astre noir (oksana)

Les talons claquent dans les couloirs de l'université, elle semble pressée et ne jette aucun regard aux étudiants qui passent à côte d'elle. En fait elle ne leur accorde jamais le moindre regard, ne daigne parler qu'aux membres de sa confrérie la plupart du temps. Et pour l'instant elle a surtout besoin d'une dose de caféine pour supporter ses prochaines heures de cours ; médecine pour se créer une vie de rêve c'est joli mais elle est épuisée par les examens et les révisions. Attendant devant la machine à café elle fronce les sourcils en sentant une main se poser sur ses épaules, se retourne lentement prête à claquer des crocs, se radoucit en reconnaissant le visage de son amie. — ah ce n'est que toi, j'ai eu peur que ce soit un de ces idiots là-bas. d'un signe de tête elle désigne un groupe d'étudiants dont elle ne connaît même pas l'identité - et elle se moque bien de la connaître. — et puis regarde moi, à devoir attendre derrière ces ... gens pour me payer un café dégueulasse. c'est donc à ça qu'on est réduites dans cette université ? si j'avais su, j'aurais plutôt tenté Yale. pas besoin de cacher son caractère hautain et jamais satisfaite devant son amie, depuis le temps qu'elles se connaissent elle a l'habitude. millie croise résolument les bras et lève les yeux au ciel, un long soupir s'échappe de ses lèvres, mécontente de patienter.

Rares sont les personnes qu'elle supporte dans cette université et à qui elle daigne adresser la parole. Mais avec Oksana c'est différent, elles se connaissent depuis leur plus tendre enfance, ont grandit et évolué dans le même monde bourgeois. Elle est son double. Donc en voyant le visage de sa meilleure amie, ses traits durs s'adoucissent immédiatement. — peut-être qu'ils veulent des autographes. ou ton numéro, tu fais toujours sensation toi. ou peut-être que c'est elle qu'ils regardent de travers parce qu'ils croient toutes les conneries diffamatoires des journalistes sur le business de ses parents. peu importe, ces gens ne lui arrivent pas à la cheville.  — franchement harvard c'est vraiment plus ce que c'était. ils acceptent n'importe qui dans cette université maintenant. elle récupère son café tant attendu et grimace quand ses lèvres goûtent le liquide brûlant et fade. — dégueulasse. mais j'en ai besoin. elle marque une pause. — t'as pas cours toi ?

Elles se connaissent depuis une éternité toutes les deux et millie est heureuse d'avoir son amie dans la même université, elle en a besoin pour supporter tous les autres. mais c'est justement parce qu'elles sont si proches que millie peut se permettre de lui faire des remarques que beaucoup trouveraient déplacées mais qui sont en réalité de l'humour - un humour difficile à percer puisque le visage de millie est rarement souriant, toujours fermé. — personne ne regarde ton cul, on s'en fout d'ailleurs, il est moche. elle pousse un soupir, évidemment qu'elle plaisante mais une personne passant à côte ne pourrait pas le comprendre tant ses traits sont sérieux.  — un cours de quoi ? putain tu pouvais pas faire droit, comme 90% des étudiants de cette fac. je comprends rien à ce que tu me dis. l'informatique c'est vraiment pas son truc, elle est douée en médecine et biologie elle, c'est tout ce dont elle a besoin pour poursuivre les aspirations de ses parents.  — j'ai cours de chirurgie plastique dans deux heures. faut bien des gens comme moi pour refaire des fessiers comme le tiens.