plage inerte. sable humide qui grouille sous les pieds, petites billes qui s’accrochent sous la plante nue. talons délaissés sur le chemin, cendrillon des temps modernes. mauvaise princesse au mauvais rôle. ratée. flux sanguin intoxiqué par l’éthanol, encore beaucoup trop pour être raisonnable. jamais été, jamais été d’celles qui s’contentent d’un bout de rien. d’une moitié. d’un reste entamé. jamais été d’celles qui savent s’arrêter quand c’est trop, quand c’est nocif, quand ça fait mal. toujours c’maudit espoir qui fausse la conscience. la mène en bateau jusqu’à ce qu’elle coule. jusqu’à ce que tout prenne l’eau. pieds qui s’enfoncent un peu plus, sous les étoiles qui brillent trop. dézippe la fermeture éclaire de ma robe, fait glisser le tissus le long des cuisses jusqu’à l’enjamber pour la laisser derrière moi. légèreté. juste envie de nager au milieu d’rien, d’être dans une bulle qui n’explosera pas cette fois. barricadée. chaire de poule quand les chevilles rencontrent l’eau, elle est fraîche ce soir. pique la peau. peu importe, l’alcool rends ça moins douloureux. anesthésiant. plus loin, je m’enfonce encore et encore. ferme les yeux avant de plonger entièrement. dans le silence, entourée d’obscurité. reste en apnée, profite de la sérénité avant de remonter à la surface dans une inspiration prononcée. passe les mains sur mon visage, me retourne vers le bord de la plage pour la retrouver. ombre qui se dessine petit à petit, devient plus clair au fur et à mesure. - j’crois que c’est à moi.. mouvement de tête en directement d’la robe que tu tiens entre tes mains. crinière dégoulinante dans la pénombre d’un clair de lune.
#rplibre
(Lena Castiglia)