Heart's Content - Taylor

 w/ @Taylor V. Foster  

C'était une de ces nuits-là, de celles qui comptaient pour au moins mille et une réunies. Un sentiment m'avait attrapé violemment ; m'avait poussé à me jeter dans la brise amie, dont le souffle continu m'allait jusque dans l'en-dedans pour y caresser des souvenirs ancrés au plus certain de ma mémoire. Le manège désert rendait tout poétique et nostalgique. Et je me perdais sur le dos de mon cheval préféré, le favori, en le faisant aller toujours de plus en plus vite. Ca me faisait un air tendre et rêveur tout en mélangeant la concentration ; perdu dans un imaginaire où il faisait bon d'y être. Je me demandai tout d'un coup où était passée cette femme qui doit me rejoindre, l'heure n'est t-elle pas arrivé? Aux pas, je dirige l'animal vers mon téléphone posé sur une des barrière pour le regarder. Elle ne devrait plus tarder. Les réverbères allumaient et la nuit donnaient naissance à de la fumée qui s'échappe de ma bouche entre ouverte, le souffle en récupération des efforts fournis. A Boston, je n'ai jamais embarqué quelqu'un dans ce lieu que je me plais à nommer "mon abri". Mais j'ai envie de le partager avec toi, de créer un instant hors du temps et ne pas penser à ce qui se trouve en dehors de ce centre équestre. Il n'y a pas meilleure endroit au monde que ce dernier, une fois que tout le monde s'est échappé et que la nuit est tombée. Ta présence le rendra surement plus exceptionnel. En tout cas, mon impatience commence à poser problème dans ma tête. Et si tu ne venais pas?  

 

Lorsque j’observe mon reflet dans le miroir de l’entrée, je me perds une seconde à hésiter. Je ne saurais pas dire vraiment pourquoi, peut-être parce qu’on ne s’est pas vu depuis plusieurs mois. Mais aussi parce que j’ignore toujours où je vais, quelle direction on prend, toi et moi. Néanmoins, j’attrape mes clefs et sors de la maison, non sans glisser un regard sur les chiens qui me regardaient tranquillement achever ma préparation.

Avant de prendre la route, faute de mon non-sens de l’orientation, j’entre dans le GPS de la voiture l’adresse qu’il m’a donné. Et commence à conduire en essayant de ne pas ressasser les méandres qui peuvent parfois se glisser dans le vacarme de mes pensées. Quelques minutes plus tard, je finis par arriver, sans même m’être rendue compte que l’écran de l’automobile m’a guidé vers une zone excentrée.

Quand je coupe le moteur, je me permets de contempler l’endroit avant de me décider à quitter, de mon véhicule, l’intérieur. Une grimace, malgré moi, traverse mon visage lorsque je réalise de mon erreur. Pourtant, il m’avait prévenu, seulement c’est à croire que c’était sorti de mon esprit, pas vrai ? Le fait que nous allions passer la soirée à proximité d’équidés. Sauf que ce n’est pas comme si je pouvais reculer, surtout que sa silhouette je ne peux pas la louper. Alors je troque ma grimace contre un sourire, et me décide enfin à sortir. Les talons de mes chaussures, raison de mon temps de réflexion, s’enfoncent dans la terre humide… J’exécute quelques pas et m’adresse finalement à toi. « J’me suis loupée sur les chaussures. » Espérant tout de même que cette soirée sera douce et à l’inverse d’une torture.

@Charles L. Davies

 w/ @Taylor V. Foster  

Mon esprit s'encombre de peur, de mauvaises pensées qui s'immiscent pour me faire croire que tu ne vas jamais arriver. Il n'y qu'une manière d'arrêter ce vacarme, c'est de lancer mon cheval pour parvenir à une vitesse qui me fait tout oublier. Le bruit de ses sabots sur le sol humide est une douce mélodie qui sait rythmer mon palpitant, et si j'offre toute ma concentration à comment je guide mon ami, je n'en loupe pas le bruit lointain d'un moteur. Ici, c'est éloigné de tout, alors si une voiture s'aventure dans les parages, c'est facilement remarqué. Je ralentis l'animal de manière à mieux écouter et je fais en sorte de le maintenir dans la direction par laquelle tu devrais arriver. Espérant qu'il s'agisse bien de toi. Et ta silhouette, bien que peu vue, a bien été étudiée pour qu'elle soit reconnue. Mes lèvres s'étirent et je deviens alors impatient, la peur envolée, que tu sois au plus près. Ta démarche devient compliquée mais tu réussies à garder fière allure. Et quand tu le peux, tu expliques le pourquoi tu ne feras pas plus de pas. Je ne peux le contenir, ce rire qui sort tout seul alors que ma main cache quelques secondes mes yeux. Quand ils reviennent sur ton visage, je décide de sauter pour retrouver le sol et faire les quelques pas qui nous séparent. J'vais devoir vite te faire monter pour t'éviter de ruiner de si jolies chaussures. Barrière ouverte, je m'avance pour te faire une bise tendre. Ta peau encore toute chaude vient au contact de la mienne beaucoup plus fraiche. Et je veille à te rassurer Mais si tu veux, on a de quoi te prêter des chaussures, chaussettes,... Propres. Je préfère préciser. Il y a même de quoi se nettoyer. J'aurai peut-être dû dire "te"? Mais oui, ce centre dispose de pas mal de commodités. J'ai même préparé un petit quelque chose dans la petite cafétéria. Et je suis vraiment soulagé que tu sois là. On va changer la chaussure de verre cendrillon? Ou tu préfères la jouer à la Pocahontas? Qui physiquement, se rapproche plus de toi.