face à la réalité w/libre

Assise sur la plage, la brune accuse la brise chaude, les embruns à chaque nouvelle vague, qui fait osciller ses boucles en un rythme lent. Elle a délaissé les fêtes et les grands rassemblements, à la faveur d’un moment plus paisible, ici, face à l’océan. Elle n’en revient pas, que le séjour soit passé si vite, qu’ils en sont déjà à la fin du douzième jour, et qu’à la réalité ils vont devoir à nouveau se confronter. Une fois n’est pas coutume pour la Haiwee, elle n’a pas envie de rentrer, elle désire tout sauf retourner à l’université. Ce qu’elle souhaite, c’est s’imprégner de cette émotion de liberté.

Forte de cette idée, elle se redresse, les voilages de sa robe se mouvant aux rythme de ses déplacements, un sourire dessiné sur le charnu de ses lèvres, elle se satisfait de la sensation du sable humide dans lequel s’enfonce ses pieds, avant de pénétrer dans l’eau… Elle se laisse surprendre par la chaleur de cette dernière, toute habillée, le tissu collant à son derme, elle s’introduit plus encore, jusqu’à se laisser flotter… Seule avec elle-même, plus que jamais, l’instant, elle l’apprécie, aime l’idée de vider son esprit.

Mais une vague plus forte vient la submerger si bien qu’elle en avale une giclée d’eau salée. Si bien qu’une fois la houle passée, elle se redresse, racle sa gorge à défaut de tousser. " Y a quelqu'un ? " Les paupières plissées, elle réalise que sa solitude n’était que factice, elle cherche en un rapide oscillement du visage à comprendre où se trouve la silhouette ou si ce n’était qu’un mirage. A la lueur de la lune, elle remarque enfin la jeune femme qui couvre son corps à l’aide de ses mains. Pour lever le doute sur son interrogation, l’amérindienne répond ; « Oui, » trop minime comme justification, « mais je suis là en paix. » Enfin, même si elle ne comptait croiser personne à l’origine de sa baignade improvisée.