Le lendemain d’une soirée comme celle-ci était tout de même assez difficile, tu regardais les dégâts dans le miroir, faut dire qu’elle t’avait pas raté l’autre conne, des bleus un peu partout sur le corps, une belle cicatrice sur ton visage. Ouais non il n’y avait aucun doute, elle t’avait refait le visage bien comme il fallait. T’avais un peu mal aux côtes mais rien de bien méchant. Et dire que tu t’étais battue pour une fille que tu connaissais si peu, mais là était toute la magie de l’esprit de la Mather House. Tous pour un, un pour tous c’était ça que tu aimais chez eux. Tu savais que si quelque chose du genre t’étais arrivé un des tiens seraient venu te défendre alors toi aussi tu l’avais fait. A peine sortie de la douche tu t’enroulais dans une grande serviette, Dixie n’était pas dans la chambre, tu ne savais pas où elle était et ce n’était pas plus mal, t’avais pas tellement envie qu’elle te demande ce qu’il s’était passé. T’avais pas envie de répondre à ce genre de question, t’avais pas envie de parler de cette soirée en fait. T’enfilais un débardeur et un short, histoire d’être à l’aise, t’avais pas prévu de sortir pour l’instant pas prévu d’afficher tes balafres devant tout Harvard. Assise sur ton lit t’allumais une clope quand tu entendais une personne taper à la porte. Tu commençais à flipper et si l’autre Barbie était partie tout raconter. Et si le doyen ou un prof venait te trouver pour t’annoncer qu’ils ne souhaitaient plus te voir sur le campus ? Il était vrai que c’était toi qui avais commencé, mais tu avais tes raisons. Tu espérais tellement ne pas avoir des problèmes, ta grand-mère ne comprendrait pas, elle t’avais toujours vu comme la petite fille modèle et apprendre que tu t’étais battue aussi violemment aurait pu engendrer des conséquences désastreuses tu t’en doutais.
Oh surprise t’avais en découvrant le visage de la personne qui venait de taper à ta porte. Ce n’était ni un prof, ni le doyen, ni même personne qui aurait pu te nuire c’était simplement la fille pour qui tu t’étais battue. Tu ne savais pas si elle était là par rapport à hier, si tel était le cas tu ne savais pas non plus comment avait-elle fait pour savoir. Les gens ne savent pas tenir leur langue. « Salut ? » l’interrogeais-tu le regard accompagnant tes mots. « Tu voulais me voir ? » ton visage affichais un léger sourire quelque peu gênée. Quand on se la joue super héros anonyme on est toujours un peu gêné quand la personne qu’on a « sauvé » vient vous trouver.