(( lowie )) the journey is the destination

furie qui s'intensifie, se propage dans tes veines, menace de s'étendre sur les incapables d'employés du cinéma. rien ne se déroulait comme prévu. à l'occasion d'un partenariat avec une marque, une de tes filles était censée dévoiler son travail monstre sur le produit dans une projection privée. rien de grandiose, les détails techniques ayant été réglés et finalisés en amont, par toi-même. et uniquement toi. une foutue chaîne de mails échangés avec le gérant du cinéma t'aidait à apporter la preuve de cette réservation, prévue depuis des mois. une salle, la plus petite, rien d'autre. pourtant, l'accès t'avait été refusé à ton arrivée. pire encore, une séance pour un film navet se déroulait sur la même plage d'horaires que la projection organisée et les invités, bien que silencieux, ne cessaient de te lancer ce fameux regard en biais spécifique dont tu méprisais plus que tout. du moins, moins que les employés du simon imax theater. les talons fracassant le sol en verre de l'entrée du bâtiment, tu te décidais à prendre le taureau par ses cornes, à la recherche d'un autre employé assez digne de ce nom pour se recevoir ce minable salaire en fin de mois. et ton dévolu se jette sur le premier passant arborant la tenue du membre du personnel, du noir mélangé à ce vert bleu criard qui te brûlait la rétine. - Vous. J'exige de parler à un manager. Maintenant. la furie se retient derrière ce sourire forcé révélant ces dents serrés. et occupée à maîtriser la boule de feu au creux de ton estomac, tu ne te préoccupes même pas du visage que t'avais arrêté, ces traits familiers. lointains mais familiers.

son ton tec t'interpelle. prête à faire gronder l'orage, tu fronces des sourcils avant de l'observer. réellement. un semblant de flashback s'impose mais impossible de déterminer si ton imagination te jouait des tours ou si son faciès était juste d'un ordinaire sans nom qu'il pouvait être aussi bien le sans abri que t'avais croisé sur ton chemin dans les environs. - On se connaît ? tiltes la tête, ne te dérangeant aucunement ni pour le questionner sans détour ni pour le dévisager de la tête aux pieds, tes iris bleutées le foudroyant sans retenu. - Vous êtes tous désagréables dans les environs ou c'est juste un masque pour cacher votre incompétence générale ? engouffrée dans la colère, tu ne te privais pas de répliquer sur la même tonalité générale - froid, cassant.

des visages, t'en croisais et en avait croisé un nombre incalculables depuis des années, certains étant plus marquants que d'autres pour de bonnes raisons, certains restant en mémoire de fond sans davantage plus d'explications. et malgré la négation de ton interlocuteur sur sa familiarité, une voix te persuade qu'il se situait dans cette seconde catégorie. le regard empli d'affront, une moue désobligeante qui déforme ses traits; ces détails te titillent le cortex préfrontal, dorénavant persuadée d'un mensonge éhontée de sa part.  - Menteur. tes yeux se plissent, accentuant davantage l'étude de son faciès dans l'accusation directe et toujours froide dont tu venais de performer. - C'est quoi votre nom ? l'interrogation se poursuit, t'ignorais pourquoi des souvenirs grattaient sans relâche à la surface pour se libérer de ses tréfonds mais t'étais déterminée à résoudre le propre mystère que ton cerveau t'avait lancé. quand bien même il s'avérait être d'une grossièreté et arrogance sans nom dans son comportement. - Emmenez-moi y de force si vous en êtes capable. Où est votre manager ? tu campes sur ta position, au sens figuré et au sens propre, exigeante et croisant les bras, signe de révolte. - On pourrait perdre moins de temps tous les deux si vous m'aidiez à régler la situation au lieu de jouer l'arrogant. Parce qu'entre nous, si je sors de ce cinéma, ce n'est pas moi qui risquerait de perdre mon job d'ici la fin de journée. les lippes s'étirent en dans un air mauvais, la démone était de sortie.