stuck in the library (june)

l'esprit plongé dans tes notes, parcourant désespérément les analyses et autres expériences scientifiques. à la recherche de cette fameuse tumeur. celle qui condamnait jour après jour l'existence de ton frère. celle que t'aurais aimé éradiquer à l'instant même où elle s'était déclarée. deux années qui lui restaient à vivre. châtiment bien trop effroyable pour un être qui venait à peine d'être plongé dans l'adolescence. les corps avoisinants devenaient inexistants. sans intérêt. bien trop focalisée sur tes bouquins. quelques rares signes de tête décochés à ceux qui en valaient la peine avant de te renfermer dans ta bulle. t'étais scotchée à ta chaise, t'octroyant quelques minutes de répit pour aller déambuler à travers les rayons, à la recherche d'un prochain ouvrage. l'astre lunaire avait remplacé son homologue, tu ne t'en étais même pas rendue compte. ce besoin urgent de soulager ta vessie, n'ayant pas fait attention à la fermeture éminente de la bibliothèque. un gardien bien trop laxiste, pressé de faire sa ronde pour retourner vaquer à ses occupations, vérifiant d'un coup d'oeil express les toilettes en général, et te voilà coincée à l'intérieur. dans cet même espace qui contenait ta frustration et ton agacement de ne pas avoir trouvé des réponses médicales. — y'a quelqu'un ? réponse qui te parait stupide dès lors que tu la prononces. qui d'autre aurait pu se retrouver coincer ici un vendredi soir ? à part une acharnée du travail bien évidemment.

@June C. Rosenwald

quelle idée de merde d'aller réviser après une séance de sport - douche et vêtements propre inclus - un vendredi soir.  tu avais décidé de t'avancer dans tes nombreux devoirs avant de démarrer le week-end. T'installant à ton endroit préféré c'est-à-dire au fond de la bibliothèque et près d'une fenêtre, tu avais sortie tes trousses, livres et cahiers pour commencer à réviser. Malheureusement au bout d'une demie heure, tu commences à lutter contre le sommeil - ce qui s'apparente plus à un coup de barre - tes paupières commencent à devenir de plus en plus lourdes pour venir sombrer dans les bras de morphée le temps de quelques instants.  C'est la tête dans le cul que tu te réveilles une bonne trentaine de minutes plus tard. Observant les alentours autour de toi, tu vois qu'il ne reste plus personne ou presque dans la bibliothèque, chose qui est bizarre, mais tu ne te poses pas plus de questions que cela. Rassemblant tes affaires, tu te diriges vers les toilettes pour passer de l'eau sur le visage. Une fois cette mission accomplie, tu allais quitter le lieu quand tu entends une voix d'une demoiselle en détresse ou pas.  étant encore endormi, te serais tu trompé de toilettes pour entrer dans celle pour femme. Jetant un bref un coup d'oeil, tu vois que oui. Soupirant à cause de cela, tu décides de répondre - oui, il y a quelqu'un Je me suis apparemment trompé de toilettes. Sortant ton portable, tu vois qu'il n'y avait pas beaucoup de réseau. Super.

@Satine Weaver

{ HJ : désolée pour le retard    

exaspérée envers toi-même. jurons balayés, la porte poussée dans tous les sens. incapable de l'ouvrir. t'allais certainement pas passer tout ton vendredi soir coincée dans des sanitaires. t'avais plus urgent à faire. l'absence de bruit t'amène à imaginer le pire. ils étaient tous partis. te laissant seule face à ce triste destin. un check rapide dans ta chevelure te confirme que tu n'avais pas d'épingles. tu vas finir par être consumée par ta propre folie. à force de tourner en rond. dernier appel à l'aide lancé de ta voix inhabituellement anxieuse. elle qui se teintait d'arrogance habituellement venait de perdre toute crédibilité. l'attente devient insurmontable. comptant presque les secondes qui s'écoulent. prête à jeter l'éponge lorsque sa voix te parvient. l'espoir qui embrase tes rétines, te replaçant instinctivement devant la porte. les mains qui actionnent désespérément la poignée pour lui signaler ta présence. — tu crois que tu pourrais essayer de l'ouvrir de ton côté ? j'suis coincée... tu scandes à travers la barrière en inox. quitte à la fendre en deux, t'en avais que faire. qu'il te sorte de là. c'était tout ce que tu demandais. nullement préoccupée par le fait qu'un homme venait de pénétrer à l'intérieur des sanitaires pour femmes.

@June C. Rosenwald