sick thoughts. (- tina )

Ça risque de te faire bizarre de ne plus entendre ton père râler tous les matins. Depuis que ton frère a quitté la maison familiale, toi aussi tu as ressenti le besoin de prendre ton indépendance. Tu risques de souvent retourner voir ton père pour le boulot et ton labo mais ce sera juste pour quelques heures.  Tu es heureuse de vivre dans cet appartement, et puis, vous avez fait une belle affaire, Antonia et toi. C’est le genre d’appartement que tu n’aurais jamais pu t’offrir et ce, même en partageant le loyer  au travers d’une coloc’. Tu n’as pas terminé de défaire tous tes cartons et il reste encore pas mal de choses à récupérer chez ton père mais ce soir tu es crevée alors tu as souhaité la bonne nuit à Tina et tu es allée te coucher après avoir un peu parlé à Kosmo. Tu as essayé de trouver le sommeil mais tu n’as cessé de te tortiller nerveusement, comme pour chercher la position la plus confortable pour dormir.  - putain, j’espère qu’il a pas tué sa femme dans mon lit. - penses -tu en gardant les yeux ouverts.  - et s’il sort de taule et qu’il veut reprendre son appart ? ma chambre est plus proche de l’entrée, je me ferai tuer en premier ? -  Agacée, tu enfouies ta tête dans l’oreiller puis tu te le balances avant de te redresser et de sortir de ton lit d’un bond. Tu passes dans la cuisine et tu prends deux bières dans le frigo. Tu ne sais pas si Tina est encore debout alors tu toques d’abord à la porte de sa chambre avant de dire derrière la porte :  « Tina, tu dors ? »  Demandes -tu avant de tourner la poignée pour ouvrir la porte :  « Ça te dit une bière sur le toit en compagnie d'une bombe ? » Proposes -tu en grimaçant, à moitié amusée.

@Antonia 'Tina' McKenna

les yeux à moitié aveuglés par l'écran du téléphone, baptême des nouveaux draps. l'esprit qui se remplit d'images éphémères et les doigts qui s'usent à scroller bêtement,, pour espérer s'endormir d'épuisement et mieux éviter l'insomnie, comme si les dizaines de cartons à déballer, les étages et ce foutu ascenseur en panne avaient pas été suffisants pour faire s'engourdir un corps déjà douloureux. d'en être encore là. c'est le décor qui change et les acteurs qu'on met dedans. comme les murs de son nouveau repaire et toi, la jolie blonde de l'autre côté du mur. qui aurait misé sur toi, erika, quand il y a quelques mois encore, à lumière des néons, tu la griffonnais sur fond d'bloc de papiers ? tina, elle écoute d'une oreille le son d'ton matelas qui grince, du poids d'ton corps qui rumine l'histoire qu'on vous a racontée, glauques confessions qui ont pas empêchées de faire couler l'encre sur le bail,, parce qu'une affaire est une affaire et que vous êtes pas d'celles qui peuvent se permettre de rechigner. pense à notre vue sur la mer.. l'échine qui s'redresse dans un sursaut quand tu viens cogner le bois de la porte, comme si elle pouvait encore avoir peur du danger. — avec tout l'boucan qu'tu fais ? le sourire amusé qui vient machinalement étendre les lippes comme pour calmer le palpitant qui vient de rater un battement. grincement de la frontière qui sépare et les mèches dorés s'invitent déjà dans l'encadrure, une moue espiègle sur la perfection d'tes traits. en réponse ; le sourcil qui se hausse comme si elle faisait mine d'hésiter tina, mais tout est plus séduisant que d'rester dans son lit à empirer l'histoire. et dans la foulée, les doigts font s'échouer la couverture sur le parquet, laissant apparaître le survet' des après soirées. les doigts qui viennent resserrer la queue de cheval au sommet du crâne avant qu'elle s'extirpe de ses draps.  — tu sais comment m'parler.. l'épaule qui rebondit sur la tienne, sourire complice vient mourir dans tes ch'veux. — t'avais peur du noir, blondie ? coup d'œil à la pénombre qui rôde dans les pièces d'à côté et les phalanges viennent déjà te soulager d'un des deux élixirs.

Tu ne crois pas aux esprits, ni aux fantômes, ni aux maisons hantées d’ailleurs, cependant tu peux ressentir les vibrations que dégage cet appartement ou alors, il s’agit du fruit de ton imagination. Tu as tellement ressassé l’histoire dans ta tête, jusqu’à rechercher des articles sur internet que tu as du mal à dormir, l'esprit apaisé. C’est ta première nuit ici alors il est normal que tu t’inquiètes un peu mais tu préfères y faire face plutôt que de penser à t’en aller, c’est vrai, tu ne trouveras jamais meilleure proposition que cet appartement en bord de mer et puis, ce n’est pas comme si le meurtrier se cachait sous ton lit… Enfin, même si ce n’est pas le cas, t’as préféré réveiller Tina pour aller boire sur le toit. Ce n’est bien évidemment qu’une excuse pour être en sa compagnie. Les murs sont fins, elle a dû t’entendre bouger dans tous les sens pour trouver le sommeil, tu hausses les épaules à sa remarque, un sourire en coin.  « J’voulais sûre que tu ne dors pas avant moi. » Tu grimaces, taquine et ton amie décide d’enfin quitter son lit pour te rejoindre. Tu la laisses prendre sa bière et tu pouffes tandis que la paume de ta main s’écrase sur ton bras :   « Pas du tout, j’allume rarement les lumières en plus. J’trouve ça plus réconfortant de vivre dans le noir. Aller suis-moi, n’aies pas peur, j’suis l’homme de la situation. » Sans garder ton sérieux, tu lui adresses un clin d’oeil et tu emboîtes  le pas, te dirigeant vers la porte d’entrée que tu ouvres : « Après toi, bella. » D'un geste las de la main tu lui montres la sortie. Tu n'avais pas l'air d'avoir peur jusqu'à ce qu'un courant d'air n'entre et que la porte de ta chambre claque brusquement. Le bruit te fait faire un bond en avant en criant.

@Antonia 'Tina' McKenna