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Too late
Retour à Boston, les vacances sont finies et pour une fois, je trouve ça bien dommage. J’aurais volontiers profité de quelques jours de plus pour me reposer, mais aussi pour réfléchir à tout ce qui m'attendait maintenant que j’avais remis les pieds en ville. Les cours, le boulot, et des projets persos. Beaucoup de projets persos. Des projets qui me motivent, me donnent envie d'offrir le meilleur de moi-même, de ce que je sais faire, mais des projets très gourmands en temps et en énergie. Ce soir, les deux me font défaut. J’ai passé ma soirée - et plus encore - à l’atelier mis à disposition à l’université pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions, sans déranger ni être dérangé, à tel point que j’en ais oublié que le temps continuait d’avancer et que les jours n’étaient pas extensibles. Plus d’une heure du matin quand j’ai reposé les yeux sur mon téléphone pour connaître l’heure. Autant dire que je n’avais pas vu passer la soirée. Plus d’une heure du matin, et voilà que je suis confronté à des soucis techniques concernant le reste du déroulé de ma nuit. Trop tard pour me rendre chez mon chéri pour y passer la nuit, trop tard pour faire un crochet dans la plupart des restaurants, trop tard pour envisager de cuisiner en rentrant sans réveiller toute la colocation. Trop tard pour tout, on presque. Sur le chemin, je bénis le 7 Eleven d’être encore ouvert et de me permettre d’acheter quelque chose de déjà tout prêt et d’avoir qu’à le réchauffer en rentrant chez moi. J’arpente les allées un peu distraitement, en profite pour faire deux trois courses supplémentaires. Quitte à être là. Les bras chargés, je me dirige vers la caisse, me stoppe net à quelque mètres de celle-ci en voyant la personne qui la tient. A l’intérieur de moi, le choc est brutal, résonne dans chacune des cellules de mon corps. Pas elle. Une des boîtes glisse entre mes bras, et bientôt, le reste ne tarde pas à suivre. « Merde ! » Du moi tout craché ça. Je m’abaisse pour tout ramasser quand je commence à la voir bouger de l’autre côté du comptoir pour s’approcher. « Reste où t’es, je veux pas de ton aide ! » Ni de son aide, ni de rien qui pourrait à nouveau me lier à elle.
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