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"je t'aime"
Lavender & Casey
Lavender & Casey
Le générique de fin du film défile. Une musique à la fois entrainante et mélancolique sort de la télévision. Je me laisse bercer par la respiration de Lavender, blottie entre mes bras. Sa joue chaude contre mon bras me donne des frissons. J’emmêle ses longs cheveux bruns entre mes doigts et colle un baiser dans son cou. Je la serre un peu plus contre moi, jusqu’à sentir son pouls. Son souffle chaud me rassure. Je me perds dans ses magnifiques yeux noisette. Nous restons silencieux et immobiles ainsi pendant plusieurs minutes. J’aurais pu rester là à observer le moindre des détails de son visage pendant des heures encore, voir même des années, mais la réalité me rattrape toujours. Je colle mon front contre le sien et en fermant les yeux, lâche dans un souffle : « Je t’aime. » Pour beaucoup de gens, ce mot ne signifie pas grand-chose, il est employé à tords et à travers, mais il a une grande signification pour moi. Je ne l’ai vraiment utilisé que dans les moments importants : avec ma mère, le jour où j’ai crus mourir, quand j’avais cinq ans ; avec Stacey, à son enterrement ; avec Lavender, trois fois : la première fois -celle où je lui ai tout avoué-, lors de l’attentat et en Thaïlande. Je prends ses mains entre les miennes. Je c’est que c’est le bon moment. Le bon moment pour lui avouer. En même temps, j’ai peur. Peur de sa réaction. Je sais qu’elle m’aime pour ce que je suis, mais ça… je sais que ça vas lui faire mal… mais plus j’attends, plus horrible ça seras. Dans tous les cas, je vais la faire souffrir : autant si je lui dis que si je ne lui dit pas ; car dans tous les cas, je jour J, elle m’en voudra. D’avoir été là pour elle si peu de temps, de n’avoir peut-être pas fait ce qu’il fallait faire… et même si je vais me battre, je ne veux pas me battre seul. Je veux qu’elle soit à mes côtés. Je veux qu’elle m’aime jusqu’au dernier moment. Je ne veux pas finir comme j’ai commencé : seul. Je sais qu’il y aura toujours des gens pour moi : mes amis, ma famille… mais celle que je veux, c’est elle. Les larmes me montent aux yeux. J’ai peur. Je sais qu’elle le voit. Je garde la tête baissée, les yeux fermés. Je respire lentement. Mes mains tremblent. « Je t’aime. » A présent c’est tout mon corps qui tremble. J’ai vécu tellement de choses avec elle. Mes mains sont moites. Je revois son visage sur le brancard, dans le Transept. Mon estomac se noue. Je sens encore la chaleur de sa peau contre la mienne en Thaïlande. Mon pouls s’accélère. Je revois son visage sous la pluie, en janvier. Un sourire nait dans la commissure de mes lèvres. Je revois sa beauté dans sa robe au bal et ma main posée sur ses hanches. Ma poigne sur ses mains se resserre. Je revois ses jambes dans leur fauteuil pendant le saint valentin. Mon corps se crispe. Je me souviens des histoires d’Irlande que je lui ai racontée et de ces soirées passées au piano. Mon souffle se fait saccadé et fort. Je revois son visage et son assurance lors du road trip. Un sanglot s’échappe de ma gorge. « Je t’aime ; ne m’en veux pas. » Je me doute qu’elle ne doit pas comprendre pourquoi je lui dis ça. Il faut que je lui dise… je ne peux pas lui cacher plus longtemps et faire comme si tout vas bien alors que ce n’est pas le cas. Reaghan m’as dit de chercher mes bons mots… mais les bons mots, je ne les ai pas. Les bons mots ne sont pas ceux que je vais lui annoncer… ces derniers compromettent tous l’avenir à long terme qu’on aurait pu avoir ensemble et même si j’ai appris à vivre au jour le jour… j’aurais voulu avoir une vraie vie ; une vraie vie avec elle. « Je t’aime ; pardonne moi…» J’essaye de prendre mon souffle pour continuer, pour tout lui avouer, mais je n’y arrive pas. Je ne veux pas. Je ne veux pas lui faire du mal. « Lavender... j’ai quelque chose de difficile à t’annoncer mais promet moi d’abord une chose : de tout faire pour étre heureuse. ».
© Fiche de Hollow Bastion sur Bazzart
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