Battlefield + Alemo

Seconde soirée entre coloc, à ce rythme, ça risque de devenir une habitude qu’aucun de vous ne voudras assumer. Nemo est sorti comme toujours et toi t’es sagement assis devant la télé à savourer une bière ou plus. En vrai, tu ne comptes plus depuis un bon moment déjà. L’alcool descend bien et la partie entamée s’étend sur la durée. Tu t’exerces, tu peaufines tes trucs dans l’espoir de battre l’effronté qui te sert de partenaire de chambre. Le seul point positif avec ce gars, c’est qu’une fois qu’il est endormi, tu peux faire c’que tu veux avec lui. La dernière nuit que tu as passée dans son lit était étrangement réparatrice. La chaleur de son corps te procurait une certaine forme de sécurité et son bras autour de ta taille, l’affection dont tu avais besoin. Le corps des hommes est ta faiblesses et dans ton monde, il est difficile de pouvoir en profiter autant que tu le souhaiterais. T’assume pas. Ni devant lui, ni devant personne d’autre et pourtant… ton attirance pour la gente masculine se voit des kilomètres à la ronde. Au bout d’une heure, la carcasse de Nemo franchit le cadre de la porte. Tu le laisses jouer au coq sans même poser le regard sur lui, trop captivé par ce qui se passe à l’écran. En guise de provocation, tu descends ta bière d’un trait, dissimulant ainsi un rictus malicieux derrière le verre ambré.

Comme prévu, le bordel fait irruption dans la chambre au même moment que Nemo. Ce dernier revendique son titre de roi de rien du tout en ordonnant de baisser le son de la télé, chose que tu ne fais pas. Tu provoques autant qu’il t’emmerde et c’est une chose qu’il t’a apprise au fil du temps. Avant tu étais plus timide, enclin à faire ses quatre volontés, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Regard qui se pose sur le jeune homme, tu observes discrètement le spectacle qui se déroule sous tes yeux. Corps sculpté dans le marbre, couvert d’une fine couche de sueur que t’irais bien cueillir du bout de la langue, il faut avouer qu’il à tout pour lui, sauf le caractère bien entendu. Tu esquives gracieusement le bout de tissus odorant, grimace de dégoût déformant les traits de ton faciès d’ange. Sans perdre une seconde, tu glisses ton nez sous ton t-shirt là où l'air est encore respirable et attend qu’il se glisse sous la douche et profite un peu de l’eau chaude avant d’attraper son vêtement imbibé de sueur pour lui balancer par-dessus le rideau. ‘’ On profite de la tienne d'abord du con. ‘’ Tu te penches pour attraper son short, tire sur le rideau et fait claquer le tissus humide sur le galbe ferme de sa fesse.

Entre vous il n’existe rien d’autre que la guerre et un terrain jonché de mines prêtes à exploser au moindre faux pas. Palpitant dénué de tendresse et d’affection à l’égard de cet homme qui partage ta chambre alors qu’au fond de toi se cache l’âme fragile d’un enfant en quête d’amour et de sécurité. Nemo fait ressortir ce qu’il y a de pire en toi, il érige des murailles aussi hautes que le ciel, t’enfermant ainsi dans une tour quasi imprenable. Il t’attire autant que tu aimes le détester et ton regard envieux ne rate aucune occasion lorsqu’il ose se dénuder devant toi. Tu restes discret, voire secret. Il ignore le fait que tu aimes te glisser dans son lit lorsqu’il dort paisiblement, que tu prends goût à ses étreintes réconfortantes, mais une fois de plus, il met le feu aux poutres en osant réclamer la présence de Maya pour le satisfaire. Tu attends qu’il baisse sa garde avant d’attraper l’arme du crime et de te diriger dans la salle de bain. Le tissu claque violemment contre sa fesse si bien que l'écho résonne dans la pièce pendant plusieurs secondes. Tu rigoles intérieurement en imaginant la marque rouge sur son derme, mais ton rire se transforme rapidement en crainte lorsqu’il met la main sur toi. Regard qui s’assombrit, tu tentes de te défaire de son emprise sans grand succès. Il évoque sa femme et un frisson de dégoût parcourt ton échine. T’aime pas les femmes, encore moins la sienne. Visage beaucoup trop près du tien, tu fais au mieux pour maintenir une distance raisonnable entre vous. ‘’ Autant que la mienne puisse t’en faire. ‘’ Tu continues de le provoquer, même si tu sais que ce n’est pas la chose à faire. Tu veux juste qu’il laisse Maya tranquille, qu’il arrête de s’imaginer des choses avec elle. ‘’ Lâche-moi. ‘’ Un grognement sourd fait trembler tes cordes vocales. ‘’ Allez, fou moi la paix! ‘’ Tu es trempé de la tête aux pieds, y’a de l’eau partout sur le sol et tu sais pertinemment qu’il ne sera pas celui qui se proposera pour la séance de nettoyage. ‘’ Au fond, tu me désires mec. Tu m’emmerdes h24 pour cette raison, j’suis con de ne pas avoir deviné avant. ‘’ Billes lunaires ancrées aux siennes, tu soutiens son regard, prêt à subir les répercussions de tes aveux totalement aléatoires et infondés.