QUE TU M'ARRACHES MA VERTU × LENA

pluie artificielle glisse sur la peau hâlée. les doigts qui passent dans les cheveux pour essorer les restes, abrège le moment dans l’avidité de te retrouver. toi. ce presque inconnu aux détails révélés. l’innocence ébranlée, celle que j’veux voir tomber sous mes excès. l’égoïsme comme armure, préfère gagner que perdre. les échecs sont trop brutales pour vouloir encore m’y confronter. promesses du minimum, du presque rien mais assez pour que tu pousses la porte. pour que tu franchisses la ligne rouge, entre dans le royaume des limbes quand tout devrait t’pousser à te rétracter. pourtant c’est ta voix tremblante, ce ton hésitant qui accuse la timidité.

abandonne l’endroit de la perdition. encore brûlante de notre appel, pas encore rassasiée. empiète sur la sérénité d’ton esprit, bafoue l’innocence encore accablante. j’ai pas l’droit de faire ça, pas l’droit d’alimenter tes fantasmes en sachant que je les rendrais acide un jour. pas l’droit d’entrer dans ta tête, d’me faire cette place qui n’est pas la mienne. qui viendrait empoisonné tout ce qu’il y a encore de sain chez toi. pourtant j’suis là, réduisant presque à néant la barrière protectrice. te pousse à commettre l’erreur. j’reste, en sachant que j’en suis une.