CONSTANCE V. CHOSTAKOVITCH ✧ Elizabeth Olsen

En correction

« Maman, raconte-moi l’histoire de papa. » ----

Née d’un père immigré russe et d’une mère anglaise, Constance grandit dans un foyer aimant et heureux avec un grand-frère Dimitri et une plus jeune sœur Nina. Immigré, Anatoli Chostakovitch, arrive en Angleterre en 1987 pour fuir la situation politique et sociale en Russie ainsi que sa famille, à l’âge de 18 ans. Il rencontre sur les bancs de l’usine d’assemblage de pièce ferroviaire, Margaret Smith, 18 ans, belle, blonde aux yeux bleus avec un sourire chaleureux et réconfortant. Le couple se marie quelques mois après s’être rencontré, c’est le coup de foudre et l’amour avec un grand A, qui les a réunis. Deux ans après leur mariage, le couple accueil Dimitri, puis Constance et quelques années plus tard Nina.

Malgré l’amour du foyer, c’est une situation financière bancale qui accompagne Constance toute sa jeunesse. Son père travaille en tant qu’ouvrier à l’usine où il avait rencontré son épouse et sa mère s’est arrêtée de travailler après la naissance de sa sœur, pour s’occuper de la fratrie.

Newham – Quatier Nord de Londres ----

Peu de personnes vous recommanderont de venir dans ce quartier où les fréquentations ne sont pas bonnes, si vos intentions sont louables. Ville d’ouvriers et de chômeurs, le taux de délinquance augment chaque année. La pauvreté est la compagne de nombreuses familles, qui vivent de l’aide gouvernementale et des faibles salaires des ouvriers. L’éducation et la scolarité n’est pas la priorité, cependant, l’entraide et le soutien sont des valeurs que vous trouverez à tous les étages des grandes barres d’immeubles délabrées.

Constance avait grandi dans ce quartier, ballotée entre les cris de ses voisins et les courses au magasin discount tous les samedis après-midi après une demi-heure dans le bus 300 en direction de East Ham. Elle revoyait sa mère, sac de course dans la main gauche et la liste dans la main droite, chiffrant au centime près, se privant. L’argent était tabou dans leur famille, on ne parlait pas du salaire de papa, ni de l’argent que maman ramenaient, de temps en temps. On préférait parler amour, bienveillance et réussite. Son père n’avait jamais parlé de sa famille en Russie, ni de la situation qui l’avait poussé à tout quitter. Sa mère était issue d’une famille monoparentale dirigée par son père et sa sœur aînée. La famille évoluait à huit clos, avec un entre-soi très strict concernant la famille maternelle.

Les quartiers Nord embarquaient quelques écoles élémentaires, portées à bout de bras par des professeurs et instituteurs volontaires, croyant fermement à l’éducation pour tous. Constance avait fréquenté la Dersingham Primary School de sa plus petite section de maternelle, jusqu’à la fin de son élémentaire. Les élèves étaient tous des enfants de Newham, portés par les valeurs que le gouvernement donnait à ses familles. Délaissement, pauvreté et négligence. Constance habitait une petite maison dans le quartier de Canning Town, avec un petit jardin mal entretenu, où les herbes hautes arrivaient à hauteur de clôture. Sur le rebord de la fenêtre de la cuisine trônait, Henry, le poisson rouge de sa sœur. Le poisson tournait en rond dans son bocal sans jamais s’arrêter, Constance le regardait durant plusieurs minutes quand elle partait à l’école, le voyant nager sans but et horizons à rejoindre.

La suite de sa scolarité s’était déroulée normalement. Elle fréquentait l’établissement Seven Kings High School dans la banlieue de Newham. Elle sortait majeure de toutes ses classes et frôlait l’excellence dans toutes les matières. Acharnée de travail, elle brûlait de curiosité et de soif d’apprendre qui l’avait poussé toujours plus loin et plus fort vers l’excellence. Malgré ce farouche attachement à l’apprentissage, ses parents ne pouvaient pas suivre financièrement à ses ambitions. Ils l’avaient toujours accompagné et avait été à ses côtés pour la voir réussir, essayant du mieux qu’il pouvait pour la soutenir.

Oxford ----

Après son diplôme, elle obtient une bourse d’excellence pour renter dans la prestigieuse université d’Oxford. Elle était la première de sa famille à faire des études supérieures, elle était la fierté de son entourage. Son frère était parti travailler juste après le lycée pour soutenir ses parents et aider sa sœur à réaliser ses ambitions et lui permettre d’atteindre ses objectifs. Elle resta trois ans à Oxford, à faire les allers-retours entre Newham et l’université d’Oxford. Elle révisait dans le bus 104 en direction de Stratford le soir et réécrivait ses thèses dans le tube en direction de Oxford City Center. Constance ne pouvait s’inventer de vie, elle ne pouvait que la subir. Elle voyait d’autres élèves combiner vie étudiante et études, pourtant, elle avait l’impression de ne pas pouvoir y arriver. Durant trois années, Constance ne s’était consacrée qu’aux études et au temps partiel qu’elle avait chez Naga Huts à côté de Mayesbrook Park. Elle s’autorisait à fumer une cigarette Gladstone, volée à son père dans le tiroir de l’entrée. Les nuits étaient fraiches en hiver à Newham.  Ces moments dans le parc après avoir travaillé lui permettait de contempler la nature et de saisir des instants de vie.

Constance était l’élève au milieu de l’amphithéâtre qui prenait des notes au stylo sur un cahier noircie de mot. Elle était celle qui arrivait en première et qui partait en dernier, après avoi rempli trois pages supplémentaires d’indications supplémentaires fournies par le professeur. Ces journées étaient rythmées comme une partition. Elle quittait la maison familiale vers 4h du matin, étaient assise en cours jusqu’à 16h, assurait son service de serveuse et de cuisinière jusqu’à 23h et terminait ses révisions vers 1h du matin. Durant ces trois années au rythme effréné, Constance n’avait jamais pris du temps pour elle ou pour ses camarades de promotion. Sa santé vacillait par moment, lui demandant de prendre du repos. Constance ne pouvait pas se permettre de fléchir. Elle avait trop investi pour céder au moindre obstacle.

Excellente en cours de physionomie, anatomie et génétique, son professeur le docteur David Paterson, lui avait souffler à l’oreille qu’une bourse pour Harvard, ainsi qu’une passerelle était possible, si elle souhaitait continuer ses études à l’internationale. Il était convaincu qu’elle irait loin et serait le médecin de demain que tout patient souhaitait rencontrer. Il avait été le pilier de ses études et l’épaule sur laquelle flancher quand le monde devenait trop lourd à porter sur ses épaules. Constance se pensait Atlas, mais elle n’était que femme. Le professeur Paterson avait été celui qui avait déposé sa demande de passerelle vers Harvard et le dossier de bourse, qu’elle avait obtenu avec les félicitations grâce à son excellent dossier.

Harvard ----

Constance était partie pour Havard en 2013 dans l’objectifs de se spécialiser en Gynécologie et en Obstétrique. En arrivant sur place, elle avait remarqué que son mode de vie anglais n’avait rien à voir avec celui américain. Elle vivait sur le campus et n’avait plus besoin de faire des heures de trajet pour se rendre ne cours. Elle appréciait de nouveau un sommeil réparateur et se permettait de sortir quelques fois avec ses colocataires ou les élèves de sa promotion. Certaines soirées étudiantes restaient dans sa mémoire. Elle travaillait à temps-partiel chez Mr. Bartley's Burger Cottage, afin d’aider ses parents et se permettre de profiter de la vie étudiante.

Attachée à sa réussite, Constance n’avait jamais donné la priorité aux garçons et n’avait jamais eu de relation sérieuse. Elle n’arrivait pas se confier et à permettre à quelqu’un de rentrer dans son mode de vie parfaitement organisé. Constance passait le plus clair de son temps à étudier entre les cours, la bibliothèque, qu’elle connaissait comme sa poche et son bureau dans sa chambre, qu’elle partageait avec une autre étudiante. Elle avait, pour la première fois, essayer de décorer la partie de sa chambre et d’y apporter une touche féminine et jeune. Elle s’était sentie étudiante sur un campus normal et non pas cette étudiante avec une dizaine de cahier aux feuilles arrachées qui courrait dans les couloirs de l’université. Constance, s’était offert trois mois après son arrivée aux Etats-Unis un ordinateur portable, qu’elle chérissait comme la prunelle de ses yeux.

Quelques temps après son arrivée, elle avait intégré le programme d’interne au sein du Massachusetts General Hospital. Constance avait réalisé toutes ses années d’internat au sein des différents services et avait terminé ses études au service Gynécologie et Obstétrique. Elle avait donné tout son temps et ses connaissances durant ses années, afin de parfaire ses aptitudes. Constance avait été marqué par le premier accouchement qu’elle avait assisté. Une jolie petite fille qui avait crié comme si ses poumons pouvaient atteindre mars, les larmes des parents, le premier peau à peau et les premiers examens post-accouchement. Elle avait compris qu’elle voulait vivre ses moments de joies et parfois de malheur tout le reste de sa vie. Elle voulait accompagner ces familles.

Obgyn in Boston ----

Sorite major de sa promotion, elle avait décidé d’ouvrir son propre cabinet hors de l’hôpital afin de pourvoir exercée comme elle le souhaitait. Constance avait ouvert un cabinet cossu et conviviale eu centre de Boston, sous l’impulsion de son ancien professeur le Dr.Paterson et sa référente de thèse le docteur Nawal M. Nour. Elle avait axé ses recherches et sa spécialisation sur les sujets l’endométriose extra-pelvienne et les grossesses à risque.

Constance est dévouée à son travail et aux femmes qu’elle soigne et accompagne sur le chemin de la parentalité, de la maladie, du deuil et du renouveau. Elle est fière du chemin qu’elle a parcouru et souhaite pouvoir s’offrir la possibilité de rencontrer quelqu’un et de vivre aussi en tant que femme. Son métier lui permet de vivre confortablement, d’avoir son propre appartement et d’aider ses parents à vivre mieux. Son frère s’est marié il y a quelques années et elle est l’heureuse tante de deux jumelles merveilleuses, prénommées Alba et Camilia. Sa sœur avait suivi ses traces et était rentrée en école d’avocat afin d’aider les plus démunis. Même en venant de Newham, on peut arriver à réussir.