entame la route infernale. les membres encore engourdis, le crâne menace d’exploser, amas de pensées qui s’accumulent, crève le coeur. l’achève pour la centième fois. pesants dans la poitrine, les débris d’un amour cadavérique. trace les brèches dans l’organe endommagé. calme le souffle agité, l’hémorragie. à mi chemin, le téléphone vibre encore dans la main moite. l’exile dans tes phrasés rompt le chagrin. l’anesthésie. et tu deviens l’ange libérateur. l’ange déguisé. désir pulsant de retrouver la damnation. pianote sur le clavier quelques mots envolés, marqués par la débauche d’une envie impatiente. captivante. peau imaginée, la hâte d’en avaler le goût. de s’oublier dans une réalité convoitée. derniers échanges face à la porte encore fermée. regard lancé vers le couloir sans fin, vers lui qui se trouve encore là-bas. poignée enclenchée, rayon artificiel traverse à peine la pièce avant de l’étouffer. pas silencieux, m’enfonce dans la noirceur. encore. devant le bord du lit, pupilles s’acclimatent à l’obscurité, assez pour en détailler les traits de ton visage. le début d’un torse. peignoir que je laisse glisser aux chevilles, draps que j’arrache au reste de ton corps avant de grimper dessus. - shht.. doucement, à l’entrée de tes lèvres. - laisse moi faire. t’ordonne. mes doigts qui s’emmêlent aux tiens, t’oblige à les hisser de chaque côté de ton visage. plaqué contre le matelas, mes doigts se resserrent autour des tiens. - j’ai envie de toi. murmurés à ton oreille. mordille le lobe.
@Théodore Hawthorne
(Lena Castiglia)