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Tu te presses. Le temps court. L’aiguille trotte et mange les secondes. Tu titubes, encore saoule de la veille. Le chemin n’est pas droit. Tu te cognes à tous les meubles. Tu râles et grommelles des syllabes grossières. Le café laisse un goût amer sur la surface de tes papilles. Les sourcils se froncent. La ride du lion se creuse. Il est l’heure. Tu peux plus rester chez toi. Du travail t’attend. Le voyage s’éternise. Les feux rouges sont maudits. Et puis il faut ensuite trouver une place. Le créneau est recommencé, une fois, deux fois, trois fois. Les gens s’impatientent. Place dégotée, tu refermes ton bolide et pars ouvrir ton bar à ongles. Le store en acier est soulevé. Le soleil pénètre la vitrine et traverse le mince rideau qui isole des citadins. La clim est allumée et la première cliente ne tarde pas à se pointer. L’odeur du vernis attaque tes cellules olfactives. L’application est maximale. Les gestes sont assurés et c’est comme ceci que tu enchaînes les manucures. Il est pas loin de la pause du midi lorsqu’un étranger pénètre dans la pièce baignée de lumière. « Je peux vous aider ? Vous êtes tombé en panne ? » T’as jamais eu d’mec qui est venu ici pour se faire les ongles. Il se trompe forcément d’endroit. Ce dont tu ne peux pas te douter, c’est qu’il a peut-être perdu un pari et qu’il se retrouve ici, à devoir se peindre les ongles sous la pression d’ses potes. Ou alors, il cherche à se démarquer des autres en se peinturant le bout des doigts. C’est bien sexy sur Harry Styles, pourquoi pas sur lui ? #rplibre
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