Invité
est en ligne
Invité
Guatemala, deux semaines merveilleuses et tu avais enchainé directement avec le Spring break, tout lâche pendant quelques semaines. Tu savais d’avance que ça allait te permettre de souffler, que tu allais profiter et prendre un maximum de bonne ondes, avant de revenir à Boston. Même si dans le fond, tu savais que tu repartirais rapidement sur le terrain, pendant deux à trois semaines. Le temps est passé tellement vite, beaucoup trop vite, les journées passent les unes après les autres et finalement, tu t’enfonces encore plus. Il n’y a plus que quelques heures où tu es lucides, les seules heures que tu donnes à ta fille par jour. Tu es minable, tu le sais, et pourtant ce n’est pas faute de te le dire et te le répéter. Tu es nul, tu es une merde, tu ne mérites pas une fille comme Tillie, tu ne mérites pas tout ça. Pourtant, tu continues à fumer, tu continues à boire et tu continues à te détruire un peu plus, chaque jour. Tu sors pratiquement tous les jours, tu bois des litres et des litres d’alcool et tu mélanges tout ça avec quelques pétards, tu ne peux même plus les compter. Alors oui, ce soir, tu enfiles une chemise très légère, ainsi qu’un short et des petites chaussures, tu devais te rendre à la soirée Karaoké avec tes amis. Tu étais déjà bien entamé, tu avais déjà bien fumé et ce que tu voyais sur scène n’allait pas t’aider. Ton verre à la main, le regard rivé sur cette jeune femme sur cette scène. Elle n’avait pas l’air très mal, elle t’avait certainement très vite oublié. Elle chantait, elle rigolait, elle s’éclatait, tant mieux pour elle, elle était bien moins conne que toi. Ça te dégoute, ça ne te donne pas envie de rester plus longtemps, tu te lèves d’un coup de ta chaise, attrapant au vol à l’un des serveurs une bouteille et tu disparais. Tu sais que tu n’es pas passé inaperçu, mais tu t’en foutais, tu marchais jusqu’à la plage, tu avais besoin de t’éloigner et chasser tout ça de ton esprit. Tu fumes, tu bois, tu fumes, tu bois, jusqu’à te laisser tomber le cul sur le sable. Ton regard qui se perd dans l’éternité de la mer, et la colère qui est présente, qui monte en toi et la rage qui explose. Tu balances cette bouteille qui vient s’éclater contre le muret séparant la route et la plage. Tu glisses ce joint entre tes lèvres, tirant une énième fois dessus, misérable vie.
(Invité)