. Je faisais de l'informatique à défaut de pouvoir finir ma vie sur scène en train de jouer de la guitare. Non pas que je détestais ça, bien au contraire. Mais trop bosser sur ça m'avait fait un peu regretter mon choix d'études. Plus qu'un an dans tous les cas, et c'était terminé.

J'avais reçu un SMS d'Emma, qui voulait qu'on se retrouve au QG. Emma, c'était avec Louane une des filles avec qui j'étais tout le temps fourré. Il y avait Dixie avant, quand elle n'était pas encore cette moralisatrice sans moral. Emma et moi partagions même un lieux rien qu'à nous deux, qu'on avait trouvé lors d'une soirée un peu trop arrosée. C'était un vieil apart abandonné dans le centre de Cambridge. Notre "jardin secret", notre lieux idéal pour se détendre un peu loin du regard des autres. Pas de raisons que les flics passent par ici.

J'avais prit ma guitare et son étui rempli de petites pilules et poudre, c'était pratique pour transporter tout ce qui n'était pas vraiment légal. Emma était déjà dans l'apart, assise sur un des canapés défoncés et vieillis. Elle n'avait pas franchement l'air d'être la plus heureuse du monde elle aussi. Mais nous ne polémiquions jamais sur nos émotions. C'était chiant de parler de ses émotions. Je la saluais par une accolade puis m'assis à coté d'elle et ouvrit mon étui de guitare en y sortant un sachet avec des cachets.

"J'ai ramené quelques trucs sympa !"

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J'avais besoin de me mettre une mine monumentale aujourd'hui, et c'était l'occasion de le faire. Personne ne viendrait nous faire chier. Nous avions de quoi faire. Alors autant bien commencer. Je pris un cachet et l'avala, en prit un deuxième dans ma main et le mit dans la bouche de Emma.

"Ce soir, c'est la maison qui offre !"

J'avais pu me procurer une bonne dose de cachets et de poudre grâce à mes talents de hacker. Mon dealer avait besoin que je lui pirate quelques sites histoire de rendre son passé un peu plus clean, du coup, le paiement s'était fait à coup de poudre blanche, et de pilule. Ca compensait pas mal le fait qu'en ce moment, j'étais vraiment en rade de tune. Et si je perdais ma bourse, ça allait être encore pire. J'avais même commencé à dealer pour des petits Lowell qui voulaient se décoincés, mais ce n'était pas ça qui allait payer la dernière année de mes études. Je pris mon téléphone portable histoire de mettre un peu de musique et rendre le lieux un peu moins lugubre. C'était le genre de musique un peu planante, pile ce qu'il fallait pour commencer une soirée comme celle-ci. Je posais ma tête sur le dossier du canapé en fermant les yeux.

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J'avais les yeux fermés jusqu'à ce que la jeune femme me pose une question des plus banales. Les cours ... J'avais pas envie d'aborder le sujet, mais je répondit quand même malgré tout, par politesse. J'ouvris les yeux pour me tourner vers elle, en passant ma main dans mes cheveux.

"Je suis pas mal dans la merde pour les exams, faudrait que je me mette à bosser ..."

C'est alors qu'elle me lança une phrase assez particulière sur un ton pas du tout adapté. Son mec l'avait déjà trompé, ça commençait bien. Je connaissais bien Konrad, le mec, ou alors l'ex du coup ? d'Emma. Nous partagions souvent des joints en soirée et j'aimais bien la compagnie de ce type. Mais tromper Em, c'était pas cool de sa part, surtout parce que la jeune fille avait l'air sincère avec lui. Je pris un joint déjà roulé dans ma boite de clopes et l'alluma.

"Konrad est con ... Je suis désolé pour toi Em'."

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Je passais mes bras autour d'elle, elle avait l'air d'avoir envie que je la prenne contre moi, et j'avais toujours été quelqu'un de tactile avec mes amis, surtout Dixie, Lou et elle. Je la serrais légèrement contre moi quand elle sorti une phrase qui fit écho en moi "C'est chiant, tu sais, le love". Oui c'était chiant, ça te rendait dingue, faible, con, tellement con. J'avais été amoureux une seule fois, et ça durait depuis que j'étais arrivé ici à Harvard. Ca n'avait jamais vraiment terminé, parce que Jon était toujours dans mon coeur. Mais Jon était mort, et Jon m'avait foutu une belle droit quand je lui avais signifiait que je ressentais plus que de l'amitié pour lui. Mais ça, seule Dix était au courant, j'avais jamais encore parlé à personne, que oui Luke Lewis, le mec qui enchaine les nanas puisse aussi tomber amoureux ... D'un homme en plus. Je détestais l'amour et toutes ses futilités.

"L'amour, c'est tellement inutile ... On à qu'à dire qu'on fête ton célibat, ta liberté ce soir."

Je lui souris, les soirée où on bad, c'est pas des bonnes soirée. J'étais pas venu pour qu'on se pleur chacun dans nos bras, c'était pas vraiment notre truc à Em et moi. Je lui embrassais tendrement le front avant de tirer à nouveau sur ce joint qui logeait au bout de mes doigts.

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J'avais quelque chose de plus fort, bien plus fort, quelque chose que je n'avais jamais testé, une étape que je n'avais jamais franchis. La trouille peu être. Ouais, ça devait sans doute être ça. Mais pourquoi pas tester maintenant. On avait tous les deux envies de planer à 2000 à l'heure ce soir, oublier toutes nos merdes. Et n'y avait rien à craindre, c'était juste elle, et moi.

"J'ai quelque chose de fort. Je sais pas ce que ça vaut. Mais au dire de mon dealer, on pourrait pas que planer au dessus de toute cette merde avec ça."

Je me relevais, enlevant mes bras qui s'étaient enroulés autour d'elle, et ouvrit une petite boite dans ma caisse de guitare. J'étais hésitant, mais tellement excité par la chose. Au fond, j'avais toujours voulu essayer. J'en sorti un petit flacon rempli d'un liquide translucide et deux seringues, et posa le tout sur la table basse.

"Te sens pas obligé de me suivre si tu te sens pas."

C'était un poil provoquant, mais j'étais du genre comme ça. Je pris le produit pour le mettre dans la seringue prévue à cette effet, puis, en me servant de ma ceinture comme garrot, je m'injectais ce qui semblait être le futur plus gros moment de plane de ma vie dans les veines.